C’est le nouveau phénomène qui agite la planète indé. Wet Leg, duo féminin britannique, confirme toute les attentes placées entre leurs mains avec un premier album décoiffant. Autopsie d’un disque qui fait déjà couler beaucoup d’encre.
Des attentes vertigineuses
Wet Leg, c’est le duo féminin originaire de l’Île de Wight (Rhian Teasdale et Hester Chambers) dont TOUTE la sphère indie rock parle depuis l’été dernier. Si vous êtes passés à côté, rassurez-vous, ça ne va pas durer !
Pour faire parler de soi, il y a tout un tas de méthodes… En l’occurrence, leur atout à elles, c’est le talent. A coups de singles tous plus imparables les uns que les autres, Wet Leg se fait sa place au soleil, adoubé par tout le monde. Je vous laisse juger, en entrée on avait ça, Chaise Longue, en juillet 2021 :
On apprécie la rythmique sobre et efficace, le petit riff hypnotique qui amène à la montée bienvenue du refrain, les paroles (subtilement) décalées presque aussi géniales que du Pavement. Il y a du Breeders là-dedans aussi, mais pas que. Mais bon, enfin, sortir un single monstrueux, ça peut arriver à presque tout le monde, non ?
Le truc, c’est qu’elles ne se sont pas arrêtées là-dessus… En effet peu de temps après arrive une autre tuerie définitive : Wet Dream. On appréciera à leur juste valeur les paroles, tout dans le subtil.
I was in your wet dream, driving in my car
What makes you think you’re good enough to think about me
When you’re touching yourself, touching yourself, touching your-
Touching yourself, touching yourself?
Pour un album vertigineux
Arrivé à ce stade, votre serviteur, indie boy devant l’Eternel, commençait à doucement s’inquiéter : sortir deux singles aussi monstrueux à la suite, est-ce que ça ne sous entendrait pas que l’on balance toutes les cartouches d’emblée mais que derrière ça ne suivra peut-être pas ? Franchement ce serait trop beau pour que ça continue dans la même veine, non ? Et pourtant… Voilà que débarque Angelica, très Breeders encore, avec des voix qui se répondent, la disto qui va bien etc. En bonus un humour de qualité, teinté de nihilisme juste ce qu’il faut. Miam !
I don’t know what I’m even doing here
I was told that there would be free beer
Franchement, cela faisait un bon moment qu’un tel enthousiasme – justifié – n’avait pas envahi la communauté… Comme ça, au débotté, je dirais depuis les débuts de Courtney Barnett (2013), ou éventuellement la claque Shame (2018).
La beauté de la chose, c’est qu’en plus l’album, qui ne pouvait que s’appeler Wet Leg, est largement au niveau des singles ! On commence donc doucement mais sûrement avec Being In Love pour ensuite enchaîner justement Chaise Longue, Angelica, I Don’t Wanna Go Out (qui me fait penser à du R.E.M période Monster) et Wet Dream… Arrive ensuite Convincing, qui a des faux airs de The Kills pour le coup – on a vu des références moins classieuses –, la bien catchy Ur Mum, et ainsi de suite.
Vous l’aurez compris, Wet Leg nous a fait le coup de l’album quasi-parfait. C’est tout bonnement très impressionnant, et même si on va bien prendre le temps de déguster cette galette, il ne me reste qu’une chose à dire : vivement la suite !