Décryptage

Est-ce que vous pouvez jouer à God of War sans avoir joué aux premiers ?

04 mai 2018
Par Nicolas L
Est-ce que vous pouvez jouer à God of War sans avoir joué aux premiers ?
©DR

Le dernier projet de Santa Monica peut aisément faire partie de ces jeux à posséder chez soi. Et que l’on soit un grand amateur de la série, ou un brin curieux, cela ne change rien, et l’on vous explique pourquoi dans cette critique.

Adoubé comme l’un des titres incontournables de la PlayStation 4, il est difficile pour n’importe quel joueur de passer à côté. Sorti le 20 avril 2018, God Of War a déjà été écoulé à près de 3,1 millions de copies à travers le monde, amassant par la même occasion d’excellentes notes dans la presse spécialisée. Après 6 épisodes passés à travers l’Olympe, un nouveau chapitre s’ouvre pour Kratos, et qui contentera les amateurs de la série comme les nouveaux venus.

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Un nouveau départ

Kratos est un anti-héros au passé tumultueux. Après avoir affronté l’ensemble de l’Olympe et défié la mort à plusieurs reprises, le fantôme de Sparte est fatigué. Las de ces conflits, notre anti-héros s’est réfugié dans une contrée bien éloignée de chez lui, en pays scandinave. Notre dieu de la guerre mène une vie de mortel avec son fils Atreus, avec lequel le courant passe, mais avec des soubresauts.

Ancien général de l’armée sparte, Kratos se comporte avec Atreus comme avec un militaire. Il lui apprend à chasser, à pister, à guetter, à réfléchir, où plutôt à « survivre ». Une chose essentielle et qui obsède Kratos, hanté par son passif parricide. Il souhaite imprégner son fils de sagesse, ce qui est loin d’être gagné et engendre des cascades de problèmes pour le duo. On ne cherche plus la guerre ici, mais la paix.

Atreus

L’aventure prend ainsi une tournure de quête initiatique, à la fois pour le père, qui semble détaché et ne sait sur quel pied danser, et le fils, qui est en pleine recherche identitaire et ne connait rien de sa vraie nature. Loin, donc, des questionnements des trois épisodes canoniques, qui se préoccupaient énormément de vengeance.

Kratos, aimant à problèmes

Armé d’une hache, Kratos abat un arbre gigantesque destiné à un brasier. La mère d’Atreus n’est plus. Son dernier souhait : que ses cendres soient répandus depuis la plus haute montagne qu’il soit. L’aventure est ainsi imprégnée par la tradition et les cultes nordiques. Un terrain rafraichissant qui place tous les joueurs sur le même pied d’égalité. Les nouveautés s’étendent aux bestiaires –qui se renouvellent assez peu cela dit- ainsi qu’aux armes.

Le gros des changements provient surtout du côté de la caméra. Plus en vue de dessus, elle passe à présent derrière l’épaule de Kratos, procurant une expérience cinématographique de haute volée. Cet épisode est aussi davantage propice à la contemplation. Les paysages froids rappellent quelque peu les relations entre le paternel et le fiston. L’image, un peu tronquée sur PS4 comme avec The Order 1886, est magnifique. Malin, le jeu ne fait pas trop ressentir les limites de ce monde semi-ouvert, grâce à des missions avec des contraintes intelligentes (on ne peut pas passer par là, parce que telle personne a bloqué l’accès, etc). Les allers-retours sont très plaisants ; ils sont toujours accompagnés de dialogues, permettant d’en apprendre plus sur la mythologie nordique et les personnages rencontrés.

 Montagne Gow

Kratos dispose d’un modeste éventail d’armes pour se défendre. La hache bien sûr, un bouclier, des lames et un arc pour Atreus. Autonome, il faudra tout de même garder un œil sur lui si les ennemis le prennent trop en grippe. Dommage qu’un vrai sentiment de faiblesse ne pointe pas le bout de son nez. Les combats sont toujours autant spectaculaires et sanguinolents. Il faudra par contre s’habituer à la caméra, pas toujours pratique pour comprendre le brouillard ambiant qui se dessine autour de soi.  

Mettre du cœur à l’ouvrage

Les équipes de Santa Monica ont achevé un travail de titans. Aucun temps mort n’est à déplorer, puisqu’il n’y a pas de chargement. Les phases de gameplay et les cinématiques s’emboitent à la perfection. La narration a été particulièrement travaillée. Aucune des scènes n’est anodine, et chacune d’entre elles trouvent un écho plus loin dans la progression de nos héros. L’histoire est d’autant plus passionnante que, si l’on est sensible aux matériaux d’origines, les libertés scénaristiques avec l’univers scandinave donnent envie d’en savoir toujours plus.

La finition va beaucoup plus loin, et l’attachement et l’immersion sont sans doute dus à la qualité des doublages en version française. La bande sonore est aussi une petite pépite qu’il serait de bon ton d’écouter.

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Asgard est à toi

God Of War coche toute les cases d’un jeu AAA en 2018 : un monde semi-ouvert, davantage de plans cinématographiques et de la narration. Le passage de licence comme Uncharted, Tomb Raider ou encore The Last of Us a sans doute marqué l’équipe de Santa Monica. Toujours est-il qu’en dépit de certaines gênes occasionnées par le genre –du beat’em up avec des commandes digne d’un TPS-, le nouveau chapitre ouvert par Kratos est Atreus apporte un vent de fraîcheur venant tout droit d’un fjord. Un excellent épisode doué d’une grande intelligence. Et pour un titre de cette envergure, c’est une très bonne chose. D’autant plus qu’il peut se faire comprendre par l’intégralité des joueurs, par le biais de Kratos, qui cherche à faire table rase du passé. 

Article rédigé par
Nicolas L
Nicolas L
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