Vous ne comprenez pas pourquoi tout le monde parle de ce film ? Vous ne connaissez pas cette fameuse réplique et n’avez pas vu cette incroyable scène ? Pas d’inquiétudes, chaque mois on vous aide à y voir plus clair et on vous explique pourquoi c’est culte. Et ce mois-ci, 40 ans après sa sortie, Apocalypse Now fait son retour en version restaurée. L’occasion pour nous de revenir sur le chef d’œuvre de Francis Ford Coppola.
1. Un tournage chaotique
Fort du succès du Parrain I et II, Francis Ford Coppola présente en 1979 au Festival de Cannes son nouveau projet inspiré du roman de Joseph Conrad, Au cœur des Ténèbres (non crédité au générique). Il obtient la palme d’or ex-aequo avec Le Tambour, de Volker Schlöndorff. Un bel exploit pour un film dont le tournage fut catastrophique. Entre les crises du réalisateur, les caprices des acteurs, les maladies tropicales et la drogue, rien ne prédestinait ce film au succès qui l’accueillit. Pourtant à sa sortie, Coppola n’est toujours pas satisfait et propose en 2001, une nouvelle version du film, renommé Apocalypse Now Redux et allongé de 43 minutes. Aujourd’hui, le réalisateur récidive en sortant Apocalypse Now Final cut, qui devrait (normalement) être la version finale. 40 ans, c’est ce qu’il aura fallu au réalisateur pour être content du résultat.
2. Road trip et voyage initiatique
Mais alors de quoi ça parle ? Apocalypse Now nous conte l’histoire du Capitaine Willard, missionné en pleine guerre du Vietnam, pour abattre le Colonel Kurtz, chargé des forces spéciales et soupçonné de mener sa propre guerre. Ce qui devait être qu’une simple mission va se transformer en voyage initiatique et en une prise de conscience choquante de l’horreur de la guerre. Pour être au plus près de la réalité, Coppola n’a pas hésité à utiliser de vrais cadavres… On vous laisse juger de cette nécessité.
3. Critique de la guerre du Vietnam
Coppola nous livre à travers son film une sévère critique de la guerre du Vietnam et de l’engagement américain. Rappelons que l’opinion publique était défavorable à cet engagement et que les vétérans rentrèrent dans leur pays non pas comme des héros, mais comme des parias. En plus de la violence et des abus, l’inutilité de la présence de l’armée américaine était au cœur des critiques. Apocalypse Now reflète bien ce manque de conviction en mettant en scène des soldats désœuvrés, qui ne savent même pas pourquoi ils se battent. Ce n’est pas pour rien que dans la scène de la colonie française, le propriétaire de la plantation assène à Wilard : « Vous les américains, vous vous battez pour rien du tout ». L’isolement et l’absence de but les poussent à toutes les folies.
4. Des personnages forts
Au milieu de ce chaos, Martin Sheen, l’implacable Wilard, avance le long de la rivière bien décidé à trouver le fameux Kurtz. Alors qu’il avance, il devient spectateur d’un monde complètement à la dérive et comprend petit à petit les raisons qui ont fait disjoncter le colonel Kurtz. Ce dernier reste d’ailleurs énigmatique jusqu’à la toute fin. Le suspense quant à son identité monte crescendo jusqu’à ce qu’on découvre un Marlon Brando métamorphosé. À la fin du film, les deux personnages ne font pratiquement plus qu’un, tant leur vision du monde est désormais liée.
Si le positionnement d’Apocalypse Now divise encore 40 ans après sa sortie initiale, la plupart des gens s’accorde pour dire que le film de Coppola marque un tournant dans le genre film de guerre et brise la version édulcorée servie jusque-là sur la guerre du Vietnam. Et pour souffler les 40 bougies du film, Le Grand Rex invite tout le monde à découvrir la nouvelle version le 23 septembre, également disponible en Steelbook Edition Limitée et en Blu-ray 4K Ultra HD le 18 septembre.
