Ces personnages ont changé l’image de la femme au cinéma. Elles ont marqué les esprits par leur singularité, leur courage ou encore leur charisme. Nous revenons aujourd’hui sur le personnage de la Princesse Leia Organa, âme de la première trilogie Star Wars. Portrait d’une des plus grandes « princesses guerrières » de la fiction.
Qui est la Princesse Leia Organa ?
Fille de Padmé Amidala et Anakin Skywalker, Leia Organa est élevée par ses parents adoptifs Bail et Breha, les dirigeants d’Alderaan (ils trouveront la mort lors de la destruction de leur planète par l’Etoile de la Mort dans Un Nouvel espoir). Leia n’a jamais connu sa mère, morte en couches, et ignore que son père est un Jedi passé du côté obscur : Dark Vador. Elle ignore aussi qu’elle a un frère jumeau, Luke Skywalker. Elle n’apprendra sa lignée que dans Le Retour du Jedi, grâce à Luke. Ses parents étant parmi les premiers grands résistants face à la dictature de l’Empereur Palpatine, elle reprend le flambeau après leur décès et devient le porte-étendard de la Première puis de la Seconde Résistance (dans Star Wars : Le Réveil De La Force). Elle épouse également un ex-contrebandier, Han Solo, avec qui elle aura un fils, Ben Solo, qui deviendra Kylo Ren, antagoniste principal de la postlogie. Epuisée par son grand âge, elle meurt de causes naturelles entre les évènements du Dernier Jedi et de L’Ascension de Skywalker (coïncidant avec la mort de son actrice).
Dans la saga cinéma Star Wars, elle est incarnée par Carrie Fisher.
Leia, Princesse Guerrière
Propulsée icône féministe dès son apparition en 1977, la princesse Leia Organa suit une certaine tendance de l’époque inspirée par des autrices de SF engagées (Ursula K. Le Guin, Kate Wilhelm…). Elle est en fait surtout inspirée de Yuki, personnage de La Forteresse cachée d’Akira Kurosawa avec qui elle partage son tempérament de cheftaine, sa vivacité d’esprit, son rôle dans l’histoire – elle est escortée par un jeune combattant qui doit la faire passer derrière les lignes ennemies. George Lucas, le créateur de Leia Organa, a d’ailleurs revendiqué l’héritage de Kurosawa, sans doute le cinéaste ayant le plus influencé les réalisateurs américains du Nouvel Hollywood (Scorsese, Coppola, Bogdanovich…). Ses qualités de soldate et de leader éclatent dès ses premières scènes, montrant une contenance étonnante face à Dark Vador, insultant copieusement ses opposants même après une séance de torture, et se montrant aussi habile aux armes de poing. Leia Organa évite le cliché de la Mary Sue par quelques aspérités : son jugement parfois hâtif de son entourage et peut-être un certain mépris de classe envers Han Solo, qu’elle apprend toutefois à surmonter. Toujours dans l’action, Leia Organa sait continuer la lutte après la destruction de sa planète natale et sauve régulièrement la vie de ses compagnons qui le lui rendent bien. Son romantisme lumineux est particulièrement sensible dans son superbe thème musical composé par John Williams.
Si les héroïnes de SF n’étaient pas rares dans les romans et comics de l’époque, Leia Organa est sans aucun doute la première grande héroïne SF mainstream. Elle a autant charmé le public féminin et masculin par son mélange de féminité typique – notamment son archétypal chignon – et de caractère dominant, où elle sait alterner entre la douceur lumineuse et la fermeté du commandement. Dans une acception très métaphorique, Leia Organa se sert de son avilissement à un objet sexuel par Jabba le Hutt pour le retourner contre lui : en l’étranglant avec les chaînes dont il l’a affublée (dénotant en passant une force physique impressionnante malgré sa petite constitution). Avec l’âge, cette acception du personnage est réduite, mais c’est tout de même elle qui dirige la Seconde Résistance dans la postlogie, jusqu’à sa mort.
L’influence de la princesse Leia Organa
Leia Organa a pavé le chemin pour les grandes héroïnes de SF qui ont suivi, notamment au cinéma, très friand de femmes aussi fortes dans l’action que dans le leadership. Ainsi, des héroïnes comme Ellen Ripley (Alien), Sarah Connor (Terminator), la capitaine Janeway (Star Trek : Voyager)… Si Leia demeure une boussole morale, plusieurs héroïnes ont repris son legs en le plongeant dans une facette plus sombre, comme la présidente Laura Roslin dans le reboot de Battlestar Galactica en 2003. Roslin reprend la tranquille autorité de cette femme de tête, mais aux décisions bien plus contestables. La Katniss Everdeen de Hunger Games est quant à elle un des avatars les plus proches de cette figure héroïque, renouant d’ailleurs avec la galopante juvénilité de Leia Organa. L’interprétation très impliquée de Carrie Fisher a influé sur certaines caractérisations du personnage, l’actrice étant aussi scénariste et script doctor. Elle a ainsi parachevé le triomphe de son personnage, rôle d’une vie.
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