Genre en lui-même depuis les années 1950, la mini-série se décline en une seule et même histoire, à suivre sur un nombre déterminé d’épisodes. Ici, il n’y a généralement point de suite, les budgets sont souvent conséquents et si les faits historiques, le polar ou la romance l’ont longtemps emporté, elles concernent désormais tous les genres possibles, grâce à l’essor des plateformes.
Un essor dans les années 1970
Aux États-Unis, on les appelle mini-séries. En France, pendant longtemps, ce fut feuilleton télévisé. Mais il s’agit de la même chose : un programme comprenant entre deux et treize épisodes, pour une durée globale prévue entre trois et treize heures. On prend donc son temps pour exposer l’histoire, présenter les personnages, mais point trop n’en faut puisque tout doit être bouclé à l’issue du dernier épisode. Il n’y aura, en effet, aucune suite, ou alors sous un autre nom et peut-être une autre forme. La mini-série est donc une sorte de long film, entrecoupé en plusieurs temps, avec des budgets parfois plus conséquents que ceux des séries en plusieurs saisons qui peuvent réutiliser à loisir comédiens, costumes et décors. Un genre en soi qui a commencé dès les années 1950 outre-Atlantique, avant d’être véritablement popularisé à partir du milieu des années 1970. Certaines de ces mini-séries sont parvenues jusqu’en France un peu plus tardivement, comme Shogun ou Les oiseaux se cachent pour mourir (toutes deux avec Richard Chamberlain), prenant alors le nom plus générique de téléfilms.
Les mini-séries du côté français
Si les mini-séries peuvent concerner toutes sortes de thématiques, trois d’entre elles sont particulièrement plébiscitées lorsque la France en produit à son tour : les romances, les faits historiques et les adaptations de grands classiques littéraires, principalement diffusés sur TF1 ou le service public. De Jacquou le Croquant au Comte de Monte Cristo par José Dayan, en passant par Les Cœurs brûlés ou dernièrement, Diane de Poitiers avec Isabelle Adjani, Le Bazar de la charité ou Les Combattantes. On reste sur des valeurs sûres, certaines de plaire au plus grand nombre et à tous les publics. Les ingrédients sont ainsi souvent les mêmes : castings d’envergure (et souvent avec des stars de cinéma), des figures féminines fortes, de grandes histoires d’amour. On peut aussi bifurquer vers le polar ou le thriller, souvent là encore, adaptés de romans (Le Temps est assassin, Un avion sans elle…).
Des mini-séries de renom
Les mini-séries bénéficient de leurs propres prix aux États-Unis. Les Emmy Awards les récompensent depuis 1973, dans les mêmes catégories que les séries traditionnelles (réalisation, scénario, jeu), mais de manière distincte. Des programmes uniquement diffusés à la télévision, laissant de plus en plus place à ceux qui le sont sur les plateformes, grandes pourvoyeuses de mini-séries à succès. Ces prestigieuses récompenses leur permettent d’asseoir leur popularité à travers le monde. Parmi les dernières à avoir reçu pareils trophées, des grands moments de cinéma sur petit écran, tels Band of Brothers (produite par Steven Spielberg et Tom Hanks), Big Little Lies (avec Nicole Kidman, avant qu’une seconde saison ne soit finalement programmée quelques années plus tard), Chernobyl ou encore, Le Jeu de la dame.