LE CERCLE LITTÉRAIRE – Le coup de cœur de Sylvette C. (Castelnau). Comment ne pas être bouleversé par la mort d’une mère donnant la vie à son enfant ? Et comment ne pas être ébranlé par le chemin semé d’embûches qui s’ouvre devant le père et la petite fille ?
Une vie en chantier
Le coup de cœur de Sylvette C. (Castelnau)
Comment ne pas être bouleversé par la mort d’une mère donnant la vie à son enfant ? Et comment ne pas être ébranlé par le chemin semé d’embûches qui s’ouvre devant le père et la petite fille ?
La vie doit continuer
On doit poursuivre sa vie, finir sa maison, être attentif à l’entourage qui veut aider, avec plus ou moins de délicatesse. C’est le récit de cette survie que Pete Fromm nous raconte ; les mille détails qui vont cimenter la relation de Taz et de Midge, presque au jour le jour.
Elmo, l’ange gardien
Taz doit tout apprendre, le quotidien fastidieux, et le long terme qu’il entrevoit avec difficulté. Il doit gagner sa vie mais aussi s’occuper de l’enfant. Il va être aidé par son ami Trudy, et une jeune fille qui s’improvise nourrice à domicile. C’est Elmo, qui va prendre de plus en plus d’importance. Elle soulage le quotidien, s’occupe de Midge avec tendresse et s’immisce de plus en plus dans la vie de la famille. Taz va-t-il être happé par celle qui devient peu à peu indispensable ?
Vers un nouveau départ
C’est la résistance à cet attachement que va nous décrire l’auteur, la douloureuse épreuve de Taz pris entre son dévouement et son amour pour sa femme, et cette nouvelle attache, imprévue et essentielle.
Le tour de force est d’arriver à décrire ce détachement et ce nouveau lien en décrivant uniquement les petits gestes de tous les jours, les dialogues comiques et désabusés des deux garçons, les petits pas discrets d’Elmo ; tout semble avancer au ralenti. Les jours s’égrènent en diffusant le long processus de reconstruction.
Le style sobre, délicat, sans artifice et sans pathos évite toute fioriture et permet d’ajuster au mieux le vertige naissant grâce à l’amour d’un enfant.
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Parution le 5 septembre 2019 – 384 pages
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Juliane Nivelt