Décryptage

Yussef Dayes ou Londres à l’heure du jazz

15 février 2023
Par Christophe Augros
Yussef Dayes ou Londres à l’heure du jazz

Dix ans que la nouvelle scène jazz londonienne impressionne par sa technique, son inspiration, sa créativité. Ashley Henry, Kamaal Williams, Yazmin Lacey apportent jeunesse, dynamique et innovation, et tant mieux. Yussef Dayes, londonien de 30 ans, ajoute une pierre à l’édifice.

Les collaborations

Yussef Kamaal - 1

Batteur et compositeur, Yussef Dayes a commencé avec le United Vibrations, formation à la croisée des chemins entre afro-beat, jazz et rock. Leur album The Myth Of The Golden Ratio fut acclamé par la critique britannique en 2016. La même année, il travaille avec Kamaal Williams sous le nom Yussef Kamaal. Leur album Black Focus impressionne professionnels et public. Quatre ans plus tard, il rejoint le jeune surdoué Tom Misch sur le label Blue Note pour l’album What Kinda Music.

Les origines et influences de Yussef Dayes

Dayes est né à Londres en 1993. C’est son bassiste de père qui lui offre sa première batterie pour ses 4 ans. Sa mère officie dans la musique country et apprécie la pop des années 1960. Le père est passionné de reggae, de jazz et de funk. Il grandit dans cet environnement. Il a dix ans lorsque Billy Cobham, géant du jazz, le prend sous sa tutelle. Ça aide… Puis très vite, Hip-Hop et drum & bass entrent dans son univers. Sa musique est enracinée dans toutes ces influences et ça s’entend.

Live At Joshua Tree

Ce live date de septembre 2022. Il est commercialisé sur le label Brownswood de Gilles Peterson, l’inventeur du courant Acid-jazz des années 1990. Cinq titres fabuleux interprétés par un quintet non moins fabuleux. Ici, le jazz est imprégné de funk et de soul. Le travail du bassiste Rocco Palladino est à la hauteur de la sensualité et du groove du saxophoniste Malik Venna. Voir Golden Hour. Les influences de John Coltrane et Gil Scott Heron sont évidentes. Que du bonheur ! Un peu court le bonheur (20 minutes) mais intense.

Londres et le jazz

Malcolm Strachan - 1

Si le jazz est bel et bien vivant dans l’hexagone grâce à Ibrahim Maalouf, Eric Legnini et d’autres trop nombreux à citer, il l’est encore plus au Royaume-Uni. Il y a une telle profusion de style que Londres, comme souvent dans l’histoire de la musique, offre une belle alternative au jazz venu d’ailleurs. Et ce depuis le début des années 2010. Ici, le jazz se nourrit d’électro, de groove. Sons of Kemet, Alfa Mist, Mammal Hands, Malcolm Strachan et ceux cités précédemment en sont de beaux exemples.

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Article rédigé par
Christophe Augros
Christophe Augros
Disquaire à Fnac Chambéry
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