En 2022, nous fêtons les 164 ans des relations diplomatiques entre le Japon et la France. L’occasion pour nous de faire un saut dans la culture japonaise actuelle et de revenir sur quelques-unes de ses notions phares. Décryptage.
Ghibli, la légende de l’animation japonaise
Le studio d’animation Ghibli est créé en 1984 par deux cinéastes japonais, Isao Takahata et Hayao Miyazaki. Rompant avec les clichés de l’animation japonaise, les films produits par le studio puisent leur inspiration dans la culture et l’imaginaire nippons. Parmi les thèmes les plus récurrents des films Ghibli, on trouve en premier lieu la question de l’impact de l’homme et la nature. Visuellement très aboutis, empreints de poésie et de fantastique, servis par des BO envoutantes, ces films ont su toucher un public très large et ont aujourd’hui une grande influence à travers le monde. À titre d’exemple, le musée Ghibli, ouvert en 2001 dans la banlieue de Tokyo, a déjà accueilli quelques 10 millions de visiteurs. Et pour pouvoir en être, il faut réserver son billet plusieurs mois à l’avance ! Pour cause, vous pouvez y découvrir les secrets de fabrication de films devenus cultes, tels Mon voisin Totoro ou Le voyage de Chihiro.
En 2014, Ghibli a annoncé l’arrêt de sa production. Une partie importante de l’équipe s’est alors rassemblée autour d’une nouvelle structure, le studio Ponoc, qui a sorti en 2017 au Japon son premier long métrage d’animation : Mary et la fleur de la sorcière. Réalisé par Hiromasa Yonebayashi, disciple de Miyazaki, ce film montre que l’esprit Ghibli a encore de belles et longues années devant lui.
Le livre Hommage au Studio Ghibli : Les Artisans du Rêve vous permettra d’en apprendre un peu plus sur l’histoire du studio.
Aller + loin : Les meilleurs films d’Hayao Miyazaki en fonction de l’âge
J-pop vs K-pop
Vous avez probablement déjà entendu parler de la J-Pop ou « pop japonaise » : ce style de musique, dont les représentants se sont notamment fait connaître à travers les génériques d’animes ou de jeux vidéo, rencontrait dans les années 2010 un succès de plus en plus large.
Une mise à jour s’impose cependant, car la K-Pop (« Korean Pop ») semble avoir définitivement détrôné la J-Pop, brandissant des clips à l’esthétisme léché où rien n’est laissé au hasard : chorégraphies, coiffures et styles vestimentaires prônant l’exubérance. C’est d’ailleurs peut-être son attirance certaine pour les shows à l’américaine qui a porté le succès de la K-Pop bien au-delà de l’Asie.
Dans la foulée de Psy et de son fameux Gangnam Style aux 3 milliards de vues sur Youtube, quelques groupes tirent leur épingle du jeu. Le nom de BTS (Bangtan Boys) ne vous dit peut-être rien, et pourtant, ce groupe de 7 garçons défie tous les records. Après s’être hissé à la première place des ventes de disques aux États-Unis, il prévoit une tournée mondiale, dont deux dates à Bercy pour l’automne. Sa simple annonce a déchainé les passions sur les réseaux sociaux…
Pour vous familiariser avec le genre, vous pouvez aussi aller voir du côté d’Exo ou de Got7, tous deux au sommet de la vague K-Pop !
Manga : les éternels et les autres
Impossible de parler de la culture japonaise sans parler du manga, qui y tient une place prépondérante. C’est une facette importante de la culture… mais aussi de l’économie japonaise ! Il faut dire que le secteur du manga s’est organisé de façon à pouvoir tenir une cadence de production impressionnante, autour de séries qui courent souvent sur plusieurs décennies. Les dessinateurs (« mangakas ») sont donc soumis à des délais très exigeants, et s’adjoignent les services d’assistants auxquels ils délèguent une partie de la réalisation des planches. Celles-ci sont d’abord publiées dans des hebdomadaires de prépublication avant de connaître une seconde vie en recueils. Si le succès est au rendez-vous, ce contenu pourra irriguer d’autres secteurs de production comme la télévision, le cinéma ou le jeu vidéo… à moins que ce ne soit l’inverse !
Parmi les incontournables, citons la série One Piece, qui suit son bonhomme de chemin depuis… 1997. On pourra également noter la fin de Hunter x Hunter (36e tome) et de Seven Deadly Sins (41e tome).
L’attachement du public à certains univers est tellement fort que lorsqu’une série s’arrête, c’est parfois pour mieux continuer. Dragon Ball Z, par exemple, se poursuit actuellement à travers les mangas et les animes Dragon Ball Super, et se décline en jeu vidéo avec Dragon ball Fighter Z. Dans un autre genre, le shôjo Fruits Basket a eu le droit à son spin-off, Fruits Basket another.
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Kawaii !
Sur le marché du jeu / jouet japonais, vous ne pourrez rien contre la force du « kawaii » (traduire par « mignon »). Cette tendance s’incarne dans des personnages ronds et colorés, destinés d’abord à un public jeune mais qui font aussi chavirer le cœur de nombreux adultes.
L’un des plus grands fabricants de produits kawaii est le japonais San-X. Au sein de ses collections, attendez-vous à croiser une multitude d’oursons, de chatons, de licornes et autres animaux plus irrésistibles les uns que les autres. L’entreprise a tout de même une vedette, qui se décline, entre autres, en cahier de coloriage et en cartes à pailleter : c’est Rilakkuma. Ce personnage d’ours « relax » aura même bientôt sa série animée Netflix !
Enfin, rassurez-vous si vous êtes dépassé par cette avalanche de tendances que vos enfants semblent, eux, intégrer à la perfection : il parait que la mode serait aussi au vintage. Pour preuve, les tamagotchis font leur retour dans les cours de récré…
Aller + loin : Smooshy Mushy : mais pourquoi sont-ils si mignons ?
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