Le 1er novembre sortira sur nos écrans Amsterdam, le nouveau film de bande réalisé par David O. Russell, sept ans après son dernier long-métrage, Joy. Christian Bale et Margot Robbie sont les principaux protagonistes de ce polar totalement imprévisible, à l’image de la filmographie d’un cinéaste qui ne cesse de se réinventer.
David O. Russel : un réalisateur inclassable
Polar, romance, drame, biopic, thriller, comédie… depuis son premier film en 1994, Spanking the Monkey, David O. Russell change de genre à chaque nouveau long-métrage ou presque. Difficile de lui attribuer un style spécifique, si ce n’est son malin plaisir à insuffler des touches d’humour dans tous ses projets, même les plus sombres. Et d’y retrouver, à chaque fois, des castings impressionnants. Révélé au grand public par Les Rois du désert avec Mark Wahlberg et George Clooney, on aurait pu s’attendre à le voir surfer sur ce succès bourré de testostérone, mais il a préféré tourner une comédie romantique, J’adore Huckabees, avant de raconter la vie du boxeur Micky Ward dans Fighter. Et ainsi de suite.
Il est également porté par une frénésie de tournages (cinq films qui sortent en salles en cinq ans entre Fighter et Joy) et l’envie de se faire oublier avant de mieux ressurgir (sept années d’attente pour le retrouver derrière la caméra avec Amsterdam).
Des films qui ne se ressemblent pas
Si chacun de ses films a sa propre identité, c’est aussi parce qu’ils sont mus par une envie de faire différemment des autres réalisateurs, loin de toute mode. Pour parler de la guerre du Golfe dans Les Rois du désert, il le fait sous le signe de la comédie façon M.A.S.H.. Pour faire oublier l’échec de J’adore Huckabees, il réalise Fighter, un film de boxe et de rédemption mais sans tous les codes qui vont avec (le véritable héros étant l’entraîneur interprété par Christian Bale). Dans le polar American Bluff, on est à la fois chez Scorsese et Tarantino pour la violence et le sens des dialogues à la fois profonds et décalés, tout en affichant une mise en scène glamour et clinquante…
Et quand il calme le jeu pour affronter des sujets plus graves et intimes (la bipolarité et la dépression dans Happiness Therapy) ou une mère célibataire ne parvenant pas à joindre les deux bouts (Joy), c’est toujours avec un sens du grandiose et de l’esthétique.
Des castings exceptionnels
Surtout, si le cinéma de David O. Russell plaît autant, c’est grâce à sa capacité innée à réunir les plus grandes stars et à fidéliser ces rendez-vous. Parmi ses comédiens fétiches avec qui il a tourné au moins trois fois, des noms tels que Mark Wahlberg, Robert De Niro, Christian Bale, Jennifer Lawrence, Bradley Cooper… Il a offert des récompenses prestigieuses à certains d’entre eux, entre Oscars et Golden Globes, et ils sont nombreux à avoir voulu tourner avec lui, de Naomi Watts à Jake Gyllenhaal, en passant par Jude Law, Dustin Hoffman ou Amy Adams. Petits derniers à le rejoindre pour Amsterdam, Margot Robbie, John David Washington, ou encore Rami Malek et Zoe Saldana.
Surtout, David O. Russell est ouvert aux acteurs de tous horizons et notamment européens puisqu’il a déjà fait tourner Isabelle Huppert, Matthias Schonaerts, Alessandro Nivola ou Saïd Taghmaoui. Ce qui explique sa popularité dans nos contrées (plus d’un million d’entrées pour Happiness Therapy et une moyenne nationale de 500 000 entrées par film). Si l’on ignore quel sera son prochain projet, nul doute qu’il sera comme toujours, à la fois différent et grandiloquent.