En tant que fan inconditionnel de la saga Harry Potter (dont j’ai lu plusieurs fois les sept volumes !) j’attendais beaucoup de ce nouveau roman signé J.K. Rowling, sans doute même un peu trop ! Dès lors l’étonnement, qui m’a saisi lors de la lecture des premières pages, fût grand. Loin des mondes magiques d’Harry Potter la romancière nous narre ici la vie tranquille « d’une petite bourgade » anglaise a priori idyllique…
Si le cadre de l’histoire est rapidement planté, j’ai trouvé pour ma part que l’intrigue peinait à se mettre en place à tel point que (fait rarissime 🙂 j’ai été amené à laisser (pour un temps) le livre de côté en pensant alors ne point y revenir. Puis il m’a été donné de visionner le documentaire intitulé : La naissance d’Harry Potter qui m’a permis de relever certaines similitudes (que je vous laisse trouver) entre la vie de J.K. Rowling et la trame de cette nouvelle histoire. J’ai dès lors repris ma lecture convaincu que si les personnages étaient quant à eux bien fictionnels le fonds du récit ne l’était peut-être pas tant que cela. En effet ce roman m’est apparu plus personnel que ce que l’auteur laissait entendre (mais je me trompe peut-être). Cessant donc de comparer systématiquement ce dernier roman aux précédentes aventures du célébrissime sorcier, je me suis replongé dans cette « comédie de mœurs », sorte de « tragédie teintée d’humour noir » et sa « satire féroce de nos hypocrisies sociales et intimes » (pour paraphraser la quatrième de couverture de l’édition française).
Il m’a alors bien fallu reconnaître que le pari de J.K. Rowling était osé. En effet, après avoir vendu plus de 450 millions d’exemplaires de sa saga magique à travers le monde (en plus de 70 langues), elle revenait à l’écriture avec un roman pour adulte cynique et très politisé (cinq ans après le dernier volet d’Harry Potter) aux antipodes de ce qu’elle avait pu faire jusqu’à présent. Si l’objectif était de casser son image d’auteur pour enfant elle y parvient ici à merveille. Mais plus encore ce roman semble être une sorte de revanche sur ceux qui ont envié sa réussite et traîné son nom dans la boue.
En conclusion si j’avoue avoir apprécié pour ma part la petite touche d’humour noir, ainsi que l’esprit satirique tout au long du récit, je ressentis un sentiment très partagé lorsque je parvins au terme de ce roman fleuve de presque 700 pages ! En effet si le style de l’auteur est toujours fort agréable, de trop nombreuses longueurs viennent alourdir inutilement le déroulement de l’intrigue principale. De plus la profusion de personnages (tantôt appelés par leurs noms tantôt par leurs surnoms) nuit grandement à la compréhension de l’histoire et à l’immersion. Et je ne vous parle pas des scènes à la limite du supportable qui fourmillent dans ce roman ! Pourquoi J.K. Rowling a-t-elle éprouvé le besoin de parler de la face la plus sombre de l’humanité ? (viol sur mineur, suicide, toxicomanie, homicide involontaire,… et j’en passe !). Si vous n’avez pas le moral et si vous êtes de nature pessimiste lorsque vous songez notre époque, sachez que la lecture de ce livre ne vous contredirera pas. Hélas en effet le merveilleux des romans de J.K. Rowling n’est apparemment pas de ce monde…