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Mille femmes blanches de Jim Fergus : une épopée au cœur de l’Amérique de l’Ouest

11 février 2021
Par Le Cercle Littéraire
Mille femmes blanches de Jim Fergus : une épopée au cœur de l'Amérique de l'Ouest

LE CERCLE LITTÉRAIRE – Le coup de cœur de Marie de M. (Angers). Mille femmes blanches parait en 1998, et c’est la première œuvre de l’écrivain américain Jim Fergus. Avec elle, il décroche deux ans plus tard le prix du premier roman étranger.

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Mille femmes blanches

Le coup de cœur de Marie de M. (Angers)

Mille femmes blanches parait en 1998, et c’est la première œuvre de l’écrivain américain Jim Fergus. Avec elle, il décroche deux ans plus tard le Prix du premier roman étranger.

Mille-femmes-blanches- jim fergusLe périple de May Dodd

Il y a longtemps que la lecture d’un roman à péripéties multiples ne m’avait pas autant embarquée. May Dodd livre dans ses carnets les confessions d’une femme qui a vécu une aventure dont beaucoup ont rêvé, et d’autres cauchemardé. C’est son histoire. Le récit de la vie d’une jeune femme blanche internée dans un asile, bannie par la bonne société du 19ème et sa propre famille pour conduite immorale, bannie pour avoir osé accoucher des enfants de l’homme aimé hors mariage conventionnel. Un jour, elle quitte ces murs en faisant un pacte avec le diable, l’Etat Américain : la liberté contre la soumission de son être tout entier à une terre, un peuple, un homme qu’elle ne connaît pas. May se rend en train dans le Grand Ouest Américain pour embrasser sa destinée accompagnée d’autres femmes blanches. Elle se liera d’amitié avec une dizaine d’entre elles. A travers son périple sur les chemins ferrés et les contrées sauvages, l’amour passionnel frappe à sa porte et ne la quittera pas jusqu’à sa mort. Dans son périple, May Dodd connaît le mensonge, la violence, la haine mais aussi la tendresse, la justice, la beauté. Elle apprend une nouvelle langue, une nouvelle culture et s’initie à des rites mystérieux. Ce voyage au-delà du monde civilisé repousse ses frontières et l’amène à penser différemment, à tel point qu’elle fera de sa dernière fille la dépositaire de sa mémoire non plus de femme blanche mais de femme rouge, d’amérindienne libre et fière.

Des personnages hauts en couleur

On ne peut qu’évoquer l’écriture de Mille femmes blanches car le livre français est une traduction de l’original… en plus d’être tiré de carnets autobiographiques. L’écriture est simple, sans style particulier ou notable. Il n’y a pas de poésie, de lyrisme. Les paysages sont imagés fidèlement, les mœurs de l’époque rapportées avec précision et les personnages sont hauts en couleur ! Ce sont ces personnages qui rendent le livre spécial. Ils sont nombreux à avoir une profondeur d’âme et un fort caractère. Des humains avec des doutes, des joies, des peines, des moments de sagesse et de folie. Ce sont des personnages complets par la dualité du bien et du mal les tiraillant. On s’attache à eux, on a nos favoris, on souhaite qu’ils survivent à l’aventure. Beaucoup des personnages sont des femmes : May Dodd, protagoniste principale, est le porte-drapeau de ce groupe. Il y a ainsi une mise en avant d’enjeux autour du pouvoir, de la liberté, de la sexualité, de la place de la femme. C’est intéressant de comparer les évolutions des personnages en tant que femmes du début à la fin du récit. Si on prend en compte la datation voulue de l’histoire, il n’est pas question de matriarcat ou de féminisme mais plutôt d’une réflexion sur une justice possible pour tous les êtres : amérindiens, américain, femme, homme, jeune, vieux. Mille femmes blanches est un livre conseillé pour passer un moment riche en émotions.

Parution en mai 2013 – 400 pages

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