C’est aussi la rentrée pour Iron Maiden cette année, avec un nouvel album très attendu ! Le groupe britannique revient avec un double CD intitulé Senjutsu marquant leur grand retour, six ans après The Book of Souls. Retour sur l’histoire de ces pionniers du heavy metal.
Iron Maiden : les débuts d’une légende
Formé par le bassiste Steve Harris et le guitariste Dave Murray le jour de Noël 1975, Iron Maiden change plusieurs fois de membres à ses débuts. La « Vierge de fer », un nom qui fait référence à un instrument de torture médiéval, s’inspire des groupes de hard rock tels que Thin Lizzy, Deep Purple ou Black Sabbath. L’arrivée de Paul Di’Anno au chant et de Doug Sampson à la batterie permettent au groupe de se forger une solide réputation en Angleterre, et de figurer avec Motörhead, Def Leppard ou Judas Priest au sein de la New Wave of British Heavy Metal. En 1979, ils signent avec EMI un contrat pour quatre albums dont le premier, Iron Maiden, gagne immédiatement la 4e place dans les charts. L’univers sonore du groupe, qui se réfère au satanisme et aux visions d’apocalypse, est souligné par un environnement visuel très marquant : l’illustrateur Derek Riggs invente le personnage d’Eddie the Head, qui hantera les pochettes d’Iron Maiden jusqu’au début des années 1990. Et que l’on retrouve sur une flopée de t-shirts !
Iron Maiden : la décennie glorieuse
Leur deuxième album, Killers, déjà très attendu, sort en 1981 et confirme le succès du groupe, qui entame pour la première fois une tournée au Japon après l’Europe et l’Amérique. Le chanteur Paul Di’Anno quitte le groupe la même année et est remplacé par Bruce Dickinson, qui devient alors la voix d’Iron Maiden. L’album The Number of the Beast, sorti en 1982, s’attire les foudres des puritains, qui le jugent sataniste, ce qui ne l’empêche pas de décrocher la première place au hit-parade britannique et d’être certifié disque d’or aux Etats-Unis. Cet album devient un classique incontournable du heavy metal. Les albums suivants, Piece of Mind et Powerslave, et les tournées triomphales qui les accompagnent, installent pour de bon Iron Maiden au panthéon du rock. Les années 1980 sont vraiment celles de la Vierge de fer, et l’album live Live after Death confirme la puissance du groupe sur scène.
Iron Maiden : les années noires
Les années 1990 voient Iron Maiden en perte de vitesse. L’arrivée du grunge et de Nirvana d’un côté, et la diversification de la scène metal de l’autre, avec des groupes comme Pantera, Nine Inch Nails ou même Rage Against The Machine, obligent le groupe de Steve Harris à se remettre en question. L’album Fear of the Dark (1992) est une réussite, mais Bruce Dickinson décide de quitter Iron Maiden pour se lancer dans une carrière solo et le groupe, qui recrute un nouveau chanteur, Blaze Bayley, se cherche une identité.
Les années 2000 : le retour d’Iron Maiden
Le retour de Bruce Dickinson et du guitariste Adrian Smith en 1999 font entrer le groupe dans une nouvelle ère. Désormais fort de six musiciens, Iron Maiden fait son grand retour avec l’album Brave New World, qui réconcilie le groupe avec ses fans et conquiert une nouvelle génération d’amateurs de heavy metal. Les années 2000 marquent la consécration d’Iron Maiden, qui brille tout autant par ses anciens succès que par ses nouvelles compositions, notamment l’album A Matter of Life and Death (2006) ou encore The Final Frontier, sorti en 2010.
Les années 2010 : Iron Maiden sous le signe du prog épique
La sortie de The Book of Souls est repoussée en 2015 par le traitement de Dickinson pour son cancer de la langue. Mais l’attente en valait la peine. Le double album – une première pour Iron Maiden – est n° 1 des top charts dans 24 pays. Un triomphe qui tombe à pic pour le groupe qui fête ses 40 ans de carrière. Cette longévité canonique s’exprime dans plusieurs chansons de The Book of Souls, hantées par une vision moins fantasmagorique et plus réaliste de la mortalité et de l’âme. Vision en partie due aux deuils vécus par Steve Harris durant la préparation de l’album et à l’hommage à Robin Williams qu’est Tears of a Clown.
Iron Maiden illustre un effet « rétrospective » par un kaléidoscope de chansons semblant représenter chacune une facette du métal, de la ballade au thrash. Métaphysique et spectaculaire, la vision d’Iron Maiden dans The Book of Souls est dépeinte par des références musicales aux albums précédents et une cover d’influence maya dont l’imagerie sera reprise pour le Book of Souls World Tour. Pointe aussi l’influence du progressif dans la longueur étirée de plusieurs chansons (3 d’entre elles dépassent les 10 minutes) et dans une ampleur parfois orchestrale, notamment dans le gargantuesque Empire of the Clouds, à la fois poème symphonique et thrène en hommage aux morts du crash du dirigeable R101 en 1930.
6 ans vont s’écouler avant le prochain album d’Iron Maiden, intermède qui aura permis la création des jeux mobile, évidemment parcourues par la griffe du groupe. Cette incursion RPG sera la base de leur tour le plus fou et extravagant, portant le même nom que ce jeu : Legacy of The Beast.
Les années 2020 : un Iron Maiden toujours plus symphonique
Avec leur dernier album, Senjutsu, Iron Maiden persiste dans la direction de The Book of Souls, avec un nouveau double album de style progressif aux morceaux étendus, allant parfois à l’autocitation fine. Si les tempi semblent moins frénétiques – l’âge du groupe se fait sentir – l’épique se taille la part du lion, avec un aspect symphonique encore accru. Dans l’ensemble, Senjutsu montre un Iron Maiden plus monolithique (excepté quelques embardées blues, folk voire celtes !), aux guitares plus pesantes mais pas moins impressionnant. Dans notre interview La Claque, Bruce Dickinson revient sur la genèse de leur dernier album.
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