À quatorze ans, Miley Cyrus, alors connue comme le personnage de Miley Stewart/Hannah Montana, devenait une star mondiale. Seize ans plus tard, elle figure parmi les divas rebelles de la pop américaine. Endless Summer Vacation, son nouvel album, atteste de son évolution vers ce rôle d’icône « alternative ».
Miley Cyrus, un rêve façon Disney
© RONALDGRANT/MARY EVANS/SIPA
Il était une fois la fille d’un grand chanteur de country (Billy Ray Cyrus) qui passe, à l’âge de douze ans, une audition pour participer à une série Disney. Destiny Cyrus, alias Miley Cyrus, fait montre d’une impressionnante persévérance, dès ce jeune âge, et convainc les producteurs de la série Hannah Montana de lui confier le rôle-titre. C’est le début d’une aventure musico-télévisuelle de cinq ans, qui propulse la jeune femme au panthéon des enfants-star, et en fait aussi la star des enfants. Chantant le répertoire du personnage fictif d’Hannah Montana, la jeune femme participe à des tournées mondiales, avec les Jonas Brothers en première partie. À l’instar de Britney Spears, Christina Aguilera ou Justin Timberlake, on la considère à l’époque comme la prochaine popstar sortie d’une émission Disney. Ce que confirme la sortie de l’album Hannah Montana 2 : Meet Miley Cyrus, content les musiques de la seconde saison d’Hannah Montana, mais aussi et surtout le premier tube de Miley Cyrus sous son vrai nom : See You Again.
Une révélation en forme de rébellion
En mai 2010, alors que la quatrième et dernière saison d’Hannah Montana s’apprête à être diffusée, Miley Cyrus apparaît dans un clip annonçant son troisième album studio, Can’t Be Tamed. La vidéo la montre dans un décor plus suggestif qu’à l’accoutumée, alors même que les rumeurs vont persistantes quant à son souhait de se détacher de l’image Disney. Si le disque reçoit un accueil poli et rencontre un succès d’estime, c’est en concert que s’opère la mutation progressive de l’artiste. Reprenant Nirvana sur scène, multipliant les changements de look, la jeune femme prépare méticuleusement sa transformation, qui aboutit en 2013, avec l’album Bangerz. En effet, ce nouvel opus signe son choix de privilégier le métier de chanteuse sur celui de comédienne, alors qu’elle menait de front ses deux carrières, jusqu’alors. Surtout, le disque consacre une imagerie provocatrice (cf. le célèbre clip de Wrecking Ball et sa nudité assumée) et une émancipation de son autrice, désormais associée à une image rebelle, cool quoiqu’un peu destroy.
Une diva rebelle… et un peu marginale
Enfant-star devenue trentenaire l’année passée, Miley Cyrus n’a pas manqué d’être autant citée par la presse people que par les médias musicaux durant toute sa vingtaine. Pansexuelle, soutien de la cause LGBT+, elle incarne une certaine forme d’empowerment et d’engagement, notamment au travers de sa fondation Happy Hippie.
Ce rôle public ne fait pas oublier son travail musical, qui s’est progressivement affiné depuis Bangerz, Miley Cyrus & Her Dead Petz a été réalisé avec les légendes du rock psychédélique The Flaming Lips, Younger Now marquait ses premiers pas dans le domaine de la country, l’E.P. She is Coming suivait « l’urbanisation » de la pop avec des références trap et R&B… Endless Summer Vacation, son nouvel album, marque un tournant de plus : premier album pour le label RCA, le disque multiplie les allusions à sa vie privée, à sa ville (Los Angeles) et à son évolution. Comme un premier bilan d’une carrière et d’une vie bien remplies, ce disque étonnant (la voix de Miley Cyrus est plus grave qu’auparavant) semble marquer le début d’une époque différente pour la plus marginale des stars de la pop.