LE CERCLE LITTÉRAIRE – Le coup de cœur de Sylvie B. (La Varenne St Hilaire). Hans Fallada (1893-1947), de son vrai nom Rudolf Ditzen, écrivain allemand issu d’une famille aisée, alcoolique et morphinomane, a toujours été opposé à son milieu. Son œuvre s’intéresse essentiellement aux petites gens. Seul dans Berlin est un roman posthume. Il a été traduit pour la première fois en français en 1967, mais il est devenu un best-seller international en 2009, lors de sa traduction anglaise.
Seul dans Berlin
Le coup de cœur de Sylvie B. (LaVarenne St Hilaire)
Hans Fallada (1893-1947), de son vrai nom Rudolf Ditzen, écrivain allemand issu d’une famille aisée, alcoolique et morphinomane, a toujours été opposé à son milieu. Son œuvre s’intéresse essentiellement aux petites gens. Seul dans Berlin est un roman posthume. Il a été traduit pour la première fois en français en 1967, mais il est devenu un best-seller international en 2009, lors de sa traduction anglaise. Il a été adapté pour la télévision, le théâtre et le cinéma.
La vie à l’arrière du front
Ce roman très fort, est la voix des Berlinois ordinaires, au cœur de la période de guerre de 1940 à 1943. Il s’intéresse à la résistance antinazie au sein de la société allemande. C’est un sujet largement méconnu, car dans la représentation de l’après-guerre, la Résistance n’était incarnée que par des hommes et des femmes des pays alliés.
L’auteur retrace avec une précision méticuleuse et un réalisme criant de vérité, l’atmosphère de la capitale allemande durant cette période. C’est simple, tout le monde avait peur, tous se sentaient épiés, tous craignaient la Gestapo. L’atmosphère était étouffante, la ville, le pays entier étaient comme une immense prison. Dans cette Allemagne en guerre, la vie privée n’existait plus du tout. Et le repli sur soi n’y changeait rien, car personne n’était à l’abri d’une dénonciation.
L’opposition des gens ordinaires
Toute la comédie humaine est représentée, les lâches et les faibles, mais aussi ceux qui avec leurs pauvres moyens essayaient de rester fidèles à leur morale et ne voulaient pas se laisser entraîner sur le chemin de la barbarie.
Le livre est foisonnant, les personnages nombreux, les héros de simples ouvriers vont résister avec leurs moyens dérisoires mais avec une grandeur d’âme qui force l’admiration. Ce livre volumineux prend aux tripes, aujourd’hui encore. Il montre avec force qu’il faut toujours croire en l’Homme.
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Parution le 9 janvier 2014 – 736 pages
Traduit de l’allemand par Laurence Courtois