On l’aurait presque oublié, mais David Bowie était également acteur. Le roi du déguisement et des personnages taillés pour la scène, savait également se faire oublier derrière des personnages atypiques, vénéneux, fantasmagoriques. À l’image du roi des gobelins qu’il interprète dans Labyrinthe, film culte de Jim Henson qui célèbre ses 35 ans en fanfare. Retour sur la carrière ciné de Ziggy Stardust, qui aurait fêté ses 75 ans en ce début d’année 2022.
Evénement #BOWIE75 : la Fnac fête les 75 ans de David Bowie
Le 8 janvier 2022, David Bowie aurait soufflé ses 75 bougies. Un anniversaire immanquable, célébré dans tous les magasins Fnac, et en particulier à la Fnac des Ternes à travers un pop-up store unique au monde dédié à l’icône de la musique. Du 7 janvier au 5 février, venez découvrir une exposition exclusive et des objets inédits !
David Bowie, la passion de l’image
Si David Bowie enregistre plusieurs chansons dans les années 1960, il lui faudra attendre 1967 pour publier son premier album. La même année que son premier film, The Image de Michael Armstrong. Ce n’est qu’une simple apparition, mais l’artiste sait déjà qu’une double carrière peut s’offrir à lui, à la fois sur scène et sur des plateaux de cinéma. Il est passionné par l’image au point de s’inventer nombre d’avatars. Au fil des années, à partir du moment où il rencontre le succès, il incarne physiquement ses projets, devient le glam rock Ziggy Stardust, l’androgyne Aladdin Sane ou le pirate bariolé Halloween Jack. Le tout, sans perdre son public en cours de route, prêt à le suivre dans la moindre de ses extravagances.
Et cela se ressent dans sa manière d’aborder le cinéma comme une carrière parallèle, dans laquelle il peut assouvir encore davantage son envie de se fondre dans une autre peau que la sienne. Son premier rôle, taillé sur mesure, viendra en 1976 dans L’Homme qui venait d’ailleurs, pour lequel il joue un extraterrestre, s’installant sur Terre et devenant un magnat des affaires, avant de tomber follement amoureux d’une humaine. Un drame poétique où Bowie est tout en pâleur et cheveux orange.
Des rôles exigeants et excentriques
On le retrouve ensuite dans C’est mon gigolo aux côtés de Marlène Dietrich, dernier film de l’actrice. Mais c’est Tony Scott qui va véritablement le révéler en tant qu’acteur, avec le sulfureux Les Prédateurs en 1983, un ménage à trois bisexuel et sanglant entre vampires, dans lequel s’ébrouent Bowie, Susan Sarandon et Catherine Deneuve. La même année, il est le major Celliers dans Furyo de Nagisa Ōshima, prisonnier de guerre d’un officier japonais sensible à ses charmes. Fort de ces deux rôles diamétralement opposés, Bowie acquiert une certaine crédibilité, au point de pouvoir alterner premiers et seconds rôles et de travailler sur des projets qui ne verront jamais le jour, comme une adaptation du roman Notre-Dame-des-Fleurs de Jean Genet. Ou de refuser des rôles, tel celui du grand méchant de Dangereusement vôtre.
En 1986, pour Jim Henson, il accepte de se grimer en un cruel roi des gobelins à crinière, pour le film fantastique familial Labyrinthe, révélant Jennifer Connelly au passage. Un semi-échec en termes de box-office, mais un objet culte de nos jours dont une suite est toujours en pourparlers. Et pour Martin Scorsese, il fait un Ponce Pilate tout en toge et en sobriété dans La Dernière Tentation du Christ. De 1990 à 2008, il se fera plus rare et souvent en second rôle de choix, que ce soit pour Twin Peaks : Fire Walk with Me ou Basquiat, biopic dans lequel il emprunte l’image d’un autre artiste de génie, Andy Warhol. De son propre rôle dans Zoolander à celui de Nikola Tesla dans Le Prestige de Christopher Nolan, Bowie, malgré la maladie qui le ronge, continuera de s’amuser avec sérieux et de s’investir à fond dans ses personnages. Le propre des grands et des inoubliables.