Des pompiers qui éteignent le feu par le feu : voilà le pitch de Fire Force, le manga d’Atsushi Okubo qui met en scène une brigade un peu spéciale qu’intègre le jeune Shinra Kusakabe, surnommé Le Démon. Son passé, ses pouvoirs et ses actes vont devenir le fil conducteur de l’histoire d’une des récentes réussites du neuvième art en matière de science-fiction.
Un monde qui s’enflamme 
Depuis trois générations, le monde de Fire Force voit certains de ses habitants se transformer en torche humaine. Un phénomène de combustion spontanée très répandu qui peut frapper à tout moment. Tels des buissons ardents, les personnes touchées continuent de se consumer si personne n’arrête le processus. D’où l’existence, dans le royaume de Tokyo, des brigades spéciales « Fire Force ». Les membres de celles-ci sont des pompiers qui utilisent le feu pour soulager ces bombes incendiaires humaines, pendant que les nonnes qui les accompagnent prient pour libérer leurs âmes de ce tumulte.
Dans cette société où l’on vénère le Soleil, des pouvoirs surnaturels ont émergés : si la première génération ayant vu arriver les combustions ne peut en détenir, ceux nés par la suite commencent à développer la « maîtrise » du feu.
Un héros qui émerge
C’est dans ce contexte brûlant qu’apparaît Shinra Kusakabe, un jeune homme de la troisième génération, qui intègre la huitième brigade des Fire Force. Il possède des capacités surhumaines, pouvant à tout moment émettre des flammes par les pieds et ainsi voler. Ses pouvoirs l’ont conduit, dans sa jeunesse, à être appelé « le démon », notamment à cause de l’empreinte qu’il laisse lorsqu’il marche après sa combustion et du rictus qu’il arbore fréquemment quand il est stressé.
Au sein d’une équipe de Fire Force, Shinra va tout faire pour devenir ce qu’il s’était promis d’être, enfant : un héros capable de sauver des âmes quitte à en perdre la sienne.
Dans son unité, hormis la lutte contre les consumations humaines, le jeune homme participe à la recherche des causes qui ont mené le monde dans l’état où il se trouve, et la population à devoir composer avec l’angoisse du feu.
Une quête de sens
Car à la façon d’un manga comme L’Attaque des Titans, Fire Force vaut autant pour le destin de ses personnages que pour les différents éléments sur son univers disséminés au fil des tomes. Les premiers arcs de la saga voient en effet les brigades de pompiers s’affronter mais très vite les autres intérêts narratifs émergent : l’inflammation spontanée, métaphore de la déraison qui peut s’emparer de tout un chacun, devient le prétexte d’une recherche de sens mené par les protagonistes face à un monde qu’ils ont du mal à comprendre.
En cette période où les clés de notre Terre sont à trouver à la fois en nous et dans la Nature, Fire Force réussit à répondre à des enjeux très contemporains tout en mêlant humour et action dans un shônen à rebondissement des plus maîtrisés par Atsushi Okubo, dont on avait déjà pu apprécier les talents sur Soul Eater.
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