Le dernier Pixar nous enchante, une fois de plus, en mettant en scène nos âmes, jusqu’à nous questionner sur le sens de la vie. Pas étonnant qu’il soit l’objet de L’Instant Point Pop à la Fnac du mois ! Ajoutez à cela une bande originale jazzy signée Trent Reznor et une animation à couper le souffle, vous obtenez Soul, une expérience visuelle et sensorielle parfois déroutante. Un seul regret : ne pas avoir découvert cette pépite au cinéma !
Soul : de quoi ça parle ?
« Co-réalisé par Pete Docter et Kemp Powers, Soul a l’audace de ne pas mettre en scène d’enfant au centre de son histoire. Son héros se nomme Joe Gardner, incarné en version originale par Jamie Foxx et en version française par Omar Sy. C’est un quadragénaire new-yorkais afro-américain bedonnant, célibataire, brillant pianiste de jazz, mais qui a raté sa vocation et enseigne la musique pour payer son loyer.
La chance finit par lui sourire puisque après une audition réussie, Joe est choisi pour remplacer in extremis le pianiste d’un jazz-band dirigé par la légendaire Dorothea Williams. Tout à sa joie, Joe va hélas se rétamer au fond d’une bouche d’égout et se réveiller sous la forme d’une âme en partance pour l’au-delà. Il atterrit par erreur dans une autre dimension, le Grand Avant, un endroit où les âmes humaines naissent et sont prédéfinies avec leurs caractéristiques et leurs vocations, avant d’être envoyées sur Terre où elles incarneront l’âme des futurs bébés. Joe va passer un marché avec l’une d’entre elle, la numéro 22, une âme cynique et désabusée qui erre depuis une éternité dans le Grand Avant et n’a aucune envie de descendre sur Terre. Si Joe aide 22 à trouver sa vocation, elle lui donnera son badge, passeport pour le monde des vivants, afin qu’il puisse réintégrer son corps, toujours plongé dans le coma à l’hôpital. »
Soul : une expérience à part entière
« Vingt-troisième long-métrage estampillé Pixar, Soul est sans aucun doute le film le plus expérimental du mythique studio, voire le plus déconcertant. Il n’en reste pas moins l’un des plus fascinants. Une expérience existentielle, visuelle et sensorielle, qui nous laisse tout chose au générique de fin, sans être tout à fait sûr d’avoir tout compris. Ce récit de quête spirituelle sur fond d’accords jazzy touche plusieurs cordes sensibles, et vous incite même à vous questionner sur le sens de votre propre vie. »
Pixar règne toujours en maître
« Pete Docter nous avait tiré des rivières de larmes avec Monstres & Cie, Là-Haut et Vice-Versa. Malgré quelques fausses notes qui étirent le rythme du film et un scénario pas toujours limpide dans lequel les concepts psychanalitiques autour de l’âme se multiplient, Soul reste un morceau de choix dans le catalogue Pixar. D’abord pour les progrès et les audaces visuels toujours plus sidérants du studio qui, une fois encore, nous rassasie d’images à couper le souffle. Il n’y a rien à faire, Pixar écrase la concurrence sur le terrain d’une animation poétique et sensorielle, et nous émerveille sans cesse. Et surtout, son message final dans le dernier virage du film, bercé par une mélodie douce amère poignante composée par le tandem Trent Reznor/Atticus Ross, prend le contre-pied radical de tout un storytelling typiquement américain sur la réalisation de nos rêves. Cette conclusion déroutante et courageuse parlera peut-être davantage aux personnes de la génération de Joe et hante les méninges bien après le générique de fin, tel un entêtant rythme de jazz.
Hommage à la musique noire, avec des personnages et un casting quasi exclusivement afro-américains, Soul est avant tout un grand chant d’amour universel à l’existence et à sa beauté, même dans ses détails les plus insignifiants. »
La bande originale de Soul en CD, vinyle.
Le DVD, Blu-ray et le Steelbook édition spéciale Fnac de Soul.
Rendez-vous le mois prochain pour un nouveau numéro de L’instant Point Pop à la Fnac !
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Vidéo et montage : Julie Fages
Présenté par : Philippe Guedj, journaliste du Point
Visuels : ©2021 Disney/Pixar
