THRILLER – Et de cinq ! Après une pause – bien méritée ? – le Bourbon Kid est enfin de retour. Toujours aussi ombrageux et mal embouché, le tueur le plus violent et impitoyable que l’Amérique irréelle et délirante d’Anonyme est portée se lance cette fois aux trousses de l’Iroquois, autre expert furieux de la gâchette et de la machette qui avait eu les honneurs exceptionnellement exclusifs de l’opus précédent (« Psycho Killer », 2013).
Bourbon Kid VS Psycho Killer
Le tueur au masque de squelette et à la crête rouge est soupçonné de vouloir découper le Pape en rondelles durant sa visite ultraconfidentielle sur le sol américain. Les services secrets, jamais avares en coups tordus, sont sur les dents. Et les voies du seigneur étant évidemment totalement impénétrables, c’est au Bourbon Kid, flanqué de ses deux vieux complices, Rex le biker et Elvis le sosie du King, qu’il revient de régler le problème. Un choc de titans se profile. On ne va pas être déçu.
Jeu de massacre rock’n’roll
Plus « pulp » que jamais, Anonyme réactive et assure de belles années au Bourbon Kid en le faisant évoluer en équipe. On assiste à la naissance d’un groupe de super-héros d’un genre très spécial, à contre-courant des confréries franchisées et falotes en collant fluo de chez Marvel ou DC Comics. Les Dead Hunters, eux, sont tous des sales types, des tueurs sanguinaires, mais avec des valeurs morales et même, sans rire, un cœur d’artichaut.
Allez savoir, c’est peut-être pour ça que l’équipe a été choisie pour devenir le bras armé du bon dieu. La fin justifiant toujours les moyens quand il s’agit d’éradiquer des hordes de zombies affamés, de dessouder les malfaisants et intrigants ou d’envoyer ad patres des créatures démoniaques, les dommages collatéraux explosent et on jubile devant un tel jeu de massacre rock’n’roll bourré de références pop, de mauvais esprit et d’humour noir.
Fidèle à sa recette de rire et de sang et à ses « fixettes » récurrentes (les spectacle de sosies, les comédies musicales foireuses ou la destruction des hôtels de luxe), Anonyme nous permet encore une fois de réaliser un pur fantasme de sale gosse, celui de tout faire « péter » sans l’ombre d’un remord.
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Traduit de l’anglais (États-Unis)
Paru le 10 septembre 2015