Il y a quelques semaines, Aespa était le premier groupe de K-pop à monter les marches du Palais des Festivals à Cannes. Plus récemment, la formation a battu le record de vente de disques d’un girls band en Corée, détenu jusqu’ici par Blackpink. Preuve de l’énorme popularité de ce quatuor qui publie donc My World ce mois-ci.
Un concept fort pour créer Aespa
Comme souvent dans son histoire, la K-pop se renouvelle via des projets ambitieux portés par ses majors. En l’occurrence, c’est SM Entertainement qui dévoile à l’automne 2020 un tout nouveau concept, son premier girls band depuis Red Velvet. Quatrième génération de K-pop oblige, la formation débutante se doit d’être accompagnée d’un élément inventif. Il s’agira dans un premier temps d’avatars numériques, secondant les membres réels dans leurs vidéoclips.
Giselle, Winter, Karina et Ningning apparaissent à l’occasion de la sortie du clip Black Mamba. Elles forment, avec leurs doublures digitales, le girls band Aespa. Autour du groupe, c’est tout un univers (ou lore) qui s’anime sous les yeux des fans. Deux mondes se superposent à notre réalité : le Flat, résidence des avatars et la Kangya, un endroit sauvage où se meuvent les doubles virtuels dirigés par les chanteuses au moyen de l’intelligence artificielle Naevis. Ce multivers est bien sûr menacé par un antagoniste à la hauteur : Black Mamba, démon qui entend nuire aux quatre idols et à leurs avatars.
Un succès musical avant tout
Rapidement, SM Entertainment fait du curieux monde d’Aespa un univers persistant, auquel des camarades de label, comme Exo, NCT U ou NCT Dream, font référence dans leur single, afin de rassembler toutes ces formations dans un continuum narratif. Malgré le caractère complexe de l’affaire, cet épisode permet à Aespa de se faire connaître comme le premier « medium » qu’il faut suivre afin de découvrir toutes les références.
Si le leitmotiv de l’univers virtuel revient à longueur de clips (Next Level, Savage, et enfin Girls qui présente l’affrontement final avec Black Mamba), le succès du girls band provient avant tout du talent musical de ses quatre membres. Martiale et entraînante (Illusion), mélodieuse et sensuelle (Savage) ou entêtante (Hold on Tight enregistré pour la b.o. du film Tetris avec le thème original du casse-tête vidéoludique), l’ambiance générale des arrangements d’Aespa sert des performances vocales remarquables entre pop et rap. Pour les amateurs qui ne feraient qu’entendre leurs titres sans voir leur clip, cet attrait-là reste la porte d’entrée évidente pour approfondir le lien au quatuor K-pop.
My World : un aboutissement
Avec My World, mini-album à paraître dans le monde entier, Aespa dépasse son statut de groupe d’idols conceptuel pour devenir l’un des concurrents officiels des Blackpink et autres Red Velvet. Ayant battu les premières au record de ventes de disque en Corée, les quatre artistes abordent l’avenir avec un répertoire encore plus pop et efficace, portés par des titres aussi rentre-dedans que Spicy ou Thirsty. De quoi pouvoir annoncer que leur succès n’aura bientôt plus rien de virtuel !