LE CERCLE LITTÉRAIRE – Le coup de cœur de Martine L. (Lyon). Nous sommes à Pripiat, la ville fantôme abandonnée depuis 1986 à cause de l’explosion du réacteur de la centrale nucléaire de Tchernobyl. Un cadavre est suspendu par des câbles sur la façade d’un immeuble. Il s’agit de Léonid Vektorovitch Sokolov.
De bonnes raisons de mourir
Le coup de cœur de Martine L. (Lyon)
Deux enquêteurs
Le lieutenant Alexandre Rybalko de la police de Moscou et le capitaine Melnyk du commissariat de Tchernobyl mènent l’enquête. Rybalko officie en tant que détective pour le compte de Sokolov le père de la victime qui, dans les années 1990, Sokolov était le Ministre de l’Economie de Boris Eltsine. Il profite de sa position sociale pour s’emparer de « l’or noir » de Sibérie et créer PetroRus l’une des plus puissantes entreprises pétrolières du pays. La mission confiée par Sokolov à Rybalko est de retrouver l’assassin de son fils et de le tuer. Le tueur signe ses crimes d’une hirondelle revitalisée. Il s’agirait de Léonski. Mais jusque-là, la police a été incapable de l’arrêter.
Des meurtres en série
Les investigations commencent. Il faut d’abord se rendre à Pripiat, une ville morte et complètement irradiée. Des check-points sont installés pour limiter son accès, mais la corruption est importante et de nombreuses personnes transitent dans le coin. Rybalko et Melnyk enquêtent chacun de leur côté. Rybalko a fait la guerre en Tchéchénie. Il est prêt à tout pour mener à bien sa mission. Un secret l’oblige à aller vite car le temps est compté. Melnyk officie selon les ordres donnés par sa hiérarchie. Pendant leur recherche plusieurs autres meurtres ont lieu selon les mêmes modes opératoires. Or toutes ces personnes ont un passé commun et des histoires liés à la centrale. Mais qui est ce tueur fou taxidermiste ? Pourront-ils le localiser ? Quel est le mobile de tous ces crimes ?
Tchernobyl, l’URSS, la décomposition
Extraordinaire roman policier qui nous fait vivre la catastrophe de Tchernobyl et ses répercussions : les villages détruits, la radioactivité, les habitants malades et le chômage qui sont toujours présents. Le trafic de bois et de métal irradié envahit l’Europe. La violence, la mafia font évoluer ce polar à une vitesse prodigieuse. On va de suspense en suspense. On assiste à la déchéance de l’URSS et du monde communiste où la corruption règne à tous les coins de rue. On découvre les failles du système dans tous les domaines : la population de Pripiat contrainte de quitter les logements qu’elle possédait, la sur exploitation du personnel qui travaillait dans la centrale et le manque de considération pour ces personnes qui ont péri. Les maladies sont nombreuses, y compris sur les générations suivantes.
Roman sublime qui nous amène à réfléchir sur le désastre qu’a dû subir toute une population et sur ses conséquences encore actuelles.
Grand moment de lecture, enrichissant et surprenant sur la finalité de ce livre.
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Paru le 2 mai 2019 – 496 pages
