Avec son premier roman, Abigail Assor nous emmène à Casablanca

L’envers du décor de Casablanca

Pour se lancer dans l’édition, la jeune autrice Abigail Assor n’a pas choisi la facilité. Pour Aussi riche que le roi, elle emmène les lecteurs dans une autre époque et dans une contrée ensoleillée. Nous voici plongés en plein cœur de Casablanca, dans les années 1990. Mais ici, point de décor de carte postale. La vie est âpre et douloureuse : le sable est trop jaune et trop rugueux, le quotidien est rythmé par des tensions entre les différentes classes sociales et chaque jour est une lutte pour se frayer un chemin vers la lumière.

Abigail Assor n’hésite pas à parler de cette jeunesse désenchantée qui fume des joints au bord de la piscine un peu comme dans une version marocaine de Moins que zéro de Bret Easton Ellis. Elle n’hésite pas non plus à montrer une réalité que l’on cache généralement, avec des prostituées obligées d’avorter dans des arrière-boutiques, le poids des traditions et la place des femmes dans une société encore patriarcale. Il y a le soleil, certes, mais cela ne suffit pas. Ou plutôt, ne suffit plus à ses deux héros, Sarah et Driss.

Une histoire d’amour ensoleillée

Tels des Roméo et Juliette des temps modernes, ces deux jeunes gens viennent de milieux différents : Sarah fait partie des démunis quand Driss appartient aux privilégiés. Ils se sont aimés au premier regard et ne pensent qu’à une seule chose : la fuite de ce Casablanca qui les écrase. Mais comment faire ? Ne serait-ce pas là une désillusion supplémentaire ou un mirage dû à leur jeunesse ?

Avec un style fluide et imagé, Abigail Assor dépeint avec une grande maturité cette histoire d’amour fantasmée où les différences finissent toujours par ressurgir. Nul doute que ce premier roman sera suivi par beaucoup d’autres dans les années à venir !

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Parution le 7 janvier 2021 – 208 pages

Aussi riche que le roi, Abigail Assor (Gallimard) sur Fnac.com