Encore vivant, c’est le cri que pousse Pierre Souchon dans ce roman. Un cri contre la société, contre les institutions, contre les bien-pensants. Pierre Souchon est en colère, tout comme son narrateur. Se contenir et rester calme lorsqu’on fait face à l’injustice est compliqué, surtout lorsqu’on est bipolaire. Pierre Souchon livre une autobiographie courageuse, tendre, triste et drôle, parfois…
Écorché vif
Pierre est bipolaire. Il séjourne régulièrement en hôpital psychiatrique. Depuis son mariage avec une femme de la grande bourgeoisie parisienne, il semble s’être stabilisé. Celui qui cumulait les nuits sans sommeil, les délires et les colères vit désormais dans le luxe, la beauté et la douceur. Mais Pierre a son franc-parler et des idées très claires sur la société. Les crises maniaco-dépressives reviennent et, c’est hospitalisation psychiatrique. Pierre Souchon raconte cette expérience, celle de l’enfermement ; dénonce la société individualiste et normée, la médecine à deux vitesses, les traitements, la souffrance des malades, la peur de la différence.
Les copains de la nuit
Pierre Souchon est journaliste. C’est donc avec une plume précise qu’il décrit le milieu des urgences hospitalières et celui des hôpitaux psychiatriques. Le narrateur qui écrit pour le journal l’Humanité, partage la chambre de Lucas, financier, atteint de paranoïa aigue. La rencontre entre un communiste et un libéral donne lieu à des dialogues truculents et souvent très drôles. Des conversations sur l’économie et la société menées avec intelligence, extravagance et lucidité qui font du bien.
Un retour aux sources
Si Pierre est enfermé, son père lui rend visite régulièrement. C’est avec lui, ancien garde-chasse, qu’il retrouve la beauté des arbres, de la nature et de la poésie. Il prend également conscience qu’il a laissé derrière lui tout ce qui le rend vivant. Sa région, sa famille, ses amis, ceux qui aiment la terre et la respectent. Loin des turpitudes des grandes villes et des préoccupations bourgeoises, Pierre redevient attentif aux signes de la nature. Et ce roman de témoigner aussi de la mort de la paysannerie.
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Parution le 16 août 2017 – 288 pages
Encore vivant, Pierre Souchon (Éditions du Rouergue) sur Fnac.com
