Onze ans après la parution du quatrième et ultime volet de la série « Plume aux vents » chez Dargaud (rebaptisée depuis peu « Les 7 vies de l’Epervier 2ème époque »), Ariane de Troïl nous revient pour de nouvelles aventures. Ce nouveau cycle revêt d’ores et déjà une importance particulière puisque ce dernier se fait fort d’apporter une certaine « cohérence » à cet univers dense, tout droit sorti de l’imaginaire prolifique du scénariste Patrick Cothias.
En effet, si la série mère, fleuron de la bande dessinée historique, initiée par Patrick Cothias et André Juillard (Grand Prix de la ville d’Angoulême 1996) au début des années 1980, ne comptait à ce jour que deux cycles (Les 7 vies de l’Epervier : 7 tomes parus chez Glénat et Plume aux vents : 4 tomes parus chez Dargaud) son univers n’avait eu de cesse de s’élargir et de se complexifier au gré de pas moins de 7 autres séries spin-off (ou autrement dit parallèles) illustrées par divers dessinateurs avec, disons-le, plus ou moins de réussite. Dès lors il était aisé de se perdre dans les méandres de cet univers d’aventures historiques foisonnant et au double destin éditorial.
Toutefois la série semble prendre aujourd’hui un nouveau cap. En effet, les deux auteurs paraissent vouloir ordonnancer cet univers devenu brouillon au fil de ce nouveau cycle. Et si André Juillard (le dessinateur de la série principale) avoue bien volontiers ne pas nourrir d’affection particulière à l’encontre des diverses séries parallèles, ce dernier pénètre tout de même sur la pointe des pieds dans le petit monde des spin-off en faisant sien certains personnages de Patrick Cothias qui lui sont échus.
De retour de son escapade canadienne Ariane de Troïl se lance à la recherche de sa fille – Ninon de Lenclos qui fît son apparition dans la série Ninon secrète mise en images par Prudhomme – qu’elle aurait eu avec son amant Germain Granpin et qu’elle croyait morte née. Mais le retour en France ravive de cruels souvenirs pour l’héroine et la rancune tenace de certains ennemis liés à son passé. Qu’elle joie de retrouver ce personnage découvert dans mon adolescence, d’autant que le dessin d’André Juillard n’a rien perdu de sa splendeur ! Réalisme, précision documentaire, brio de la mise en page, maîtrise de l’espace, élégance du trait, … on retrouve dans cet album toutes les composantes et un certain aboutissement de ce style si caractéristique, qui fît de cet auteur l’un des chefs de file de la bande dessinée historique de qualité.
Assurément Les 7 vies de l’Epervier Troisème époque par Juillard et Cothias est une bien belle façon de commencer 2014 !
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