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En attendant Godard… Dernière page pour Anne Wiazemsky

06 octobre 2017
Par Lucie
En attendant Godard... Dernière page pour Anne Wiazemsky
©dr

La romancière et comédienne Anne Wiazemsky nous a quitté ce jeudi 5 octobre, alors que Le Redoutable de Michel Hazananicius évoque actuellement au cinéma ses années de mariage partagées avec le réalisateur Jean-Luc Godard.

Une jeunesse doréeLa chinoise

Anne Wiazemsky est née chez les grands de ce monde : son père était issu d’une famille princière russe et sa mère, la fille de l’écrivain François Mauriac. C’est son grand-père qui l’initiera au monde de la littérature. Mais c’est le cinéma qui lui ouvrira très tôt ses portes, dès l’âge de 17 ans, devant la caméra de Robert Bresson. Le film, Au hasard Balthazar, révèle une comédienne juvénile, aussi charmante que convaincante. Une première aventure dans le 7e art qui l’amène à rencontrer Jean-Luc Godard en 1966. Ils tournent ensemble La Chinoise, avec Jean-Pierre Léaud, et se marient l’année suivante dans le plus grand secret. Mais les événements de Mai 1968 et les différents tournages du couple, ensemble ou séparément, auront raison de leurs sentiments. Ils divorcent en 1970. Des péripéties tragico-comico-amoureuses qu’Anne Wiazemsky avait pris le temps et la peine de décrire récemment au fil des pages d’Une année studieuse paru en 2012 et d’Un an après en 2015, les deux livres qui ont servis de base au Redoutable de Michel Hazanavicius.

Une vie sans Godard

Un-saint-hommeSi Godard a été celui qui l’a révélée aux yeux du monde, avec pas moins de six films tournés ensemble (dont Vent d’est, Vladimir et Rosa et Tout va bien), Anne Wiazemsky aura également su séduire les caméras de bon nombre de grands noms du cinéma : Pasolini dans Théorème et Porcherie, Ferreri dans La Semence de l’homme, Granier-Deferre dans Le Train ou encore Philippe Garrel dans L’Enfant secret. Mais seule, la plume à la main, Anne fait également des merveilles. Elle publie ses premiers romans à partir de 1988. Elle obtient le prix Goncourt des lycéens en 1993 pour Canines, celui du Grand Prix RTL-Lire pour Hymnes à l’amour en 1996 et le Grand Prix du roman de l’Académie Française en 1998 pour Une poignée de gens. Son dernier ouvrage, Un saint homme, paru en 2017, évoque le Père Deau, ce professeur de français qui lui enseigna la langue de Molière, à Caracas, et lui donna envie de prendre la plume. Pour cela, on lui dit bien merci. 

Article rédigé par
Lucie
Lucie
rédactrice cinéma sur Fnac.com
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