Critique

5 bonnes raisons de lire Dans la forêt de Jean Hegland

09 janvier 2017
Par Melanie C.
5 bonnes raisons de lire Dans la forêt de Jean Hegland
©dr

Écrit en 1996 mais seulement traduit en français en 2017, Dans la forêt, premier roman de Jean Hegland, est un récit post-apocalyptique magnifique et intimiste. On vous donne 5 bonnes raisons de le lire.

1 – Parce que c’est un récit d’anticipation ultra réaliste

dans la forêtNell et sa sœur Eva vivent dans une maison au beau milieu de la forêt sur la côte ouest américaine. Il y a quelques mois, le monde s’est déréglé : d’abord, des coupures d’électricité occasionnelles, puis permanentes. Ensuite les rumeurs lointaines d’une guerre globale. La barbarie de populations laissées à elles-mêmes. L’essence, bien de plus en plus rare. Enfin la maladie, pandémie mortelle et inarrêtable. À la mort de leur père, les deux sœurs se cloîtrent dans la maison et survivent, l’une en lisant et écrivant, l’autre en dansant.

2 – Parce que Dans la forêt a été écrit bien avant La Route

Comme La Route de Cormac McCarthy, écrit dix ans après Dans la forêt, l’œuvre pionnière de Jean Hegland, s’intéresse moins aux causes de la fin du monde qu’à ses conséquences. On ne saura jamais vraiment ce qui a mené la nation américaine à ses limites : la maladie, la guerre, l’épuisement des ressources ? Ce que l’auteur raconte, c’est la survie et la « désintoxication » de nos automatismes modernes, à l’opposée du sensationnalisme de Walking Dead et autres Hunger Games. Comme dans La Route où une bouteille de Coca Cola devient le reflet de notre époque ultraconfortable, une boîte d’allumettes porte le poids de la fin du monde chez Jean Hegland.

3 – Parce que c’est une communion avec la nature

Magnifique et intimiste récit fait de flash-backs et des réflexions nubiles de Nell, Dans la forêt est une œuvre de nature writing dense et profonde, qui donne davantage envie de connaître le monde qui nous entoure que d’effectuer un stage de survie préventif. Si Nell et Eva pensent se réfugier dans la maison pour survivre, c’est en fait dans la forêt, qui englobe la maison, qu’elles vont devoir réapprendre à vivre. L’apprivoisement de la nature est pour Jean Hegland, à l’instar des poètes de haïkus japonais, une condition nécessaire à une existence heureuse et entière.

4 – Parce que la fin du monde est porteuse d’espoir

Alors même qu’elles sont dans la tourmente, Nell et Eva renaissent à travers leur art (les rêves de danseuse professionnelle pour Eva) ou leurs études (les rêves d’Harvard pour la jeune Nell). Derrière le récit post-apocalyptique, Jean Hegland raconte comment notre vie n’est pas forcément tracée, comment nous pouvons prendre le temps de décider, avec courage, d’emprunter une autre voie plus en accord avec le monde qui nous entoure. Et si la fin du monde avait commencé et qu’on était trop absorbé à sauver nos reliques pour l’entendre ?

5 – Parce qu’il faut le lire avant de le voir

Le tournage en 2015 du film adapté du roman de Jean Hegland n’est sûrement pas pour rien dans cette traduction française. Alors avant de vous précipiter au cinéma pour voir la fin du monde silencieuse incarnée par Ellen Page (Nell) et Evan Rachel Wood (Eva), prenez le temps de lire le roman Dans la forêt à l’écriture aussi belle que lucide.

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Parution le 3 janvier 2017 – 304 pages

Traduit de l’anglais (États-Unis) par Josette Chicheportiche

Dans la forêt, Jean Hegland (Gallmeister, coll. Nature Writing) sur Fnac.com 

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Article rédigé par
Melanie C.
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