Des arbres embrumés. Ce qui est sûr, c’est qu’avec une telle première de couverture, l’éditeur Au Diable Vauvert laisse peu d’indications sur le contenu de son roman. Qu’importe ! L’essentiel réside dans l’histoire, et Patrick K. Dewdney dévoile les prémices d’une immense aventure, dans un univers loin des carcans de la fantasy traditionnelle.
Des arbres embrumés. Ce qui est sûr, c’est qu’avec une telle couverture, l’éditeur Au Diable Vauvert laisse peu d’indications sur le contenu de son roman. Qu’importe ! L’essentiel réside dans l’histoire, et Patrick K. Dewdney dévoile les prémices d’une immense aventure, dans un univers loin des carcans de la fantasy traditionnelle.
Résumé
La vie du jeune Syffe n’aura jamais été de tout repos. Sans parent, l’enfant est recueilli avec trois autres orphelins par la veuve Tarron. Elle tient une ferme où vagabondent ces innocents petits êtres aux abords de Corne-brune, un royaume où la paix s’est installée depuis l’investiture du roi Bai. En apparence du moins. Les clans s’agitent, les rumeurs sur des guerres au-delà des mers vont bon train, et les familles nobles guettent la moindre occasion de prendre l’ascendant sur le Primat. Des histoires et des conflits difficiles à démêler lorsque que l’on est un bambin laissé-pour-compte…
À seulement 8 ans, la bulle enfantine de notre héros va vite éclater. Trop malin, téméraire et un brin impulsif, il se trouve rapidement dans une galère pas possible après un vol raté. Au lieu de perdre sa main, un Garde-lame réputé dur et sec va le recruter en tant qu’oiseau. Sa perception du monde change en même temps que la nôtre. C’est aussi le début d’une longue quête initiatique qui se poursuit sur les 624 pages du roman, et sans doute sur les prochains.
Des hauts et des bardes
À contre courant des carcans de la fantaisie, L’Enfant de poussière développe un univers médiéval à la manière des œuvres de Jean-Philippe Jaworski. Pas de nains ni d’elfes, peut-être un zeste de magie, des monstres entrevus ou des mythes colportés tout au plus… Les spécialistes parlent ainsi de hard fantasy pour ce type de roman. Le monde dépeint est aussi rude. Impossible de rester indifférent face aux émotions de Syffe et les affaires auxquelles il se trouve mêlé. Sans doute parce c’est un enfant. Sans doute parce qu’il vit des désillusions. Sans doute parce que l’atmosphère gaie et joyeuse du début laisse place à la dureté de l’époque. Les mots, simples, semblent toujours bien choisis pour représenter au mieux les moments forts et de déclics.
L’écriture est une autre force de ce roman. La lecture s’effectue sans soucis – à l’inverse parfois de l’autre auteur cité plus haut qui privilégie les néologismes et la gouaille. Les pages s’enchaînent à grande vitesse, et l’on se surprend à avancer si rapidement dans sa lecture. L’intrigue est très rythmée, grâce à la présence de nombreux événements. Peut-être que les recoins visités changent trop vite et brusquement, mais c’est pour servir un scénario de survie. On appréciera les problématiques soulevées par tous ces chamboulements, d’autant qu’elles font écho à des préoccupations contemporaines : les notions de bien et de mal, le racisme envers les teintés (comprendre métisse), la valeur des causes et bien d’autres choses.
Les débuts d’une grande épopée
Beaucoup d’éléments font de L’Enfant de poussière un projet porteur pour son auteur et Au Diable Vauvert, sa maison d’édition. Le petit point noir porte sur la couverture du livre. Sa portée mystique et obscure ne semble pas tout à fait en phase avec son contenu. Mais à tous les coups, les aventures de Syffe plairont aux amateurs du genre ainsi qu’aux plus jeunes, qui pourront s’identifier au protagoniste. L’univers s’étoffera au fil des volumes – quelques intrigues ont déjà débuté -, et il nous tarde d’en savoir davantage.
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Parution le 17 mai 2018 – 624 pages
L’Enfant de poussière, Patrick K. Dewdney (Au Diable Vauvert) sur Fnac.com