Katherine Pancol était de passage à la Fnac ! L’autrice de Trois Baisers, paru en poche il y a peu, nous a confié quelques-uns de ses auteurs fétiches mais aussi les musiques et films qui l’accompagnent dans son quotidien. De la littérature classique au rock indé, en passant par le jazz de Chet Baker, Katherine Pancol se dessine un portrait culturel éclectique.
Votre nouveau roman en quelques mots ?
Katherine Pancol : Trois Baisers c’est la fin de la saga. C’est-à-dire que tous les personnages rentrent dans leur destin et c’est fini je m’en vais. C’est toute la fin de toutes les histoires.
Un auteur que vous affectionnez particulièrement ?
Le Père Goriot : Balzac, ça j’adore. Ça me met en état de lévitation. Balzac je l’ouvre au hasard, je lis un morceau et ça me rend heureuse. C’est très bizarre. « Le peuple se tuait à la porte des boulangers […] », c’est magnifique, « […] tandis que certaines personnes allaient chercher sans émeute des pâtes d’Italie chez les épiciers. » Je trouve qu’il a une écriture très moderne. On ne le dit jamais. Il y a du mouvement, des couleurs, on entend presque les cris. C’est formidable. Tous les enfants peuvent lire Balzac. On peut commencer enfant à lire Balzac.
Votre romancière préférée ?
Mon autre grand amour c’est Colette. Je peux même lire quand elle écrit des recettes de cuisine, ou quand elle explique comment planter une fleur. Car elle a une manière d’écrire qui est charnelle. Elle ne s’occupe pas de la société, de la politique. Elle s’occupe des relations de tous les jours : les hommes, les femmes, les animaux… Je trouve qu’elle est incroyablement moderne. Les gens disent qu’elle a un vocabulaire compliqué, c’est parce qu’elle avait beaucoup de vocabulaire, et aujourd’hui, on a moins de vocabulaire ! C’est magnifique. Chaque phrase est comme un petit morceau de musique.
Un film à recommander ?
Le Sauvage : c’est mon film quand je ne dors pas. C’est-à-dire quand j’ai trop de choses en tête, quand je n’ai pas le moral. Je me lève en catimini, et je vais regarder Le Sauvage et c’est un pur délice. Catherine Deneuve est magnifique, Yves Montand est extraordinaire ! C’est vraiment une comédie française à l’américaine. Il y a un rythme incroyable, il y a du mystère, on se dit toujours que ça ne va pas marcher mais ça finit par marcher. J’adore.
Un musicien qui vous inspire ?
Quand j’écris j’ai besoin d’avoir un fond de musique. De temps en temps j’ai de grands moments de solitude, quand je ne trouve pas soit l’idée soit l’enchaînement entre deux paragraphes. À ce moment-là, je me repose sur la musique. Il ne faut pas que ce soit une musique trop présente parce que quand j’écris il faut que je l’oublie, mais il faut qu’elle soit là quand ça ne va pas, qu’elle me dise « je suis là ». Et Chet Baker c’est magnifique.
Votre dernier coup de cœur musical ?
Father of the bride : ça c’est mon dernier coup de cœur, et j’adore. C’est formidable. J’ai eu un peu la même impression que quand j’ai écouté les Beatles pour la première fois. C’est comme une symphonie, musicalement c’est très travaillé. C’est comme les Beatles. Ils ont mis je crois cinq ans avant leur précédent album que j’avais adoré aussi. Et celui-là j’adore : Vampire Weekend !
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Parution le 27 mars 2019 – 864 pages