Décryptage

Alien a 40 ans : retour sur la saga qui déchire

12 septembre 2019
Par Lucie
Alien a 40 ans : retour sur la saga qui déchire

Elle ne les fait pas et pourtant, Alien a 40 ans ! En 1979, Ridley Scott donnait naissance à l’une des plus terrifiantes créatures extraterrestres du cinéma. Vilaine bébête qui allait hanter l’une des plus fascinantes saga SF de la pop culture, portée par certains des plus grands « monstres » du 7e art, de Cameron à Jeunet en passant par Fincher. Retour sur le règne du célèbre xénomorphe avant de finir sur un joli cadeau d’anniversaire…

Premier et huitième

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Ça aurait pu être « Jusqu’ici tout va bien » (La Haine) ou encore « Vous ne la connaissez pas encore mais elle vous déteste déjà » (Tatie Danielle)… Mais Ridley Scott préfèrera « Dans l’espace, personne ne vous entend crier ». Inquiétante et intrigante catchline qu’il choisira d’épingler à l’affiche de son Alien : le huitième passager. Une accroche devenue depuis l’une des plus emblématiques du cinéma et la signature de l’ensemble de la quadrilogie Alien

Le film de Scott sort en 1979. Deux ans auparavant, George Lucas remettait les studios hollywoodiens sur les rails de la conquête spatiale avec le premier volet de Star Wars, après que Stanley Kubrick eut pendant longtemps retenu toute velléité d’exploration interstellaire avec son imposant et sombre 2001 : L’Odyssée de l’espace (1968). Mais là où Lucas avait opté pour un space opera grand public, Scott choisit le huis-clos horrifique, lugubre et oppressant.

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Le public fait alors connaissance avec les sept membres d’équipage du Nostromo. Parmi eux, le lieutenant Ellen L. Ripley, incarnée par une certaine Sigourney Weaver, jeune actrice montante du théâtre de Broadway… et bientôt icône incontournable de la saga. Une femme portant la culotte dans un film de SF ? Du jamais vu, à l’époque ! Côté mise en scène, Ridley donne dans le minimaliste. La lumière est réduite au minimum. De quoi rendre la créature à peine visible à l’écran, mais omniprésente à l’esprit, par la crainte qu’elle suscite. Un dépouillement inédit et audacieux qui vient nourrir un chaos implacable et angoissant. De quoi porter très vite ce premier Alien au rang de film culte. On ne pouvait évidemment pas en rester là…

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Alien en mode « guerre du Vietnam »

Après le coup de maître de Ridley, trois autres volets Alien verront le jour. Mais plutôt que de les inscrire dans les pas du cinéaste britannique, les producteurs choisissent de confier tour à tour le xénomorphe à trois cinéastes différents, aux univers visuels forts et singuliers. On commence avec James Cameron, en 1986, et son très guerrier Aliens, le retour. Ambiance « Vietnam dans l’espace ». On est alors 57 ans après la disparition du Nostromo. Ellen Ripley (toujours Sigourney Weaver), sortie de son état de biostase, joue les consultantes spécialisée en xénomorphes au sein d’une joyeuse bande de marines spatiaux… Une mouture moins innovante mais plus technique que son prédécesseur.

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Alien en prison

Au jeune David Fincher, en 1992, de goûter aux joies du xénomorphe baveux. Dans son Alien 3, on retrouve Ripley, seule survivante de la dernière partie de chasse, encore en hyper-sommeil dans une capsule de secours. Elle finira sur une planète-prison. Sur cette planète, un chien (dans la versin ciné), un bœuf mort (dans la version director’s cut). Mais dans le chien comme dans le bœuf, un Alien qui s’apprête de naître… Et le film de Fincher de tourner lui aussi à l’infernal huis-clos pénitencier. Avec en prime, une Ripley érigée en maman d’Alien (pour d’autres, c’est les dragons).

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Alien façon steampunk

Enfin, en 1997, c’est au tour d’un Jean-Pierre Jeunet post Delicatessen (dont Weaver est fan) de traverser courageusement l’Atlantique pour aller se frotter à l’expérience Alien. Son film, Alien : la résurrection, reste encore aujourd’hui le mal-aimé de la quadrilogie. La faute à un scénario un peu trop faible. Pourtant, Jeunet aura eu le mérite de prendre la bestiole à bras le corps et de lui imposer sa propre patte : de la dérision, de l’humour (fallait oser !), une photo magnifique signée Darius Khondji, des effets spéciaux de Pitof, une Ripley un brin barrée et… Dominique Pinon au casting !

Et ça, c’était avant

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Mais 33 ans après, Ridley Scott n’en a toujours pas fini avec son Alien. Aussi a-t-il décidé de reprendre la main pour remonter aux origines de son xénomorphe et de la mythologie qui l’entoure. Une exploration à rebours qui commence en 2012 avec la sortie de son Prometheus. Un préquel porté par Noomi Rapace et Michael Fassbender, à travers lequel le cinéaste s’interroge : « Et si une race extraterrestre ”d’ingénieurs” nous avait créés, nous, les humains ? Seraient-ils des dieux ? Comment sont-ils morts ?… ». Puis en 2017, le réalisateur continue d’assembler les chainons manquants, en reliant encore un peu plus son Prometheus à son Alien de 1979 (et à la saga) : dans Alien : Covenant, on retrouve Michael Fassbender aux côtés de Katherine Waterston, sorte de nouvelle Ripley. Un épisode situé dix ans après Prometheus et davantage dans l’esprit du chaos implacable qui imprégnait le huitième passager et qui nous rapproche encore un peu plus de la vérité… Tout semble à croire qu’un épisode encore sera nécessaire pour finir enfin de boucler la boucle…

PROMETHEUS

1979-2019 : Alien a 40 ans !

Mais en attendant la suite d’Alien : Covenant, dont le titre de travail qui circule pour le moment serait Alien : Awakening, la 20th Century Fox a tenu à marquer le coup pour célébrer comme il se doit les 40 ans de la bête apparue pour la première fois sur les grands écrans américains le 25 mai 1979. En association avec le crowdstudio Tongal, la Fox a produit six courts-métrages écrits (sauf un) et réalisés par des fans de la saga, pour les fans. Diffusés depuis le 30 mars sur le site IGN, au rythme de un par semaine, ces six-là seront également à découvrir à partir du 3 mai sur les réseaux sociaux du compte Alien Anthology, ainsi que sur le site d’Alien Universe. Une belle opportunité pour les six lauréats « de marquer une franchise emblématique et d’en étendre le récit », commentait James DeJulio, co-fondateur et directeur de Tongal. Et un joli cadeau pour le xénomorphe qui en salive d’avance déjà…

Descriptions officielles des six courts-métrages :

Alien : Alone

Hope, membre d’équipage abandonnée à bord du transporteur de produits chimiques Otranto, à la dérive, a passé un an à essayer de garder son vaisseau et et elle en vie, alors que tous deux s’effondraient lentement. Mais quand elle découvre une cargaison cachée, elle va tout risquer pour retrouver une vie humaine.

Écrit et réalisé par Noah Miller.

Alien : Confinement

Quatre survivants se retrouvent coincés à bord d’une petite capsule de sauvetage au fin fond de l’espace. En essayant de reconstituer les détails de l’épidémie qui a conduit à la destruction de leur vaisseau, ils ne savent pas trop si l’un d’eux est infecté.

Écrit et réalisé par Chris Reading.

Alien : Harvest

L’équipage survivant d’un vaisseau accidenté du fond de l’espace a quelques minutes pour atteindre la navette d’évacuation d’urgence. Un capteur de mouvement est leur seul outil de navigation les guidant en sécurité tandis qu’une créature dans l’ombre terrorise l’équipage. Cependant, la plus grande menace aurait peut-être été dissimulée à la vue de tous.

Réalisé par Benjamin Howdeshell.

Alien : Night Shift

Quand un routier de l’espace disparu est retrouvé avec la gueule de bois et désorienté, un collègue suggère un dernier verre pour la route. À l’heure de la fermeture des bureaux, ils sont autorisés à contrecœur à pénétrer dans le dépôt de fournitures de la colonie, où la situation du routier s’aggrave.

Écrit et réalisé par Aidan Breznick.

Alien : Ore

Lorraine est une ouvrière travaillant durement dans une colonie minière, mais elle souhaite ardemment améliorer la vie de sa fille et de ses petits-enfants. Lorsque son équipe découvre la mort d’un collègue mineur dans des circonstances mystérieuses, Lorraine est contrainte de choisir entre fuir ou défier l’ordre en place…

Écrit et réalisé par les Spear Sisters.

Alien : Specimen

C’est le service de nuit dans une serre de la colonie et Julie, une botaniste, fait de son mieux pour récupérer des échantillons suspects qui ont éveillé la sensibilité de son chien. Malgré tous ses efforts, le laboratoire se retrouve alors inopinément à l’arrêt complet et elle est coincée à l’intérieur…

Écrit et réalisé par Kelsey Taylor.

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Lucie
Lucie
rédactrice cinéma sur Fnac.com
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