On a testé pour vous F1 22 sur PC
Le championnat du monde officiel de F1 est parti depuis plusieurs mois déjà, avec ses nouveaux circuits et surtout, ses nouvelles monoplaces. Il nous tardait donc de pouvoir mettre la main dessus, grâce à la référence en matière de simulation F1 ! F1 22 sera disponible le 1er juillet 2022 sur PC, PS4, PS5, Xbox One et Xbox Series, et nous avons eu la chance d’en recevoir une version PC pour un test.
Comme si vous y étiez
Dans un jeu de simulation, on veut bien sûr se rapprocher le plus possible des sensations ressenties par les pilotes à bord des voitures les plus rapides de la planète. Mais il est aussi capital, pour conserver ce sentiment d’immersion le plus possible, que l’environnement du jeu se rapproche de ce que l’on connait des week-ends de F1 sur Canal +. Et à ce petit jeu-là, F1 22 fait très bien les choses.
Toutes les nouveautés de championnat du monde officiel sont bien là. Les nouvelles immenses monoplaces, d’abord, dont les modélisations sont parfaitement fidèles, pour toutes les écuries. Les 22 circuits ensuite, sont évidemment tous présents, avec notamment les retours des GP du Canada, d’Australie ou encore du Japon, et l’arrivée du tout nouveau circuit de Miami.
Toutes les modifications de tracés ont été respectées, jusque dans les moindres détails. Un très bon point, d’autant que pour beaucoup d’amatrices et d’amateurs de Formule 1, pour se mettre dans l’ambiance avant un week-end de F1, rien ne vaut un petit passage sur F1 22 pour appréhender les difficultés à venir, et repérer les zones qui seront décisives au moment de la course.
Les règles enfin, puisque les courses sprint font désormais partie du paysage de la F1. Si ces dernières sont paramétrées par défaut sur les mêmes GP que dans le championnat du monde officiel (Autriche, Imola, Brésil), il est possible de choisir ce mode de qualification pour l’ensemble de vos GP, que ce soit en Carrière ou entre ami.e.s. Une bonne option qui vient rajouter un peu de piments dans des phases de qualifications qui pourront à la longue être un peu lassantes, surtout si l’on choisit l’option la plus réaliste qui consiste à passer par les mêmes étapes que dans un GP classique.
Sans oublier les pilotes, bien sûr, eux aussi tous présents et modélisés, pour un résultat plutôt honnête, sans être flamboyant en ce qui concerne la version PC. Les pilotes de F2 aussi, dont le Français Théo Pourchaire, sont de la partie, ce qui rendra vos Carrières toujours plus réalistes, si vous choisissez de commencer par une saison en F2 avant d’intégrer l’élite. Dans le mode Mon Ecurie, vous aurez aussi la possibilité de jouer avec 9 pilotes historiques de la F1, avec notamment Schumacher, Prost ou encore Massa.
Pour pousser le réalisme jusqu’au bout, la version française s’est offert l’adulé Julien Fébreau, et même son consultant adoré Jacques Villeneuve. Et si l’on apprécie de retrouver l’humour bien à lui de l’ancien champion du monde, il faut avouer qu’on a un peu la sensation de retrouver un FIFA du début des années 2000, avec des phrases lues scolairement et des problèmes de mixage qui empêchent ces dernières de s’enchainer de manière plus réaliste. On aurait aussi aimé plus d’interactions entre les deux compères, qui n’ont visiblement pas enregistré ensemble. Mais ils ont le mérite d’être là, et c’est tout de même un bonheur de retrouver les timbres de leur voix, qui vont si bien avec le vrombissement des moteurs V6.
Autre petit clin d’œil réaliste qui viendra combler les fans de Drive to Survive sur Netflix, ce bon vieux Will Buxton viendra vous poser quelques questions après certains GP, tout en nous épargnant les analyses décisives dont il a le secret. Oui Will, le pilote qui terminera la course en premier remportera le Grand Prix, merci.
Dans l’ensemble donc, Codemasters fait tout ce qu’il faut pour qu’on se sente vraiment comme un pilote de F1, en ce qui concerne l’environnement. Sans grande révolution par rapport à l’opus 2021, F1 22 respecte toutes les nouveautés de la saison et nous propose le cadre le plus réaliste possible. Mais c’est une fois la manette, ou le volant, entre les mains que les véritables sensations arrivent.
Une simulation accessible à toutes et tous ?
Depuis quelques années et notamment depuis le succès de la série de documentaires sur Netflix, de plus en plus de monde s’intéresse à la F1 et à ses subtilités. Un nouveau public se tourne donc tout naturellement vers les jeux de simulation, pour prolonger le plaisir après le GP du week-end. F1 22 l’a bien compris, et met véritablement le paquet sur l’accessibilité.
Dès le premier lancement du jeu, vous aurez le choix entre trois modes de difficulté, qui sont ensuite totalement modulables. En choisissant le mode le plus facile, vous aurez le temps d’apprendre à maîtriser la voiture et les trajectoires, sans vous préoccuper des nombreux détails qui font toute la beauté de la simulation. Qu’on soit un habitué de la licence ou un novice, on prend une dose de sensations de conduite dès la première course, et c’est un très bon point.
Car conduire une F1, ce n’est vraiment pas évident. Même avec la difficulté la plus simple, il faut un certain temps avant de réussir à décoller les yeux de la piste à pleine vitesse pour intégrer les nombreuses infos présentes à l’écran, et qui pourront vraiment faire la différence en course. L’état général de la monoplace, l’usure des pneus et leur température, ou encore le niveau de chargement de la batterie, sont des outils importants à maîtriser pour pouvoir progresser.
La température des pneus est d’ailleurs l’un des premiers aspects techniques frappant. A la sortie des stands, les premiers virages sont critiques, et la moindre erreur vous fera partir en tête-à-queue. Pour la première fois, vous aurez la possibilité de participer au tour de formation avant le départ d’un GP. L’occasion de mettre vos pneus en température, et surtout de vous placer au mieux sur la grille, pour réussir le meilleur départ. Comme dans un week-end de F1, beaucoup de choses se jouent au départ, et vous pourrez y gagner de nombreuses places, comme en perdre beaucoup si vous ne faîtes pas attention.
L’IA des adversaires a été revue, et ça se voit. Ils sont beaucoup plus agressifs, et n’hésiteront pas à tenter des manœuvres parfois suicidaires pour vous dépasser. De quoi vous faire prendre des risques inconsidérés qui vous enverront directement dans le bac à gravier. Si c’est le cas, la course n’est pour autant pas terminée. Un mode flash-back vous permet de repartir lancé, sans avoir à faire un manœuvre pour se remettre en piste, au prix bien sûr de précieuses secondes. En revanche, et c’est vraiment dommage, n’attendez pas des erreurs de vos adversaires pour gagner des places. Celles-ci sont trop rares, au même titre que les accidents de course.
D’ailleurs, vous n’aurez jamais affaire à un drapeau rouge, synonyme d’arrêt de la course pour tout le monde. En revanche, la voiture de sécurité interviendra parfois si un adversaire est sorti de la piste. Malheureusement, on ne contrôle plus la monoplace pendant ces séquences, et il faudra simplement profiter de cette petite pause pour reprendre nos esprits avant la reprise, qui se fera toujours lancée. D’une manière générale, toute la gestion des dégâts et des incidents de course n’est pas encore totalement optimale. On retrouve les événements principaux d’un véritable GP, mais on aimerait que cet aspect technique soit aussi impactant dans nos résultats en jeu que dans une vraie course.
Le passage au stand a lui aussi été revu, et présente un plus grand intérêt qu’auparavant. Il faut toujours maîtriser sa vitesse à l’entrée afin d’éviter les pénalités, mais aussi et surtout s’arrêter au bon moment, en arrivant devant son équipe. Plus le timing de l’arrêt est bon, plus les mécaniciens seront performants, même chez Ferrari ! Un très bon ajout, qui permet de relancer l’intérêt pour cet aspect, sans pour autant être obligatoire puisque vous n’aurez pas forcément à vous arrêter en course en fonction du nombre de tours que vous aurez choisi.
Car quelque soit le mode de jeu, vous aurez toujours le choix d’adapter les paramètres à votre convenance. Vous pourrez choisir le nombre de tours, le format de vos qualifications mais aussi leur durée etc… Et si vous risquez de vouloir tout donner lors de vos premiers GP en choisissant les options les plus réalistes possibles, le temps nécessaire pour passer par toutes les phases devient vite un peu long, et la projection de temps de jeu pour terminer une saison complète devient rapidement inquiétante. Mais le jeu permet de s’adapter précisément à vos envies et à votre temps.
Passer par les phases de qualifications semble néanmoins assez important, notamment pour découvrir le jeu. Dans le mode Carrière, des exercices sont proposés par vos ingénieurs lors de ces phases de jeu. Ils vous permettront de bien connaitre le circuit et d’analyser votre parcours une fois sorti de piste en regardant quel virage vous pose le plus de problèmes par exemple. Ces exercices vous rapportent des points, qu’il faudra ensuite dépenser pour améliorer votre monoplace, en investissant dans de la recherche et développement.
Pour en revenir à l’accessibilité, on soulignera aussi la présence de petits tutoriels vidéo très réussis, qui vous expliqueront les subtilités de certains aspects techniques. L’ERS, le DRS, la gestion de la température des pneus, ou encore le tour de formation, tout est expliqué assez clairement, images à l’appui. Un outil qui devrait aussi permettre aux néophytes de découvrir avec précisions des aspects parfois pas toujours très clairs lorsque l’on suit le championnat du monde.
Concernant les sensations, il n’y a vraiment rien à reprocher à F1 22. L’impression de vitesse est vraiment prenante, tout de suite. Et au fur et à mesure de l’apprentissage, lorsque l’on commence à enlever la direction assistée par exemple, on se rend vite compte de la précision que demandent ces voitures. D’ailleurs, on s’en rend encore plus compte lorsque l’on essaye les fameuses Supercars, que l’on peut remporter en accumulant des points de réputation. Car en plus de les afficher dans son garage, on peut les conduire, pour le meilleur et pour le pire. Une fois qu’on a goûté à la F1, on a l’impression de se retrouver dans Farming Simulator au volant de ces voitures qui sont pourtant des bolides.
Ces Supercars, comme tous vos trophées et autres récompenses, sont à retrouver dans F1 Life, le nouveau hub de la franchise. On peut y personnaliser un salon avec de nouveaux meubles, ou encore changer les vêtements de son pilote. Sans surprise, ce nouvel aspect du jeu peine à susciter de l’intérêt. On est là pour jouer aux voitures, pas aux Sims. Mais encore une fois, il ne fait de mal à personne, et s’il améliore l’expérience pour quelques joueuses et joueurs, on fera avec. Mais dans la mesure où F1 Life est présenté comme la plus grosse nouveauté de cet opus, on a tendance à penser qu’il n’était pas nécessaire de passer du temps là-dessus, et qu’on aurait préféré un nouveau mode histoire comme dans F1 2021. Mais pour que celui-ci soit toujours aussi réussi, Codemasters a décidé de ne le sortir qu’une fois tous les deux ans.
Si en termes de contenus, on peut afficher certaines déceptions, il n’y a donc en revanche rien à dire sur le gameplay, vraiment excellent. Les sensations sont bonnes, l’accessibilité poussée au maximum et la personnalisation complète vous donne toujours la possibilité d’adapter le jeu en fonction de vos envies ou de votre niveau.
Petit manque en termes de réalisme, qu’on peut difficilement reprocher à Codemasters : l’absence du marsouinage, ces rebonds dont souffrent la plupart des monoplaces en ligne droite depuis le début de la saison, suite aux nouvelles règles de la FIA. L’ajout aurait été sympa, mais la vérité est que le studio ne pouvait pas vraiment le voir venir, et que ces rebonds devraient disparaître petit à petit, le temps que les écuries trouvent la solution. C’est tout ce qu’on souhaite pour préserver le dos des pilotes !
Montez le volume !
Alors montez le volume, mais pas trop quand même. Au premier lancement du jeu, vous découvrirez les musiques qui vous accompagneront dans les menus grâce à une bonne techno bien agressive dont on se serait bien passé, mais après tout, c’est une question de goût. Une fois cette mauvaise surprise derrière nous, on découvre un sound design absolument brillant dès qu’on monte à bord d’une monoplace, qui mérite bien de pousser un peu le volume dans un bon casque.
Les bruits des moteurs sont vraiment très bons, et très cohérents avec ce qu’il se passe en piste. Les plus grand.e.s dégénéré.e.s parviendront même à noter les subtiles différences qui existent bel et bien entre les différents moteurs, et notamment entre les moteurs Ferrari et Honda par exemple. La voix de votre ingénieur dans le casque a aussi été enregistrée avec un véritable casque de F1, pour un réalisme total.
En matière de graphismes, il faut bien distinguer deux choses. D’abord ce qu’il se passe en dehors de la piste, avec une modélisation pas très convaincante des ingénieurs, même si les paddocks sont plutôt réalistes. Ensuite, ce qu’il se passe en piste, avec des voitures absolument sublimes et parfaitement fidèles à la réalité, jusque dans les moindres détails. Et franchement, c’est la seule chose qui compte. Le défilement des paysages est très bien géré, et malgré la vitesse, on ne constate aucune chute de FPS en course. Les Supercars sont elle aussi vraiment belles et n’ont pas grand-chose à envier aux modélisations d’autres célèbres licences de simulation automobile.
Dans l’ensemble, si F1 22 ne révolutionne pas la formule habituelle, il s’adapte parfaitement à toutes les nouveautés du championnat du monde de F1. Les sensations de jeu sont vraiment excellentes, et un gros effort est fait pour offrir à tous les types de joueuses et de joueurs la possibilité de prendre du plaisir.
Les plus habitué.e.s pourront, en enlevant toutes les assistances, se mettre en vraie difficulté, et les novices auront l’occasion de s’amuser sans maîtriser tous les aspects techniques du jeu. Il n’y a donc pas à avoir peur devant la précision de la simulation, F1 22 s’adapte à tout le monde, lancez-vous !
Ce qu’il faut retenir :
– Gameplay irréprochable
– Modélisation parfaite des monoplaces
– Réalisme des environnements
– Pas de vraies nouveautés au programme
– On aurait pu faire sans F1 Life