Kid Cudi est un artiste des plus ambigus. Aussi talentueux qu’instable, il a connu très vite le succès et l’adulation de la foule grâce à son premier album « Man on the Moon : The End of Day ». Qu’en est-il de « Indicud » ? …
Kid Cudi est un artiste des plus ambigus. Aussi talentueux qu’instable, il a connu très vite le succès et l’adulation de la foule grâce à son premier album Man on the Moon : The End of Day et les tubes Days & Nights ou Pursuit of Happiness avec MGMT. Réalisé par Emile, Plain Pat et Kanye West, le projet a mis le public et la critique d’accord. Pour le volume 2 de la série, Kid Cudi avait fait appel aux mêmes personnes pour un album plus sombre mais tout aussi réussi. Confortant ainsi son statut d’artiste unique en son genre, naviguant entre rap et chant, ambiances fédératrices ou psychédéliques ou hip hop et rock. Jamais satisfait de la direction artistique de ses disques et toujours à l’affût de l’innovation, Scott Mescudi avait donc décidé de s’écarter des Man on the Moon pour sortir un album expérimental (comprenez pas très bien réussi) WZRD, en compagnie de son pote Dot Da Genius à la production. C’est donc sur une mauvaise note que le rappeur / producteur a laissé ses fans avant de sortir Indicud.
C’est sur Twitter que Cudi a annoncé le titre et la date de sortie de son troisième album. Ajoutant au passage qu’il était sa version du Chronic 2001 de Dr Dre car il produit, rappe ou fait des apparitions en tant que parolier ou simple invité. Une comparaison ambitieuse quand on sait l’impact qu’a eu l’album du bon docteur sur le genre pendant de nombreuses années après sa sortie. Qu’en est-il alors de Indicud ? Si l’album a ses bons moments, force est de constater qu’on est loin de Chronic 2001 car Cudi est loin d’être un producteur aussi talentueux qu’Andre Young. Cela se sent d’autant plus sur les 18 morceaux présents sur le disque. En effet, les titres laissent l’impression d’être incomplets ou parfois trop fouillis.
Au niveau des thèmes abordés, Cudi se prend pour un super héros sur quelques pistes (Unfuckwittable, Immortal), affirme son amour pour les belles femmes (Young Lady, Girls) et parle de ses démons (Just What I Am, Mad Solar). Indicud s’inscrit donc dans la lignée des précédents opus du rappeur de Cleveland. Cependant, un sujet prévaut sur les autres : l’indépendance. Tant au niveau artistique qu’au niveau personnel, Kid Cudi semble être satisfait de s’être affranchi de certaines personnes et de certaines situations comme il le dit au début de Solo Dolo 2 : « I don’t need, I don’t need nobody » (« Je n’ai besoin, je n’ai besoin de personne »).
Si certains morceaux peuvent lui donner raison, en particulier les excellents Just What I Am, King Wizard, Immortal, Beez (avec un RZA grandiose) et surtout la bombe Brothers, Indicud laisse un goût d’inachevé et on se demande si l’artiste ne ferait pas mieux de retravailler avec ceux qui lui ont permis de créer sa légende.