Décryptage

Le Bazar de la Charité, une superproduction à la française

06 avril 2020
Par Arthur
Le Bazar de la Charité, une superproduction à la française

Diffusée sur TF1 et désormais disponible sur Netflix, la série Le Bazar de la Charité a récolté éloges de la presse et audience dantesque. Casting de stars, chroniques amoureuses sur fond d’Histoire, décors et costumes majestueux, la série avait, en effet, tout pour plaire.

Un fait divers historique

Le 4 mai 1897, à Paris, eut lieu l’un des incendies les plus meurtriers de l’Histoire. Le Bazar de la Charité, établissement tout en dorures qui servait de vente de bienfaisance pour les dames de la haute société, afin de venir en aide aux nécessiteux, prit soudainement feu. En cause, les vapeurs d’éther entrées en combustion et qui devaient alimenter un projecteur de cinéma, invention encore en expérimentation. Le bilan fut particulièrement lourd : plus de 125 victimes et essentiellement des femmes, dont la duchesse d’Alençon, sœur de l’impératrice Sissi. Les hommes, en galants gentlemen, furent les premiers à se ruer vers la sortie, n’hésitant pas à piétiner allègrement ces dames au passage. Un véritable scandale qui choqua l’opinion publique et qui fut adapté en 1947 par Paul Mesnier dans le film La Kermesse rouge.

Une histoire de femmes

le bazar de la charité

Une toile de fond idéale pour Le Bazar de la Charité, série télévisée en huit épisodes et diffusée sur TF1 fin 2019, sous la direction d’Alexandre Laurent. Une superproduction de 17 millions d’euros, distribuée dans quelque 190 pays et dont le premier épisode, qui montre l’incendie, est digne d’un long-métrage. On y suit le destin croisé (et romantique) de trois femmes qui subissent les conséquences de ce drame dévastateur. Adrienne de Lenverpré profite de l’incident pour fuir son mari en se faisant passer pour morte ; Alice de Jeansin tombe amoureuse du jeune homme anarchiste qui la sauve et qu’on accuse d’être le pyromane du Bazar ; et enfin Rose Rivière, défigurée et recueillie par une femme richissime lui demandant de remplacer sa fille à qui elle ressemble trait pour trait, décédée au moment de l’incendie. Trois destins reliés malgré eux, dont chaque mouvement va provoquer des réactions en chaîne.

Un casting alléchant

Si la série a remporté autant de succès (avec des audiences entre 6,4 et 7,1 millions de spectateurs et des parts de marché allant jusqu’à 30,4 %), c’est parce que l’argent du budget se trouve sous nos yeux : des costumes magnifiques, une reconstitution historique époustouflante, des décors d’hôtels particuliers luxueux qui font rêver. Les trois histoires, délicieusement alambiquées, sont surtout servies par un casting au diapason. Audrey Fleurot retrouve le petit écran après Un village français, Julie de Bona est la nouvelle star de TF1 après Le Secret d’Élise et la chanteuse Camille Lou (remarquée dans la comédie musicale 1789, Les Amants de la Bastille) est la jeune pousse sur laquelle il faudra compter.

Toutes trois sont accompagnées d’acteurs de cinéma chevronnés, de Gilbert Melki en méchant indomptable à Josiane Balasko en mère aimante, en passant par Antoine DuléryFlorence Pernel et Théo Fernandez, issu de la saga des Tuche. Si une saison 2 n’est pas à l’étude pour le moment, cette saga féminine et féministe en appellera très certainement beaucoup d’autres…

Article rédigé par
Arthur
Arthur
rédacteur série TV sur Fnac.com
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