Elle venait de chanter à la fête de l’Iris, à Bruxelles, un titre de Jacques Brel. Le lendemain, le 7 mai 2018, elle disparaissait… Maurane à la voix veloutée laisse derrière elle des tubes inoubliables et une carrière tout en générosité.
Une chanteuse belge au timbre unique
Avec un père compositeur, Maurane a baigné dans la musique depuis toute petite et commence très tôt à se présenter à des concours de chant. Elle fait parler d’elle la première fois lors d’un spectacle hommage à l’un de ses maîtres, Jacques Brel. Son grain de voix chaud et doux à la fois émerveille. Mais il lui faudra attendre 1983 pour que le succès commence à poindre, confirmé par un premier album, Danser, paru en 1986. Michel Berger lui confie alors le rôle de Marie-Jeanne, la serveuse malheureuse, pour une deuxième mouture de Starmania qui la fait connaître auprès du grand public. En 1989, elle sort l’album sobrement intitulé Maurane, porté par le tube Toutes les mamas. En 1991, avec les titres Ça casse et Sur un prélude de Bach, l’album Ami ou ennemi remporte tous les suffrages (360 000 exemplaires vendus). Dès lors, la carrière de Maurane s’effectuera tantôt en solo (albums Différente en 1995, Toi du monde en 2000 ou encore Nougaro ou l’espérance en l’Homme en 2009), en duo (avec Lara Fabian, Françoise Hardy, Michel Fugain, Hélène Ségara) ou en groupe, pour des causes humanitaires (comme Les Enfoirés ou Sol en Si). Son dernier album, Ouvre, était sorti en 2014.
Une artiste accomplie
Mais Maurane, en plus d’un timbre de voix unique, avait plus d’une corde à son arc. Elle était en effet également comédienne. On a pu la voir dans de nombreux seconds rôles, chez Ronny Couteure (Carnaval en 1987), Valérie Lemercier (dans son propre rôle dans Palais royal ! en 2005) et plusieurs fois chez Jean Becker : La Tête en friche en 2010, Bon Rétablissement ! aux côtés de Gérard Lanvin ou Le Collier rouge cette année. Elle était également auteure de deux autobiographies : La Vie en rouge dans laquelle elle se livre à cœur ouvert à Thierry Coljon, ou encore Trop forte en 2015, dans laquelle elle raconte son excessivité avec beaucoup de recul et d’autodérision. Mais plutôt que son excessivité, c’est sa générosité que le public retiendra de cette artiste sans concession. Maurane était de tous les combats. Un nouvel album hommage à Jacques Brel devait paraître à la rentrée. Lui par qui tout avait commencé pour elle…
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