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Test Sony Alpha 7C : Un petit boitier chez les poids lourds

12 novembre 2020
Par Maxime Noël
Test Sony Alpha 7C : Un petit boitier chez les poids lourds
©Maxime Noël

Sony a récemment lancé un nouveau boitier, baptisé Alpha 7C, intégrant un capteur 24 x 36 dans un boitier compact aux mensurations comparables à celle d’un hybride APS-C. Après plusieurs jours d’utilisation, voici notre verdict.

Poids contenu, dimensions ultra compactes et qualité d’image au top. Voici les promesses du nouveau boitier hybride Sony. L’hybride plein format compte également sur un tout nouvel objectif zoom, un 28 – 60 mm à ouverture glissante, qui a l’avantage d’être également très compact. Un allié de choix pour capturer des clichés en toutes situations.

Design réussi mais navigation perfectible

Au premier abord, l’appareil Sony Alpha 7C se montre sous son meilleur jour. Reçu dans son coloris argent et noir, la bordure supérieure argentée confère à la bête un look rétro très plaisant. Le boitier hybride, tropicalisé, montre sa qualité de fabrication irréprochable. Les boutons et différentes charnières sont bien fixés et ne souffrent d’aucun jeu désagréable à l’utilisation. L’écran monté sur rotule, cette fois-ci, est également très agréable d’utilisation, et met en confiance.

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Les diverses molettes crantées sont également assez agréables à utiliser, bien qu’on regrette l’absence d’un joystick. Ce dernier est absent, sans doute afin de préserver le gabarit compact de l’ensemble, mais nous y reviendrons plus tard. Sur le bord supérieur droit, on trouve une molette de correction d’exposition. Appréciable pour le style rétro qu’elle confère à l’appareil, sa plus-value à l’utilisation reste discutable, certains ne jurant que par cette molette qu’on retrouve beaucoup sur les hybrides Fujifilm. Un écran de contrôle LCD aurait été plus utile.

L’objectif est également très réussi et s’accorde parfaitement avec l’Alpha 7C. Dans sa position repliée, le 28 – 60 mm se montre très compact et tiendra sans mal dans n’importe quel fourre-tout. Son poids contenu permet au photographe de réaliser ses images en tenant l’ensemble d’une seule main, d’autant plus que la poignée est suffisamment creusée pour maintenir fermement un petit caillou et que le revêtement empêche les doigts de glisser. Un vrai bonheur à utiliser pour les photos à la volée ou pour les plans en autoportrait façon vlog.

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En revanche, la navigation dans les menus est largement perfectible. Ces derniers sont chaotiques, empilant les sous-divisions et rendant l’exploration fastidieuse. L’écran, bien que tactile, n’aide pas dans ce registre. En effet, ce dernier est tout simplement inutile lorsqu’il s’agit de régler l’appareil. On a beau cliquer partout sur l’écran, rien ne se passe. C’est vraiment dommage. On aimerait trouver sur les Alpha de Sony la même clarté des menus des appareils Canon par exemple.

Il faudra donc faire usage des boutons et des molettes pour naviguer. Par ailleurs, la touche « Menu », se situant en haut de l’écran fait également office de bouton « retour ». Son positionnement n’est pas franchement pratique puisque son utilisation requiert une contorsion de la main pour l’atteindre, qu’on tienne l’appareil à une ou deux mains.

Pratique et agréable à utiliser

Une fois l’appareil réglé selon mes préférences, il est temps de se lancer dans la photographie. Le couvre-feu puis le reconfinement ont largement réduit les possibilités d’utilisation, mais ce bref aperçu est une bonne entrée en matière pour se familiariser avec les possibilités offertes par ce capteur plein format de 24 mégapixels hérité de son grand frère, l’Alpha 7 III.

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Ce n’est d’ailleurs pas la seule pièce que le petit dernier du constructeur nippon partage avec son ainé. Le viseur ainsi que l’écran sont similaire, présentant respectivement une définition de 2,36 mégapixels et 0,9 mégapixels. Ce n’est pas l’idéal, surtout quand on sait qu’il existe chez le géant nippon des écrans bien mieux définis et plus adaptés. Le viseur est vraiment étriqué, il faudra avoir l’œil collé à l’œilleton pour avoir une bonne précision, et même dans cette configuration, on décèle le large pourtour noir.

Il manque également un peu de dynamique ce qui ne le rend pas très agréable à utiliser sur des scènes à fort contraste. Situé sur le bord gauche de l’appareil, comme sur l’Alpha 6600 de la marque, il est assorti d’un capteur de proximité permettant de couper l’écran pendant la visée. Ce dernier s’active occasionnellement lorsqu’on appuie sur le bouton « Menu », un peu gênant mais rien de grave puisque le processeur est rapide et ne laisse que peu de temps de latence. Une molette pour la correction de dioptrie est également de la partie, très utile pour les porteurs de lunettes.

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L’écran tactile rotatif rattrape un peu l’expérience mais manque de précision, ce qui est dommage, notamment pour la revue des images. En revanche, il est efficace pour sélectionner la zone de mise au point, notamment en vidéo, mais c’est tout. Heureusement d’ailleurs puisque l’absence de joystick rend la tâche un peu fastidieuse. Impossible de naviguer dans les réglages ou les menus avec cet écran. Impossible également de zoomer dans les images en pinçant l’écran ou de « swiper » pour faire défiler les clichés.

Mignon, c’est un terme qui correspond plutôt bien à ce petit Sony. Tellement mignon qu’on a du mal à l’imaginer avec un gros télé-zoom à grand ouverture ou un objectif plus massif. Il faudra muscler votre main si vous comptez y assortir un objectif plus volumineux. En revanche, on s’imagine sans mal se promener dans les rues avec l’Alpha 7C et un objectif comme le Sony FE 35 mm f/1,8.

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Le boitier dispose d’un panel de connectique assez complet, comprenant un port USB-C, une prise micro, une prise casque ainsi qu’un port HDMI. Un comptera sur l’unique slot accueillant une carte SDXC pour stocker les images. On pourrait regretter un second emplacement, mais à ce tarif, on ne peut pas tout avoir, surtout dans un boitier aussi compact.

La batterie se recharge directement en branchant l’appareil au secteur. Bien pratique pour les longues séances en studio, cela empêche en revanche de charger une batterie tout en utilisant l’appareil. Ceux qui disposent de plusieurs accumulateurs devront passer par la case accessoires pour acquérir en plus, un chargeur dédié. On apprécie que l’écran affiche le pourcentage de charge restant de la batterie, ce qui permet d’anticiper la recharge.

Un autofocus toujours réactif

Malgré une légère lenteur au démarrage, le comportement de l’appareil est exemplaire par la suite. L’autofocus et l’un des grands points forts de Sony. Ce petit nouveau ne démérite pas et affiche une vélocité à toute épreuve. Que ce soit en basse lumière ou en plein jour, l’appareil parvient à effectuer rapidement la mise au point avec une belle précision. La mise au point sur l’œil en temps réel (Real Time Eye-AF) est excellente et facilite grandement les shootings portraits. En revanche, il faudra se replonger dans les menus pour passer de la détection de l’œil humain à l’œil d’un animal.

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Le mode rafale, affiché à 10 images par seconde est dans la pratique un peu moins rapide. A noter que de telles performances ne sont possibles que si on règle l’appareil sur RAW compressé 12 bits. En 14 Bit, la cadence chute notablement. En 5 secondes, réglé en obturation électronique, l’Alpha 7C a enregistré 43 clichés. En obturation mécanique, on n’obtient « que » 33 images. Cela correspond environ à respectivement 8 ips et 6,5 ips. Un chiffre tout à fait convenable dans le cadre d’une utilisation classique. Les photographes de sports et animaliers préfèreront toutefois se tourner vers un modèle plus véloce comme le Canon EOS R6.

Idéal pour la balade

On s’en doutait un peu, mais ce Sony Alpha 7C est un allié de choix pour les photoreporters dans l’âme et les amateurs de street photography. Son petit gabarit le rend discret et facile à manipuler. Léger, il n’occasionne aucune fatigue prématurée et se laisse oublier une fois suspendu à sa lanière.

Son écran rotatif permet de décupler les possibilités de prises de vue créatives et son écran suffisamment lumineux permet de lire malgré le soleil. Par grand beau temps en revanche, il faudra se rabattre sur le viseur qui n’est pas le plus agréable de la catégorie, mais rien de rédhibitoire pour la pratique.

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Son objectif ultra compact lui aussi s’accorde parfaitement au reste du boitier et lui permet de garder la même compacité. Sa plage focale est idéale, permettant tantôt de profiter du grand-angle à 28 mm, tantôt de s’attarder sur des détails ou des sujets plus lointains au 60 mm. Les défauts optiques et les déformations sont très contenus, même à 28 mm. On décèle quelques aberrations chromatiques à pleine ouverture, mais rien de choquant, seul un œil aguerri y prêtera attention.

Seule son ouverture glissante de F/4 à F/5,6 est un peu plus gênante et obligera le photographe à monter en ISO ou à allonger le temps d’exposition. Mais à ce tarif, et aussi compact, on ne peut pas lui reprocher, il s’agit à ce jour du plus petit zoom plein format du marché. Les photographes désirant aller un peu plus loin peuvent toujours se tourner vers l’excellent Sony FE 24 – 70 mm F/2,8 plus onéreux mais d’une qualité bien supérieure et permettant une ouverture bien plus grande, idéale pour les prises de vue en basse lumière ou les beaux flous d’arrière-plan.

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La stabilisation mécanique du capteur de Sony fait encore une fois des merveilles. Cette dernière gomme efficacement les mouvements parasites du photographe, permettant ainsi de gagner facilement 2 IL d’exposition. Au 28 mm, j’ai pu aisément descendre au 1/10 de seconde sans déceler de flou de bougé.

La grande dynamique du capteur, force de Sony, permet de récupérer de nombreuses informations en post traitement. Le capteur de 24 mégapixels encaisse sans sourciller des scènes à fort contraste et permet de récupérer du détail dans des zones sous-exposées ou surexposées. En plus de la montée en ISO, les fichiers RAW permettent de récupérer beaucoup de détails sans écraser les couleurs. Sur le plan de la qualité, cet Alpha 7C ne renie pas son ainé, l’Alpha 7 III et propose des performances similaires.

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L’autonomie quant à elle est plutôt bonne… pour un hybride ! Sony annonce environ 700 clichés en une seule charge, mais dans la pratique notre Alpha 7C tourne plutôt aux alentours de 550 prises en alternant la visée par l’écran et par l’œilleton, tout en s’octroyant un petit temps pour visualiser les images obtenues. Si ce score est bon par rapport à la moyenne des hybrides, on reste bien loin de ce que peuvent proposer des reflex comme le Canon 6D Mark II qui dépasse allègrement les 1000 vues en une seule charge.

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La montée en ISO est également bien maitrisée, comme d’habitude chez Sony. Les clichés sont encore parfaitement exploitable jusqu’à 6400 ISO sans encaisser de lissage excessif ou de perte d’informations pénalisante. A partir de 12800 ISO, il faudra passer par la case développement pour atténuer le grain et récupérer quelques informations. Les valeurs étendues sont à réserver à des cas d’utilisation très spécifiques. Dans l’ensemble, l’Alpha 7C se débrouille très bien et seuls quelques modèles pourront le surclasser notablement à ce petit jeu, comme le Sony Alpha 7S III.

Un bon boitier pour les portraitistes

On ne s’y attendrait pas, mais le nouveau boitier Sony est un excellent boitier pour les portraitistes. Que ce soit pour des images à la volée ou pour des séances photos organisées, l’Alpha 7C reste très agréable à utiliser. Sa petite taille autorise une certaine discrétion, permettant de se faire oublier ou au contraire, renforçant la proximité avec le modèle. Cela donne lieu à des sourires plus naturels, des poses moins crispées et des images finalement réussies.

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La détection automatique de l’œil facilite grandement la mise au point, permettant de ne rater aucun cliché à cause de la zone de netteté. Si cela ne se ressent pas franchement avec l’objectif équipant notre boitier de test, cela peut devenir plus gênant si on utilise une longue focale à grande ouverture comme l’excellent Sony FE 85 mm F /1,8. Nous avons repéré quelques limites à la détection de l’œil, notamment si le sujet est porteur de lunettes.

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La belle qualité des images délivrées par le boitier assure un rendu de haute volée. Les 24 mégapixels sont largement suffisant pour se permettre un recadrage marqué tout en profitant d’une belle qualité d’impression. Une telle définition est idéale pour réaliser des tirages en grand format. La bonne dynamique du capteur est accompagnée d’une grande profondeur de couleurs, surtout si on règle le boitier sur le format RAW sans compression 14 bits.

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L’objectif quant à lui manque un peu de piqué pour cette pratique, surtout lorsqu’on l’utilise à la pleine ouverture (f/5,6 à 60 mm). Il faudra fermer un peu le diaphragme pour bénéficier d’un maximum de détails.

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Image issue d’un recadrage 7x, le niveau de détail reste bon

Finalement, son seul véritable défaut pour les amateurs de portraits réside dans son viseur, trop peu défini et peu agréable à utiliser. L’autonomie pour sa part ne devrait pas poser de problème dans le cadre d’une pratique amateur.

Vidéo, un expert du vlog

De plus en plus de professionnels de la vidéo s’équipent de boitiers hybrides, moins onéreux, plus pratiques et très performants dans ce domaine à l’image du Panasonic GH5, véritable référence. Le nouveau venu du constructeur nippon ne déroge pas à la règle. Sa fiche technique est dans la moyenne à ce niveau de prix, proposant la vidéo 4K à 30 fps ainsi que le profil S-Log.

Mais, une nouvelle fois, le petit boitier plein format profite de son gabarit et de son poids plume pour contenter les vloggers dans l’âme. Léger et facile, l’écran tactile dévoile son utilité en vidéo. Il suffit d’un clic sur l’écran pour activer le suivi du sujet et garder la mise au point.

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Nous avions également quelques accessoires pour accompagner le boitier. Le premier n’est autre que la poignée Bluetooth Sony, permettant de tenir l’appareil et de le contrôler grâce à des boutons dédiés. Cette petite poignée orientable peut également se transformer en trépied à poser sur un bureau ou une table, idéal pour se filmer seul en pivotant l’écran.

Le second accessoire dont nous bénéficiions est un micro-canon se montant sur la griffe porte-accessoire du boitier. Ce dernier propose une triple directivité, allant de super cardioïde à omnidirectionnel. Il est livré avec une petite bonnette anti-vent atténuant efficacement les bruits de soufflement dus au vent. Le son obtenu est clair et les voix sont parfaitement intelligibles. Ce micro pourra donc servir à interviewer quelqu’un, ou tout simplement à se filmer face caméra tout en parlant. Ainsi équipé, l’Alpha 7C se transforme en une véritable caméra de vlog, à l’image de la récente Sony ZV-1, dotée d’un capteur 1 pouce, plus petit et plus sensible à la montée en ISO.

Capture

Très polyvalent, le nouveau boitier de Sony distille une excellente qualité d’image. Dans cette gamme de prix, l’Alpha 7C s’oppose frontalement au récent Lumix S5 plus complet au niveau des fonctionnalités vidéos, mais un peu en retrait pour de la photographie ou au Nikon Z6 II, nettement plus volumineux.

Finalement, son pire ennemi n’est autre que son propre ainé, l’Alpha 7 III, plus volumineux, mais également plus agréable à utiliser. Notre Sony Alpha 7C tirera son épingle du jeu auprès des photographes à la recherche d’un boitier compact à emporter partout ou auprès des vloggers aux besoins de mobilité grandissant.

Article rédigé par
Maxime Noël
Maxime Noël
Conseiller fnac.com high tech, photo et jeux vidéo.
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