Le 22 novembre 1997, Michael Hutchence (chanteur d’INXS) mettait fin à ses jours dans sa chambre d’hôtel alors qu’il allait entamer la tournée australienne de l’album « Elegantly wasted ». En cette fin d’année 2017, « Kick », l’album le plus vendu d’INXS, fête ses 30 ans. L’occasion était trop belle de remettre en lumière l’un des groupes les plus excitants des années 1980/1990.
Les débuts d’une grande amitié
L’aventure d’Inxs a commencé en 1977 lorsque deux gamins de Davidson High School à Sydney se rencontrent. Ce sont Andrew Farriss et Michael Hutchence (tout juste revenu de Hong Kong où son père était expatrié). Le 1er invite le 2ème à faire partie de son groupe « Doctor Dolphin ». Les autres membres du groupe (Tim Farriss, Gary Gary Beers, Kirk Pengilly, Jon Farriss) sont, eux, au Forest High School. C’est sous l’impulsion de Tim Farriss que se forme alors « Farriss Brothers ».
C’est le début d’une amitié qui va emmener INXS loin de leur île natale.
Le groupe, comme beaucoup de leurs compatriotes à l’époque, écume les bars afin de se faire connaître, une expérience éprouvante mais qui a forgé le caractère du groupe.
C’est le manager de Midnight Oil qui va commencer à mettre le groupe dans la lumière puisqu’il lui permet d’assurer la 1ère partie des Oils et de groupes australiens. Une autre rencontre va être déterminante, celle de Chris Murphy, un homme d’affaires qui permet au groupe, devenu INXS, de signer un contrat de 5 ans avec un label de Sydney « Deluxe Records » dont le patron n’est autre que Michael Browning (ex-manager d’AC/DC).
Les premiers succès
Le succès arrive assez vite, en tout cas en Australie. En l’espace de deux ans, le groupe sort deux albums « INXS » et « Underneath the colours » et enchaîne concert sur concert.
C’est avec leur 3ème album « Shabooh, Shoobah » et le single « The One Thing » que le groupe commence à se faire un nom en dehors de l’Australie, notamment aux Etats-Unis mais c’est surtout avec leur quatrième album « The Swing » et le tube planétaire « The Original Sin » que les 6 australiens se taillent une réputation mondiale. Ce titre ultra-dansant (produit par l’excellent Nile Rodgers), hymne à l’amour inter-racial, leur a valu des menaces de mort aux Etats-Unis de la part du Klu Klux Klan.
La vague INXS
Il faudra quand même attendre 1987 pour que le groupe explose littéralement dans le monde entier avec l’album « Kick » et son tube (enfin son premier tube) « Need you tonight« . Difficile en 1987 de passer à côté de la vague INXS.
En 1990, l’album « X » suit le même chemin avec son single « Suicide blonde« . Le groupe clôt sa tournée dans le stade mythique de Wembley (Londres) devant des milliers de spectateurs. Jouer à Wembley est une forme de pied de nez pour ces australiens que la Grande-Bretagne a boudé pendant de nombreuses années.
Le début de la fin
Difficile d’être toujours en haut de l’affiche dans un milieu où le succès est assez volatile. Les albums qui suivent « Welcome to wherever you are » en 1992, “Full moon, Dirty hearts” en 1993 ou « Elegantly wasted » en 1997 n’atteignent pas les ventes de « Kick » ou « X » mais le groupe prouve musicalement qu’il est loin d’être en déclin et qu’il est toujours à son top sur scène. En 1986, le magazine Musician disait qu’INXS était « le meilleur groupe live au monde ». C’est vrai que ce groupe sur scène avait quelque chose de généreux, de passionné. Ce jeu de scène, ils l’ont appris lorsqu’ils jouaient dans les bars. Leur pop new-wave n’était pas la musique que l’on écoutait dans ces endroits. Jouer devant une bande de gars, ivres et qui n’en ont rien à faire de vous, forge votre caractère. Après avoir joué dans les pubs australiens, vous pouvez jouer partout.
De plus, j’ai rarement vu un groupe qui ne faisait qu’un, prenant un tel plaisir à jouer ensemble comme s’ils étaient encore des adolescents à s’éclater dans le garage des parents. Car INXS, c’était en fin de compte une bande de potes qui a été mis dans la lumière mais que le succès n’a pas changé. J’en veux pour preuve que les médias ou les maisons de disque ont essayé de briser le groupe en voulant mettre en avant son chanteur très charismatique lors de séances photos voire pour une carrière solo. Michael Hutchence s’y est refusé jusqu’au bout car INXS, ce sont Andrew, Tim, Jon, Kirk, Gary et Michael. Briser la chaîne et INXS n’est plus INXS.
C’est pour cela que la mort prématurée de Michael a quelque peu fait glisser le groupe peu à peu vers son déclin. Des chanteurs ont remplacé Hutchence (Jon Stevens, JD Fortune, Ciaran Gribbin) mais la magie n’opérait plus. Le groupe annonce, en 2012, la fin lors d’un concert à Perth, là même où ils avaient débuté 35 ans plus tôt.
L’actualité INXS
Preuve que le groupe a laissé une trace, au moins dans leur île natale, la télévision australienne a réalisé une mini-série retraçant l’histoire du groupe « Inxs, never tear us apart » pour laquelle Tim Farriss (guitariste) fut le consultant. Diffusée en 2014, elle a été largement suivie par les téléspectateurs et a même relancé les ventes.
En cette fin d’année, le groupe réinvestit les bacs des disquaires avec plusieurs sorties. Tout d’abord, pour fêter ses 30 bougies, l’album « Kick » ressort dans une nouvelle édition agrémentée de mixes, B-sides, de démos et même une version Blu-ray audio.
Swing, Listen like thieves, X, Kick, Welcome wherever you are, quant à eux, sortent en version vinyle (édition limitée). Des versions vinyles import de INXS, Underneath the colours, Shabooh, Shoobah, Full moon, dirty hearts, Elegantly wasted sont aussi disponibles.
De quoi raviver la flamme d’un groupe pop-rock, new-wave au début et emprunt de soul ensuite, qui a fait danser et vibrer pendant 20 ans aux quatre coins du monde.