L’Instant Point Pop à la Fnac, c’est le rendez-vous cinéma, séries et pop culture, présenté par Philippe Guedj, journaliste du Point. Ce mois-ci, Elvis Presley est à l’honneur, alors que cette année marque le 45e anniversaire de sa tragique disparition. Une légende de la musique qui fascine et inspire toujours autant. Maître de l’exubérance, le réalisateur Baz Luhrmann nous livre sa version de l’icône, et révèle au passage un Austin Butler bluffant dans le rôle du King.
Elvis : un biopic à cent à l’heure
« Un biopic sur Elvis Presley, mythe du rock’n’roll disparu voici déjà 45 ans et certainement moins connu des plus jeunes spectateurs que Beyonce ou Jay-Z, que voilà un pari risqué. Mais le réalisateur Baz Luhrmann connaît la chanson et, avec Elvis, il nous balance en pleines mirettes un véritable ouragan cinématographique de 2h40, encore plus flamboyant que son Moulin Rouge ou sa série The Get Down et dont l’énergie n’a rien à envier aux productions Marvel. »
« Avec le quasi inconnu et prodigieux Austin Butler au micro pour incarner la légende, ce film boulet de canon projeté hors compétition au festival de Cannes 2022 ne se contente pas de nous raconter la gloire et la chute d’Elvis Aaron Presley. On rappelle que le kid de Tupelo, interprète des immortels tubes Love Me Tender, Jailhouse Rock ou encore Viva Las Vegas est mort prématurément à l’âge de 42 ans d’un arrêt cardiaque en août 1977, carbonisé par l’épuisement, la solitude et un probable cocktail d’addictions diverses. »
Le revers de la gloire
« Également co-scénariste du film, Baz Luhrmann ne rate évidemment rien des grandes étapes de la vie du crooner, mais il ajoute à cette trame convenue deux cordes essentielles, dont la relation prolifique puis toxique d’Elvis avec son manager, le mystérieux colonel Parker. Incarné par un Tom Hanks quasi méconnaissable sous ses prothèses et son maquillage, cet ancien forain, rompu à la séduction des foules, a fait du chanteur sa créature, sa machine à dollars et un véritable super-héros de l’Amérique. Sans Parker, pas d’Elvis mais, tel un pacte faustien, ce passeport pour la gloire va coûter à l’artiste sa santé, suite à un rythme de concerts écrasant dans sa cage dorée de Las Vegas. »
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« La seconde corde essentielle dans la réussite d’Elvis, c’est son allégorie politique sur l’Amérique actuelle. Amoureux sincère des musiques noires, le jeune blanc du Mississipi a autant fédéré que divisé l’Amérique puritaine, alors traversée de convulsions qui semblent toujours nous parler au présent, autant dans son racisme que dans sa violence systémique. Cette résonance contemporaine et le style visuel en fusion perpétuelle de Baz Luhrmann ont fait gagner son pari au film, qui a connu une vraie belle carrière en salle. »
La performance d’Austin Butler
On ne peut qu’applaudir une fois encore l’incroyable Austin Butler. À 31 ans, cet acteur remarqué entre autres en hippie adepte de Charles Manson dans Once Upon a Time in Hollywood de Tarantino, s’avère totalement à la hauteur de la lourde tâche qui lui incombe dans Elvis. Crédible à 200% dans les nombreuses tenues flashy du crooner et aussi dans les chansons qu’il interprète en grande partie lui-même, l’acteur parvient à incarner le mythe sans jamais le singer. Une performance digne d’un Oscar !
Rendez-vous le mois prochain pour un nouvel épisode de L’Instant Point Pop à la Fnac
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Vidéo et montage : Julie Fages
Présenté et chroniqué par : Philippe Guedj, journaliste du Point
Extraits du film : ©2022 Warner Bros. Ent. All Rights Reserved
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