Décryptage

Metal Gear Solid : tout savoir sur cette saga signée Hideo Kojima

10 février 2020

・ Par Peter

Metal Gear Solid : tout savoir sur cette saga signée Hideo Kojima

La franchise Metal Gear, c’est l’œuvre d’une vie, celle d’Hideo Kojima. Un passionné de 7e art qui a donné une dimension cinématographique à cette saga née en 1998. Son histoire aussi riche que complexe a révolutionné l’industrie avec ses plus de 50 millions de copies vendues à travers le monde. On vous parle de ce chef-d’œuvre incontournable : Metal Gear Solid.

Metal Gear Solid : de quoi ça parle ?

On ne saurait résumer Metal Gear Solid dans ses moindres détails tant son scénario, sorti tout droit de l’imagination du très créatif Hideo Kojima, est riche et passionnant. La franchise d’infiltration-action, parue pour la première le 3 septembre 1998, se base sur le contexte historique de la guerre froide opposant les États-Unis à l’URSS. C’est sur ce postulat au demeurant simple que Metal Gear Solid premier du nom parvient pourtant à révolutionner le monde vidéoludique par sa mise en scène, ses mécaniques et sa narration.

C’est la première apparition de Snake, envoyé en mission par les États-Unis afin d’empêcher les Soviétiques de se doter d’une arme nucléaire surpuissante appelée le Metal Gear. Dissimulé dans son carton pour se faufiler parmi les gardes, le fameux agent est rapidement devenu un véritable symbole de la pop culture. Avec 6 millions de copies vendues à travers le monde, il talonne les mastodontes de l’époque que sont Tomb Raider ou encore Final Fantasy. Il a eu droit en 2004 à un remaster sur Gamecube avec The Twin Snakes.

Une proposition pacifiste dans un univers violent

Fort du succès rencontré par ce premier opus, Hideo Kojima et Konami ont souhaité continuer à agrandir la licence en proposant une véritable histoire épisodique. La plus grande force de la franchise est sans doute celle de réussir à se réinventer à chaque nouvel opus et à aller toujours plus loin dans l’innovation, sans jamais trahir les bases qui ont bâti le succès de la franchise. Trois ans plus tard, en 2001, sort ainsi MGS 2 : Sons of Liberty qui aura droit à sa version étendue avec MGS 2 : Substance. Tout y est renouvelé avec un moteur 3D et une Intelligence Artificielle rarement aussi réussie pour l’époque. Le titre se déroule trois ans après les événements du premier opus, où l’on alterne Solid Snake et Raiden, un nouveau personnage introduit dans la série. C’est également pour la première fois dans l’histoire des jeux d’action que le joueur peut terminer le jeu sans avoir à tuer personne, hormis certains boss.

MGS

Snake VS Wild

De nouveau, il faudra attendre trois ans avant de retrouver la suite des aventures de notre emblématique Solid Snake, avec Metal Gear Solid 3 : Snake Eater. Cette fois-ci, cet épisode se présente comme une préquelle aux événements des deux premiers opus, puisqu’il se situe en 1964. Il revient notamment sur les origines de notre agent et de l’organisation FOX. Un véritable aspect survie est ajouté à l’ensemble des mécaniques déjà bien connues du titre. Il faudra ainsi se nourrir et boire régulièrement, le tout dans une gigantesque jungle comme terrain de jeu. Le jeu est si riche et si complexe que nous ne pouvons que vous conseiller de vous munir du guide officiel du jeu pour vous en sortir lorsque vous débutez. En termes de mécaniques, c’est l’un des premiers jeux à utiliser la pression sur le stick de la manette pour gérer la vitesse de déplacement de son personnage, selon que vous souhaitez être discret ou non. Ce troisième opus a eu droit à une réédition augmentée sur Nintendo DS avec MGS Snake Eater 3D.

Ces deux suites propulsent la franchise au sommet de son succès. Ils sont désormais devenus si cultes qu’une réédition HD, Metal Gear Solid HD collection, permet de se (re)plonger dans ces deux épisodes qui sont désormais des monuments incontournables du jeu vidéo. C’est enfin en 2008 avec Guns of The Patriots, qui aura droit à son édition Platinum, que MGS finit l’arc narratif autour de Solid Snake et répond aux questions qui avaient été jusqu’alors laissées en suspens. Hideo Kojima affirmait alors que ce serait le dernier jeu de la franchise.

Une pléthore de jeux sur différents supports

Loin d’exploiter le succès de la franchise pour de simples aspirations commerciales, Hideo Kojima a cherché à ce que chacun de ses jeux, quel que soit le support, soit une expérience à part entière pour le joueur. Aussi, entre chaque nouvel épisode de la série principale, le créateur japonais a misé sur des épisodes plus courts et plus accessibles, au travers d’une histoire fragmentée mais toujours aussi réussie. Entre une réédition sur PSP avec Metal Gear Acid 2, Kojima crée la suite de MGS 3 avec MGS Portal Ops sur la même plateforme, dans lequel on y incarne cette fois-ci Big Boss, le père génétique de Solid Snake, et que l’on retrouvera également dans MGS Peace Walker.

Metal Gear Solid Ground Zeroes et Phantom Pain : la nouvelle inattendue

C’est cinq ans plus tard, en 2013, que la franchise refait parler d’elle et enflamme la toile. Metal Gear Solid, qu’on croyait achevé avec Guns of The Patriots, revient en annonçant Metal Gear Solid V qui sortira en 2015. Un trailer jouable (mais payant), qui se déroule juste avant les événements du cinquième épisode, à savoir Ground Zeroes, nous permet d’avoir un aperçu de ce que donnera le jeu. Et si la politique commerciale a hérissé les poils des joueurs et d’une partie de la presse (30€ à l’époque pour une démo de 3 heures), cela n’a aucunement atténué le succès de MGS V : The Phantom Pain qui a reçu le titre prestigieux de PlayStation Hit et qui est ressorti dans une édition définitive.

Départ de Kojima de chez Konami : la fin d’un cycle

En 2014, peu avant la finalisation de Metal Gear Solid V, c’est la rupture entre Konami et Kojima. Une nouvelle qui fait immédiatement polémique, les joueurs voyant là la fin probable d’un cycle qu’est Metal Gear. Sans l’identité et la créativité folle de son fondateur, l’essence de la franchise est mise en péril. Et cela n’a pas manqué : face au succès de MGSV qui s’est vendu à 5 millions d’un exemplaire un mois à peine après sa sortie, le premier épisode sans Kojima, Metal Gear Survive a été un échec commercial malgré certaines qualités. Depuis, celui qui est sans doute l’un des concepteurs de jeux vidéo les plus inventifs et les plus mégalomanes de l’histoire a fondé son propre studio Kojima Productions et a récemment publié le très déroutant Death Stranding, qui a reçu un excellent accueil.