Vu depuis 2022, pour les trentenaires, le nom Coolio sera une référence à une période lointaine et un peu vague. Pourtant, Leon Ivey (son vrai nom) a marqué l’histoire du rap en trois ans et avec trois albums de 1994 à 1997 (It Takes a thief, Gangsta’s Paradise et My Soul). Hommage.
Coolio, représentant du G-Funk
Originaire du quartier de South Central à Los Angeles, Coolio est assimilé au courant G-Funk lancé par le producteur Dr Dre au tout début des années 1990. Un rap festif, rempli de samples de funk et de soul. Un rap efficace, générateur de très fortes ventes qui rend hommage au patrimoine afro-américain.
Coolio vient de nous quitter à l’aube de ses soixante ans qu’il aurait eu en août 2023 et au moment où nous fêtons les 25 ans de son album My Soul. Trois albums mais en vérité, un seul vient immédiatement à l’esprit des cinquantenaires férus de rap au seul son de son nom : Gangsta’s Paradise. Un album dans lequel l’artiste rendait hommage à Billy Paul, Stevie Wonder, Herbie Hancock, les Isley Brothers, Smokey Robinson, Kool & the gang…Bref ! À ces grands artistes soul, funk et jazz, ses ainés qui étaient dans tous les foyers afro-américains dans les années 1970 et 1980, à commencer par le sien.
Gangsta’s Paradise, un tube et un album légendaires
Le succès de Coolio en 1995 est planétaire. N°1 au top singles américain, N°1 en Angleterre, le titre Gangsta’s Paradise bat le record de longévité à la première place des ventes et lui rapporte le Grammy Awards du Meilleur album rap en solo. Le titre est sur les radios du monde entier. Il est choisi pour figurer sur la B.O. du film Dangerous Minds (Esprits Rebelles en France) avec la belle Michelle Pfeiffer. Le succès du film tiendra pour beaucoup à la présence de Gangsta’s Paradise. L’album permet également au label Tommy Boy, précurseur du rap, de rester dans les meilleurs ventes quinze ans après ses débuts. Enfin, Coolio mettait en avant un chanteur de gospel dont la carrière était très difficile. Avec cet album, la carrière de L.V. connaissait une seconde vie.
Les années 90, l’âge d’or du rap
Coolio avait eu une enfance difficile. Soucis de santé (asthme), soucis familiaux (divorce de ses parents quand il a 11 ans), soucis avec les gangs des ghettos dont il fait partie… Il finira en prison pendant quelques mois. Il n’a que 17 ans. Les soucis avec la justice seront nombreux par la suite. Mais musique et cinéma -il jouera dans quelques films- seront pour lui une belle façon de s’en sortir.
1995 / 1996 a indéniablement été son année. L’arrivée des rappeurs 2pac, Biggie, Nas mettra un brutal coup d’arrêt à la domination du G-funk. Coolio ne sera plus « tendance ». Il laisse néanmoins une belle image. Il appartient à cette période dorée pour le rap, cette époque synonyme de fêtes indécentes, ce temps ou le milieu du disque générait des profits indécents. Le paradis des gangsters qu’il vient de rejoindre pour l’éternité.