Liv Maria de Julia Kerninon fait partie de ces romans coup-de-poing. De ces portraits de femmes qui nous transportent de mots en mots, de pages en pages ; et qui nous laissent sans voix à la fin. De ces livres qui ne peuvent se résumer et dont pourtant, il faut absolument parler.
Liv Maria : comme souffle le vent, souffle la tempête
Liv Maria c’est cet élan, cette tragédie. C’est cette envie de fuir, d’aller de l’avant, de revenir dans le passé et d’être libre.
De sa naissance à sa quarantaine, nous suivons cette femme, Liv Maria Tonnerre. D’abord petite fille qui croit que tous parents se rencontrent sur les îles et qui pense que l’amour, c’est ce flot incessant de mots chuchotés le soir, entre deux corps ; elle devient jeune adolescente, obligée de partir à Berlin sans sa famille.
C’est là-bas que Liv rencontre Fergus, ce professeur d’été, celui qui lui fera découvrir la subtilité de la langue anglaise mais également celle, tout autre, de la sexualité. Avec lui, elle découvre la volupté, la merveille de l’embriquement des corps, l’envie de l’autre.
« Elle n’avait jamais deviné, jamais soupçonné la transformation qui s’opérait lorsque deux corps se touchaient – comment les peaux cessaient d’être peaux, les muscles d’être muscles, comment tout cela semblait se redresser et se mettre à chanter. C’était l’odeur de la pluie sur la route, sur la terre, dans les herbes. »
Mais si l’été a un commencement, il a aussi une fin. À leurs adieux il y aura des larmes, des promesses et puis, l’absence de réponse. Désormais, c’est de silences que devra se contenter Liv Maria.
Quand elle revient sur sa petite île natale, elle ne sera plus la même : brisée par son premier amour, orpheline, sans repère. Mais elle est encore loin d’être la Liv de 20, 30 puis 40 ans. Car elle fait partie de ces femmes qui mutent, changent, toujours là et toujours absentes, inenfermables, inatteignables. Fille, femme, mère, amante.
« Je suis une mère, je suis une menteuse, je suis une fugitive, et je suis libre. »
Quand elle décide de partir pour le Chili, elle est encore loin de se douter de ce que la vie lui réserve. Et vous non plus, chers lecteurs. Car ce résumé, ce n’est qu’une partie de l’incipit de sa vie et il vous reste encore bien d’autres choses à découvrir…
« Que saisissons-nous des gens, la première fois que nous posons les yeux sur eux ? Leur vérité, ou plutôt leur couverture ? Leur vernis, ou leur écorce ? Avons-nous à ce moment-là une chance unique de les percer à jour, ou est-ce que cet espoir est absolument vain, parce que le premier regard passe toujours à côté de ce qui est important ? »
Intéressés ? Intrigués ? N’hésitez plus.
—
Parution le 19 août 2020 – 270 pages