C’est l’œuvre majeure de la littérature de science-fiction du XXe siècle. Dune, ou l’histoire de Paul Atréides, est à nouveau à l’honneur avec la sortie du second volet de son adaptation par Denis Villeneuve. L’occasion de revenir sur cet univers et sur la réussite de ce blockbuster !
Des livres, un univers : Dune, un chef-d’œuvre
Au milieu des années 1960, la science-fiction connaît une nouvelle avancée. Après un âge d’or comme sous-genre de la littérature populaire, avec des écrivains comme Asimov ou Van Vogt, elle intègre les rayons des best-sellers grâce à Dune. Un pavé, signé Frank Herbert, qui tranche radicalement avec les space operas d’alors, en se concentrant sur la psychologie des personnages, les interactions entre politique, religion et écologie…
Le livre se déroule sur la planète désertique d’Arrakis, où des vers géants sécrètent l’Épice, convoité par tout l’univers pour ses vertus. L’Empereur de la galaxie confie aux duc Leto Atréides la direction de la planète. Rapidement trahis, les Atréides et leurs gens sont massacrés par leurs grands rivaux, les Harkonnen, à l’exception de Dame Jessica, et de Paul, le fils de la famille, qui va peu à peu devenir le Messie des opprimés de ce monde hostile et préparer sa vengeance. La suite de ses aventures (et celles de sa progéniture), dans Le Messie de Dune, Les Enfants de Dune, L’Empereur-Dieu de Dune, continuera d’approfondir encore le cycle.
Des livres, un film : Dune au cinéma
Devenu rapidement un best-seller, Dune a connu un destin cinématographique. Si l’idée d’un univers de science-fiction construit de manière précise a par exemple inspiré la franchise Star Wars, le projet d’une adaptation directe du roman a également germé dans les années 1970. Alejandro Jodorowski, fasciné par le livre et sa dimension spirituelle, a tenté de fédérer autour de lui une équipe internationale (avec Salvador Dali, Orson Welles et Mick Jagger au casting, Moebius et Giger au design, Pink Floyd et Magma à la musique…) pour y parvenir.
L’ambitieux long-métrage sera malheureusement annulé, par frilosité des financeurs : il en reste aujourd’hui un documentaire, Jodorowski’s Dune. Les droits du livre échoiront ensuite à Dino de Laurentiis, qui choisira David Lynch pour une adaptation. Sortie en 1982, cette unique incursion du réalisateur d’Elephant Man du côté du grand spectacle, ne parviendra pas à rembourser son gros budget au box-office. Désavoué par son réalisateur, Dune version 1984 a connu un véritable échec mais a gagné pour certains, le temps aidant, une stature de film culte. Artistiquement, il montrait surtout l’un des écueils du passage de l’œuvre d’Herbert à l’écran. La densité du propos obligeait en effet à prévoir au moins deux volets pour réussir à expliquer l’univers aux spectateurs n’ayant jamais lu le livre.
En 2021, retour sur Arrakis
Denis Villeneuve a profondément marqué l’univers de la science-fiction, en s’attaquant à des projets majeurs ces dix dernières années. Après avoir donné une suite à Blade Runner, et relu à sa façon la rencontre du troisième type avec Premier Contact, il s’attaque enfin à l’un de ses objectifs de longue date, Dune. Sorti en septembre 2021, le premier volet est une grande réussite. Il constitue la première adaptation du livre culte au cinéma en tant que blockbuster Hollywoodien. Le résultat a su plaire au grand public, notamment par sa capacité à enfin retranscrire cet univers fidèlement et somptueusement. Le casting de haute volée n’est sans doute pas pour rien dans la réussite avec en vedettes Timothée Chalamet, Zendaya, Rebecca Ferguson, Josh Brolin et Stellan Skarsgard.
Après le triomphe du premier opus, Denis Villeneuve s’est aussitôt attaqué à un second volet, prévu pour le 28 février 2024. Attendu par l’ensemble des fans de l’oeuvre, mais également par les adeptes de science-fiction, ce volet mettra en scène les légendaires Vers des sables, créatures mythiques de Dune, tout en nous faisant découvrir la quête de Paul Atréides dans sa recherche de vengeance. Notons d’ailleurs que le premier opus a fait l’objet d’un retour à l’affiche dans les cinémas du monde entier en ce début d’année, portant à son crédit quelque 30 millions de dollars supplémentaires.