Bayonetta 3 est l’un des jeux les plus attendus de cette fin d’année 2022, et pour cause le dernier opus de la série de Platinum Games remonte à 2014. Même si ce dernier jeu avait convaincu à la fois le public et la critique, le Beat them All aura su prendre son temps pour fêter son retour avec une première annonce en 2017, soit 5 ans avant la publication.
Aujourd’hui, voyons si l’attente en valait la peine avec un test de Bayonetta 3 sur Nintendo Switch, qui pour rappel est disponible depuis le 28 octobre 2022.
Une histoire sérieuse
Lorsque l’on démarre Bayonetta 3, l’impression qui est donnée est plus proche d’un film que d’un jeu. On assiste à une longue cinématique où l’on voit Bayonetta se balader dans les rues de New-York accompagnée d’Enzo qui lui sert de taxi. Bien que notre sorcière parcourt la ville pour sa sortie shopping, elle est préoccupée par quelque chose et elle fait bien. En effet, en quelques minutes le ciel s’assombrit et une énorme vague arrive droit sur la gigantesque ville. La raison ? Des créatures appelées Homonculus attaquent la ville, et Bayonetta va devoir reprendre du service.
Une fois le premier combat terminé, un nouveau personnage tombe du ciel, dans la nouvelle voiture d’Enzo. Il s’agit de Viola, une autre Sorcière d’Umbra tout comme notre héroïne. Viola explique à Bayonetta et son acolyte Jeanne qu’elle s’est enfuie de son monde, détruit par un être du nom de Singularity, et que ce dernier arrive pour ravager ce monde. Malgré un scepticisme, Viola est prise au sérieux puisque Jeanne et Bayonetta vont partir à l’aventure, l’une affrontant les troupes de Singularity, l’autre allant trouver des réponses auprès du Docteur Sigurd.
L’intrigue que l’on retrouve dans Bayonetta 3 est plus lourde et dramatique que dans les deux premiers opus. On y voit d’ailleurs une héroïne soucieuse avec un regard arborant parfois de la peur quand celle-ci était sûre d’elle voire même insolente. Le ton du jeu accompagne cette même lignée en étant moins déjanté que dans les jeux de 2009 et 2014.
Le fonctionnement de Bayonetta 3
Les premières minutes laissent place à une cinématique en longueur pour introduire à la fois les personnages et l’histoire. Par la suite, le schéma de Bayonetta 3 est très classique lorsque l’on décortique les différentes parties du jeu.
Une fois le prologue terminé, on arrive sur un plan de la ville accroché sur un mur, où Bayonetta se prépare à lancer une fléchette. La cible ? La prochaine destination de la sorcière d’Umbra. On a donc le choix de continuer l’aventure en choisissant un nouveau niveau ou de revenir en arrière afin de terminer une zone entièrement.
Une fois le niveau sélectionné, on assiste généralement à une nouvelle cinématique introduisant Bayonetta dans cette nouvelle zone, jusqu’au moment où un monstre fait son apparition. Un combat se déclare et il faudra venir à bout de cet ennemi.
Qu’ils s’agissent de combats contre de petites unités ou des boss de fin de niveaux, les combats se déroulent toujours de la même manière. Contrôlant Bayonetta (ou Viola par la suite), il faudra terrasser tous les ennemis de la zone prédéfinie par le combat. Pour cela notre sorcière dispose de plusieurs coups qui peuvent former des combos lorsqu’ils sont assénés dans un ordre précis. Mais ce qui fait le cœur des combats de Bayonetta, c’est son esquive permettant de ralentir le temps. Cela permet par exemple de porter des coups aux ennemis sans qu’ils ne puissent réagir. Et plus cette esquive est réalisée tard, plus la durée de ce ralentissement sera grande. Une façon de satisfaire les joueurs de Souls-like en apprenant les patterns des boss.
Et pour ajouter plus d’explosivité et de spectacle dans les combats, Bayonetta peut utiliser son pouvoir d’Umbra pour invoquer un démon. Pour cela, il faudra que Bayonetta utilise la danse de soumission, ce qui la rendra immobile et très vulnérable. La gestion de l’environnement est donc primordiale pour que Bayonetta soit en sécurité, apportant ainsi un aspect stratégique dans le combat. Et pour la diversité du jeu, de nombreux démons sont invocables, chacun ayant ses forces et ses faiblesses, ainsi que ses capacités propres.
À la fin de ce combat, on pourra souvent garder la manette pour continuer avec l’exploration. Suivant l’histoire, il faudra se déplacer de façon linéaire dans des zones délimitées. C’est le moment où l’on pourra récupérer des collectibles, que ce soit en guise de monnaie ou tout simplement des trophées pour remplir notre collection. Et puisque l’on se trouve dans un monde où un grand méchant veut notre peau, des ennemis nous tomberont dessus. Ces petits combats intermédiaires sont plus faciles que le premier ou le dernier combat d’un niveau qui eux ressemblent plus à des boss. Cela n’empêche pas de prendre l’affrontement au sérieux pour avoir une médaille supplémentaire à la fin du niveau, et ainsi recevoir une meilleure note.
La fin d’un niveau se finira dans la plupart des cas par un affrontement contre un ennemi plus coriace que ceux rencontrés jusque-là, soit un boss de niveau par définition. Une fois ce combat terminé, le niveau l’est lui aussi et il est temps de faire les comptes. En fonction du temps passé dans le niveau, des combos effectués, des objets ramassés et aussi de la vie restante de Bayonetta, un certain nombre de médailles sera attribué. Une façon de maintenir les plus grands fans de la série sur le jeu en leur disant de récupérer toutes les médailles disponibles.
Et lorsque les résultats sont tombés, retour à la case départ, à savoir le plan et la fléchette, prêt à repartir pour l’aventure suivante.
Une ambiance de qualité
Première chose qu’il faut mentionner pour parler de la qualité graphique de Bayonetta 3, c’est une fluidité exceptionnelle, dont peu de jeux 3D peuvent se vanter sur Switch. Mais comme d’habitude, la Nintendo Switch est confronté à son plafond de verre, plafond où est venu se poser Bayonetta 3 en surpassant la quasi-intégralité des autres jeux de la console.
Cependant, il y a quelques nuances à faire au niveau des graphismes. Si les cinématiques sont splendides, proches d’une série d’animation (surtout lorsque la Switch est en mode TV), on perd de la qualité dans les phases de combats et d’exploration. La cause ? La fluidité est plus importante, et c’est totalement vrai ! Après tout, pour un jeu Beat them All comme Bayonetta 3, les combats sont le cœur du jeu. La fluidité est donc au maximum lorsqu’elle est nécessaire, et pour les cinématiques, ce sont les graphismes qui sont poussés au max. Un choix judicieux de Paltinium Games.
En plus d’une dizaine d’heures de jeu, je n’ai été confronté à aucun problème de fluidité, alors que je joue sur une Switch datant de 2017. Donc pour toutes les consoles plus récentes, notamment la Nintendo Switch OLED, Bayonetta 3 ne doit poser aucun problème.
Et concernant l’aspect sonore du jeu, là aussi Bayonetta met une claque à la plupart des jeux de la consoles et même plus largement, à la plupart des jeux tout court. Que ce soit à propos des musiques, des bruitages, ou des doublages, il n’y simplement rien à redire. Tout est millimétré, on a l’impression de voir Bayonetta danser sur le rythme de la musique lors des combats, c’est tout simplement génial. Le seul petit point négatif que certains jours pourront relever est l’absence de doublages en français pour les plus jeunes, cela malgré des tenues sexy et des plans parfois plus qu’explicite. Néanmoins, pour convenir au grand public, il faut savoir que ce côté sexualisé peut être retiré en activant le mode Petit Ange (un mode censuré).
Globalement, Bayonetta 3 aura su répondre aux attentes des joueurs qui patientent depuis 2017. Avec des combats intenses en termes de pression et de stratégie, et surtout une intrigue remise au centre du jeu, ce troisième volet de la série a largement de quoi être l’un des jeu phare de cette fin d’année sur Nintendo Switch. Cependant, on reste encore sur une console de 2017, et donc un jeu qui a dû trancher entre fluidité et graphisme. Et même si le choix a été fait de façon parfaite, on peut se demander à quoi ressemblerait Bayonetta 3 sur les consoles Next-Gen.
Ce qu’il faut retenir :
– Des cinématiques magnifiques
– Des combats intenses
– De la fluidité contre la qualité
– Un mode censuré