LE CERCLE LITTÉRAIRE – Le coup de cœur de Marie-Amélie HDJ (Paris). « Ör » signifie « cicatrices » en islandais. Jonas est islandais, divorcé, père d’une jeune femme animée par ses convictions écologiques, et fils d’une femme qui retient mieux les dates historiques que le reste. Il possède aussi une boîte à outils, sorte d’identité familiale.
Ör
Le coup de cœur de Marie-Amélie HDJ (Paris)
En finir avec la vie
Mais Jonas a perdu le goût de la vie. Il n’a pas touché de femme depuis trop longtemps, en tout cas pas volontairement, et envisage sérieusement de mettre fin à son quotidien sans saveur. Se suicider n’est pourtant pas si simple. Jonas se pose des questions, de celles capables d’entraver la réussite de son projet. Ces questions compliquent tout et le suicide avec ! Il pourrait se pendre au milieu du salon, pourquoi pas, mais sa fille pourrait le trouver. Non il ne peut lui imposer ce souvenir. Son voisin pourrait bien lui prêter son fusil, mais Jonas ne chasse même pas, quel prétexte fournir ? Tout est compliqué. Une solution lui « sauve la vie » : mourir loin. Oui, ce sera plus facile.
Les voyages forment… à tout âge
Il décide donc de prendre un aller simple pour un pays en guerre, celui qui lui inspire le plus de danger, peu de vêtements (pourquoi s’encombrer ?), et sa boîte à outils. Et là commence le voyage de Jonas, qui part sans le savoir vers un sens de la vie. L’occasion de comprendre ses cicatrices et de lui dévoiler des talents qu’il ne soupçonnait pas.
Les cicatrices de la vie, Auður Ava Ólafsdóttir nous en parle comme un conte salvateur le ferait, souvent drôle et avec délicatesse lorsque la situation semble grave. Sa plume légère nous absorbe tout entier. Une pépite à faire briller autour de soi.
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Paru le 5 octobre 2017 – 240 pages
Traduit de l’islandais par Catherine Eyjólfsson