LE CERCLE LITTÉRAIRE – Le coup de cœur d’Olivier L. (Toulon). Dans leur roman Nietzsche au Paraguay, Christophe et Nathalie Prince nous transportent au cœur de la forêt paraguayenne. Leur récit s’inspire de faits réels que Nietzsche et sa famille proche ont connus vers la fin du XIXe siècle.
Nietzsche au Paraguay
Le coup de cœur d’Olivier L. (Toulon)
Dans leur roman Nietzsche au Paraguay, Christophe et Nathalie Prince nous transportent au cœur de la forêt paraguayenne. Leur récit s’inspire de faits réels que Nietzsche et sa famille proche ont connus vers la fin du XIXe siècle.
Entre l’Allemagne et le Paraguay
D’une part, le narrateur nous relate les étapes de la création de la Colonie, communauté à caractère sectaire inventée par la sœur de Nietzsche, Elisabeth, et son mari, le docteur Förster. Et d’autre part, il nous dépeint au travers de lettres de Nietzsche à sa sœur, les états d’âme et les fulgurances psychologiques du célèbre philosophe allemand.
Une nouvelle Allemagne
Dans les méandres de cette forêt amazonienne le lecteur rencontre des personnages au destin chaotique comme celui de l’aventurier Virginio Miramontes. Plongé au cœur d’histoires rocambolesques, le capitaine Miramontes est présenté comme un homme aux manigances ambiguës, troubles voire corrompues. « À vrai dire, Virginio Miramontes avait une allure qui tranchait avec le reste de l’humanité. » Mais l’essentiel du roman se situe dans la description de cette cité utopique qu’Elisabeth Nietzsche et son mari le docteur Förster ont voulu inventer dans cette partie de l’Amérique du Sud.
De l’Eden à l’enfer
Tous deux rêvent de « Nueva Germania ». « Cette colonie, ces maisons, cette route, ce pont sont des signes de la Grâce. » Les débuts sont encourageants et enthousiastes pour le couple. Prospérité et fraternité sont au rendez-vous mais attisent aussi les jalousies. « Notre réussite, après si peu de temps, notre réussite fulgurante […] interroge excite, attise des convoitises. » Mais cet espace de rêve devient peu à peu cauchemar et laisse place à l’échec. « Nous sommes partis pour réveiller la Race, mais c’était une grave erreur. »
Un roman épistolaire
Dans ce récit d’aventures, les lettres de Nietzsche à sa sœur Elisabeth, forment comme un contre poids où le philosophe déploie ses tourments, les affres de la création : le mal être d’un homme à la volonté débordante.
Dans ce roman, le lecteur est ainsi porté entre aventure romanesque mégalomaniaque, quand il est plongé dans le récit de la Colonie Germania, et aventure intérieure lorsqu’il découvre l’effervescence de la création nietzschéenne. En tout cas, les raisons sont multiples pour apprécier ce livre aux couleurs de l’exotisme littéraire.
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Parution le 13 février 2019 – 336 pages