Le premier album studio de 50 Cent, Get Rich Or Die Tryin’, fête ses 20 ans cette année. Retour sur une œuvre légendaire qui a marqué plus d’une génération et inspiré une liste interminable de rappeurs du monde entier.
50 Cent : une arrivée remarquée, appuyée par un mentor de renom
Lorsque l’on évoque la décennie 2000 dans le rap, on cite Eminem, sans nul doute le maître incontesté de cette époque. Du moins sur la première moitié de cette tranche. Son second ne peut, à mon sens, n’être autre que 50 Cent. Le New-Yorkais, de trois ans son cadet, débarque d’ailleurs au début du millénaire dans les MP3 des américains entre guillemets grâce à lui.
Slim Shady ayant été bluffé par Curtis Jackson avec la mixtape Guess Who’s Back ?, lui offrira une apparition dans la bande originale de son biopic 8 Mile en 2002. Le déroutant “Wanksta” ébahit alors les fans de rap outre-atlantique qui, pour le plus grand nombre d’entre eux, découvrent un challenger énergique et plein d’audace sur une production entrainante.
L’attente atteint son paroxysme lorsque Fifty paraphe un contrat mirobolant dans l’écurie de Dr Dre, Aftermath. Couvé dans une véritable machine à fabriquer des classiques (Slim Shady LP, 2001, Marshall Mathers LP, The Eminem Show…), il se murmure alors que le rappeur du Queens ne peut que réussir dans un tel incubateur.
Un succès instantané
Les observateurs ne s’y trompent pas. Et pour cause, 50 Cent va littéralement fracasser le marché, le rap américain dans son ensemble et même la pochette de son album. Get Rich Or Die Tryin, premier véritable album studio de Curtis Jackson sort le 6 février 2003, une parution légèrement avancée. A l’instar du début de ce premier opus de la carrière de Fifty, on assiste à un véritable raz-de-marée avec 872 000 exemplaires CD vendus en l’espace de quatre jours seulement. Il s’agit à l’époque du troisième meilleur démarrage de l’histoire du rap, derrière The Eminem Show et The Marshall Mathers LP.
Des hits et des classiques à la pelle
Get Rich débute par une très courte intro puis nous mène sur le surpuissant What Up Gangsta. Une invitation à sauter à la corde ou bien à enfiler une paire de running pour aller fouler le bitume. S’ensuit un featuring avec son mentor, Eminem, intitulé Patiently Waiting, certainement encore aujourd’hui leur collaboration la plus marquante. Ce qui nous guide ensuite vers Many Men. L’évocation d’un événement qui a bâti sa légende, changé pour toujours son faciès et choqué l’Amérique toute entière. Rien que ça. Comment se relever de neuf balles à bout portant ? Fifty nous le conte sur un sample de “Tavares” dans un morceau introspectif et émouvant.
Puis vient un des cinq morceaux, si ce n’est mieux, le plus marquant de l’histoire du rap. In Da Club est de la trempe de ces classiques indémodables qui unissent des générations séparées par autant d’avancées technologiques que d’années civiles sur une pièce d’identité. Ce hit interplanétaire va demeurer durant neuf semaines sur le trône du Billboard Hot 100. Une entrée par la grande porte dans la pop culture du pays de l’oncle Sam. Pas mal pour un morceau réalisé parmi six autres en cinq jours non ?
Je pourrais vous détailler une petite anecdote sur chaque morceau de ce bijou tant les “ratés” ne sont que peu nombreux. Parmi les autres titres très marquants on peut mentionner le magnifique 21 Questions avec le patron des refrains du rap US, Nate Dogg, malheureusement décédé huit ans plus tard. Un featuring envoûtant qui unit East Coast et West Coast. Sûrement pour ça que ce titre, second single de l’album et promu au cœur du printemps 2003, est le plus ensoleillé de l’album. Et ce, malgré la présence de P.I.M.P., énième masterclass qui sera lui le troisième extrait de l’album après la sortie de celui-ci.
Get Rich Or Die Tryin’ : une trace indélébile
Vous l’aurez compris, Get Rich Or Die Tryin’ est un des piliers du rap américain. S’il était nécessaire d’établir une liste de dix albums à écouter au moins une fois dans sa vie, aucune place ne serait laissée au doute quant à la présence du premier album studio de 50 Cent. Peut-être même qu’il serait cité parmi les premiers.
Ce projet a influencé une génération entière de rappeurs, remettant l’egotrip au cœur des carnets de notes de ces derniers. Au total, ce ne sont pas moins de quinze millions d’exemplaires de l’album vendus en CD dans le monde en vingt ans. Établissant ainsi le meilleur score de la carrière de Fifty, malgré la sortie deux ans plus tard d’un autre blockbuster, The Massacre, son second album.