Karine Giebel est de retour avec un recueil de nouvelles noires et engagées. Comme dans la chanson d’Anne Sylvestre, c’est une rencontre et un hommage « aux gens qui doutent » et qui marchent « moitié dans leurs godasses, et moitié à côté ». Plus loin encore à ceux pour qui les jours sont sombres, à ceux qui ont l’impression de n’être rien, à ceux qui n’ont pas eu la force de résister, on fait les mauvais choix… Rencontre express !
Le pitch de Chambres noires par son auteur ?
Karine Giebel : « Huit nouvelles, parfois longues, parfois courtes, entre le thriller psychologique et le roman noir. Les travailleurs pauvres, mais dignes, la vengeance qui essaie de porter le masque de la justice, la place de nos anciens dans notre société, le calvaire des migrants, le crime d’honneur… Huit destins différents, de femmes, d’hommes ou d’enfants, d’ici ou d’ailleurs.
Qu’est que le format de la nouvelle change en matière d’écriture pour vous ?
C’est un exercice difficile, exigeant, mais passionnant… En un nombre de pages limitées, parvenir à créer des personnages attachants, du suspense, des émotions fortes… Trouver une vraie fin, une vraie chute. C’est tout le défi de l’écriture de nouvelles.
Vous y autorisez-vous plus ou moins de choses ?
Pas plus et pas moins que pour un roman, c’est seulement la forme qui diffère.
C’est indiqué dans le titre, c’est très noir. Notamment le regard posé sur la société. Peut-il en être autrement aujourd’hui ?
Hier, aujourd’hui, demain… Il y a tant de situations et de faits révoltants dans notre société !
Votre formation de juriste est-elle une position privilégiée pour bserver cette société ?
Ma formation de juriste influe peu sur mon écriture. Parfois, elle me permet de mieux comprendre les rouages de la justice.
Le cinéma influence-t-il votre écriture ?
Je suis très cinéphile et un auteur est une sorte d’antenne qui capte beaucoup de choses dans ce qui l’entoure, qui se nourrit de ce qu’il voit, de ce qu’il entend, de ce qu’il lit… Les films, les livres, l’art en général sont forcément source d’inspiration. Et il paraît que j’ai une écriture « cinématographique », que je transmets des images au travers de mes phrases…
Dernière claque au cinéma justement ?
Joker, pour la performance incroyable de Joaquin Phoenix !
Et en littérature ?
La Vallée de ombres, de Xavier-Marie Bonnot. «
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Parution le 5 novembre 2020 – 272 pages