Entre grandeur et décadence, il a tout connu. Homme d’affaires, ancien ministre et député, acteur, chanteur, auteur… Il a tout fait et tout vécu, ou presque. Bernard Tapie nous a quittés ce dimanche 3 octobre, à l’âge de 78 ans. Une vie digne d’un film ou d’une série… Prochainement sur nos écrans ?
Bernard Tapie, homme d’affaires et d’histoires
Un conte de fées ou presque. Bernard Tapie naît dans le milieu ouvrier du 20e arrondissement de Paris et s’invente déjà un cursus scolaire prestigieux. Attiré dès le départ par le monde de la musique et du cinéma, il ne perce pourtant pas et se dirige à la place dans le monde de l’entreprise. Il monte des business juteux, avant de devoir déposer le bilan ou purger une peine de prison avec sursis. Toute la vie de Bernard Tapie se résume à ces premières années : le goût pour l’artistique et le mensonge, le talent pour se réinventer en permanence. Tomber, mais toujours se relever. Dans les années 1980, il rachète des entreprises et les revend à prix d’or. Charismatique, il sort un 45 tours en 1985 signé Didier Barbelivien et devient aussitôt animateur de télévision entre 1986 et 1988. Aussi populaire que clivant, il se fait un nom dans le monde du sport, notamment lorsqu’il reprend le club de l’OM.
Bernard Tapie, acteur et politique
La politique s’intéresse aussi à lui, et réciproquement. Bernard Tapie devient ministre de la Ville dans le gouvernement Bérégovoy en 1992, est élu député entre 1989 et 1992 puis entre 1993 et 1996, et député européen entre 1994 et 1997. Rattrapé par les affaires qui plombent son envolée, c’est dans l’artistique, son choix premier, qu’il va finalement se réaliser. Claude Lelouch lui offre en 1996 un premier rôle au cinéma dans Hommes, femmes : mode d’emploi, aux côtés de Fabrice Luchini. Crevant l’écran, on le retrouve ensuite sur les planches, dans de nouvelles mises en scène de Vol au-dessus d’un nid de coucou ou la comédie Oscar. Il donne de la voix aussi, en collaboration avec Doc Gynéco, le temps d’un duo-événement. Et tourne dans les téléfilms Cazas d’Yves Boisset et Un beau salaud d’Éric Civanyan, avant d’incarner le rôle-titre de la série Commissaire Valence entre 2003 et 2008. Un personnage fort et populaire malgré les polémiques, rassemblant parfois plus de neuf millions de téléspectateurs.
Bernard Tapie, écrivain bigger than life
Entre revers de fortune, retour aux affaires, scandales et yachts de luxe, Bernard Tapie livre sa version de sa propre vie dans plusieurs ouvrages, comme dans Parole(s) de Tapie ! en 1995, illustré par Cabu, Librement en 1998, ou encore Un scandale d’État, oui ! : mais pas celui qu’ils vous racontent en 2013. Au milieu trône un roman, Des yeux trop grands, avec un double de lui-même. Quand la réalité devient plus importante que la fiction, cela donne la vie extraordinaire de Bernard Tapie. Popularisé par ses marionnettes du Bébête Show et des Guignols de l’info, il ne cessera jamais d’être le symbole vivant du phénix. Nul doute qu’il ressurgira là où on l’attend le moins…