La trilogie de Lucie Pierrat-Pajot dont le premier tome a remporté en 2016 le Concours du Premier roman organisé par Télérama, RTL et Gallimard Jeunesse est maintenant disponible en poche avec les couvertures originales de Donatien Mary. Sur les traces d’Eugène Sue, l’auteure nous entraîne en 1899, la cité indépendante de Paris, où la Commune aurait gagné contre Versailles, un monde rétro-futuriste dominé par la confrérie des bouchers et les inventions de Jules Verne.
Pourquoi ce titre ?
Larispem signifie tout simplement Paris dans l’ancien argot des bouchers (le louchebem) parisiens et lyonnais. Certaines expressions sont d’ailleurs restées dans le langage courant (loufoque, larfeuille, loufia) et on l’utilise encore parfois dans la profession. Prenant pour point de départ le langage et l’esprit de la confrérie des bouchers, Lucie Pierrat-Pajot a imaginé ce Paris rebaptisé Larispem, après la victoire des communards sur l’armée versaillaise qui les assiégeait en 1871. Larispem est une cité prospère et tournée vers le futur, dans laquelle les machines imaginées par Jules Verne sont entrées dans la vie courante. Les bouchers, en première ligne contre les aristocrates, sont devenus une caste crainte et respectée. Mystères de Paris, Mystères de Larispem, on reconnait la filiation avec Eugène Sue et le genre littéraire en vogue au XIX siècle, les mystères urbains, souvent diffusées en feuilletons dans les journaux.
De jeunes héros aux destins croisés
Le sang jamais n’oublie, Les jeux du siècle, L’élixir ultime : une série d’aventures qui met en scène quatre jeunes héros. Tout d’abord les deux amies, Carmine et Liberté. Carmine est une jolie métisse, apprentie louchébème (bouchère, un métier très considéré à Larispem), fille d’un esclave affranchi. Liberté est elle aussi apprentie mais en mécanique. Aucun automate ou autre machine ne lui résistent. Cinabre est le frère de Carmine, un jeune louchebem séduisant et beau parleur qui a le don de se fourrer dans tous les guêpiers. Enfin Nathanaël, un orphelin au passé mystérieux, se découvre des pouvoirs qui vont l’effrayer lui-même.
Le complot
Les quatre jeunes gens vont se trouver au cœur d’un complot mettant en danger Larispem, son gouvernement, ses bouchers et une partie de sa population. Car les aristocrates évincés de Paris lors de la Commune ont juré de reprendre le pouvoir et de se venger. Si leur ancien chef Louis d’Ombreville a été tué, il laisse un curieux et dangereux héritage à ses disciples. Ceux sont réunis au sein d’une société secrète pratiquant sciences occultes et magie noire. Mais l’amitié qui va unir les héros ainsi que leur courage et leur ingéniosité finira par venir à bout des comploteurs, malgré tous les dangers et les épreuves qu’ils auront à affronter.
Maniant aussi bien l’humour que la peur, Lucie-Pierrat Pajot possède ce don de conteuse qui captive le lecteur dès les premières lignes. D’une écriture limpide et élégante, elle donne vie à ses personnages dans cette uchronie rétrofuturiste très imprégnée de l’esprit des feuilletons du 19e siècle. Mystères, suspense, mais aussi esprit de liberté et générosité, tous les ingrédients sont réunis pour une série d’aventures très originale un vrai page turner dont on dévore les trois tomes qu’on soit ado ou adulte.
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Illustration de Donatien Mary