Canon agrandit son parc d’hybrides Full Frame avec le Canon EOS RP. C’est un boitier plus compact, simplifié et plus abordable pour le passionné qui voudrait passer d’un capteur APS-C à un plein format. Pour autant, le Canon EOS RP reste un boitier aux performances et qualités tout à fait remarquables.
L’ergonomie du Canon EOS RP ne ressemble pas au Canon EOS R. L’EOS R est un boitier innovant avec multiples touches programmables et barre tactile, un boitier entièrement personnalisable. L’EOS RP ressemble plus aux reflex que Canon nous a habitué à utiliser. Il dispose d’un sélecteur avec les différents programmes -automatique, semi-automatique, manuel- ainsi que des boutons et molettes de réglages. Un nouveau mode apparait sur le sélecteur, le mode Fv, priorité flexible, un mode qui ravira les novices car il contrôle tout ou partie des paramètres d’exposition (ouverture, vitesse, sensibilité et correction d’exposition). Côté ergonomie, les canonistes retrouveront facilement leurs repères avec cet hybride. Ce boitier s’adresse aussi bien à l’amateur souhaitant monter en gamme qu’au passionné féru de belles photos.
L’EOS RP dispose d’une prise en main très agréable. Il est plus petit (132,5x85x70mm) et plus léger (485g) que l’EOS R. Pour ceux qui ont des mains plus larges, Canon a conçu un grip EG-E1, une poignée qui rajoute un centimètre de hauteur au boitier pour un plus grand confort d’utilisation, et ça fonctionne bien. La poignée possède une trappe pour accéder à la batterie et à la carte mémoire, cela évite de tout démonter pour changer d’accessoire. Même si le boitier est assez compact, sa conception reste robuste. Son châssis en alliage de magnésium est doté de plusieurs joints d’étanchéité, le boitier est ainsi protégé contre les poussières et l’humidité.
Equipé d’un viseur électronique OLED dont la définition est de 2,36 millions de points et le grossissement de 0,70x, le viseur est réglable et dispose de 5 niveaux de luminosité. Il reste plus petit et moins bien défini que le viseur de l’EOS R mais il est malgré tout lumineux et fluide. L’EOS RP est muni d’un détecteur oculaire qui permet de passer de l’écran au viseur juste en s’approchant ou en s’éloignant du boitier. Il est très sensible et coupe l’écran très rapidement, il faut faire attention lorsque vous utilisez l’écran tactile ou passez sur le bouton menu car il s’éteint vite.
L’EOS RP est doté de la technologie AF Dual Pixel avec détection de phase. Il dispose de 4779 points autofocus et couvre 100% de la surface verticale et 88% de la surface horizontale, ce qui laisse une large plage de mise au point. Plusieurs modes autofocus sont proposés en fonction du sujet à photographier comme la sélection automatique avec suivi du visage et autofocus sur les yeux, ou les différentes sélections manuelles avec, soit une mise au point sur un seul collimateur à déplacer sur 4779 positions disponibles, un autofocus très précis, soit une mise au point par zone en utilisant un groupe de 4 ou 9 collimateurs pour photographier des sujets en mouvement.
Pour une sélection manuelle du ou des collimateurs, Canon n’a pas mis de joystick sur l’EOS RP comme sur l’EOS R d’ailleurs. Canon a opté pour l’AF tactile. Le choix du collimateur va se faire via l’écran tactile, on choisit sa zone de mise au point directement sur l’écran. Et même en utilisant le viseur, le collimateur est sélectionnable directement sur l’écran grâce à l’option Toucher/déplacer AF. Le photographe peut sélectionner sa zone tactile pour rendre plus confortable la prise en main du boitier. Cela demande une petite gymnastique au départ mais ça permet de palier au joystick absent. Il est aussi possible de déplacer le collimateur avec les touches de navigation (haut-bas-droite-gauche).
Un nouveau mode apparait avec le Canon EOS RP, le bracketing de mise au point, un mode très intéressant pour la macro photographie notamment. Le photographe définit une plage de mise au point ainsi que le nombre d’images à réaliser (entre 2 et 999 photos). Il doit ensuite déclencher pour que l’EOS RP prenne en rafale le nombre de prises de vues souhaitées tout en décalant la mise au point de sa position initiale jusqu’à l’arrière-plan, puis importer la série d’images sur le logiciel Digital Photo Professional de Canon pour créer une seule image avec une netteté parfaite et une profondeur de champ maximale du sujet photographié. Pour utiliser ce mode, mieux vaut être sur un trépied pour garantir la meilleure netteté.
En vidéo, l’EOS RP peut réaliser des films 4K (3840 × 2160) en 25 images par seconde et en Full HD (1920×1080) en 25 ou 50p. Le rendu est propre, net mais si vous êtes féru de vidéo et de post-production, ce boitier ne propose pas d’enregistrement en Log. De plus, un recadrage dans l’image se fait lorsque l’on filme en 4K, donc si vous filmez avec un 24mm, vous perdez le grand angle et vous vous retrouvez avec un cadrage de 42mm. Pour le moment, la gamme RF ne va pas en deçà de 24mm. Il faudra s’orienter vers la gamme EF et un 16-35mm pour gagner un plan large en 28mm. La gamme d’objectif EF se monte via une bague d’adaptation.
La stabilisation vidéo est électronique. Pour réaliser des vidéos de courte durée, la stabilisation fait correctement son travail mais elle n’est pas aussi performante que la stabilisation mécanique d’un capteur. De plus, la stabilisation électronique entraine encore un recadrage dans l’image.
Canon s’est consacré, pour le moment, à nous présenter des objectifs pros dans la gamme RF. L’optique RF 28-70mm f/2L en est la preuve, ainsi que les prochaines sorties avec les RF 85mm f/1.2L, RF 15-35mm f/2.8L, RF 24-70mm f/2.8L, RF 70-200mm f/2.8L. Je ne doute pas un instant de la qualité, du piqué et du bokeh que vont nous offrir ces objectifs. Par contre, ne fera pas dans la légèreté pour nous donner le top du top ! De plus, l’EOS RP est doté du mode optimiseur d’objectif pour corriger les moindres défauts des optiques RF et EF. Ce mode permet les corrections des aberrations optiques, de la distorsion et du vignettage.
Personnellement, j’ai testé l’EOS RP avec l’objectif RF 35mm f/1.8 macro. Le premier avantage de cet objectif reste son poids, 305g, couplé au boitier 790g (poids du boitier avec carte et batterie 485g), plus léger et plus compact qu’un 6D Mark II, ça n’est pas rien ! L’objectif est doté d’une deuxième bague paramétrable depuis le menu du boitier. Cette bague peut régler l’ouverture, la sensibilité ou la vitesse d’obturation, faites votre choix pour rendre encore plus agréable l’ergonomie de l’ensemble.
Et la qualité est bien présente. J’ai adoré ce 35mm. Il combine plusieurs types de photos : la photo de rue, le portrait, le paysage et même la macro. En macro, le grossissement maximal est de 0,5x et sa distance minimale de mise au point est de 17cm, idéal pour des plans rapprochés. Et quel rendu ! Un piqué de haut niveau, un bokeh d’une extrême douceur ! Le 35mm couplé au boitier EOS RP arrive à saisir tous les détails infimes du sujet photographié. Un pur plaisir !
Zoom sur l’image
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