L’intérêt pour le vinyle ne semblant pas se tarir, intéressons nous aujourd’hui à l’entrée de gamme d’une marque mythique du disque noir, REGA. Sachez qu’il s’agit d’un fabricant Anglais de matériel haute fidélité très respecté dans le milieu audiophile, et plus particulièrement en ce qui concerne les platines vinyles, activité historique de la marque.
Si vous ne connaissez pas encore REGA, sachez qu’il s’agit d’un fabricant Anglais de matériel haute fidélité très respecté dans le milieu audiophile, et plus particulièrement en ce qui concerne les platines vinyles, activité historique de la marque. Un modèle a fait trembler la concurrence et reste très recherché sur le marché de l’occasion, je parle bien entendu de la fameuse REGA PLANAR 3, une platine au look extrêmement dépouillé mais qui produisait un son d’une qualité extraordinaire, surtout en regard de son prix, et se permettait le luxe de chatouiller des références absolues largement plus onéreuses. La RP1 qui nous intéresse aujourd’hui reprend clairement l’héritage de son illustre ainée avec son look sobre et fonctionnel mais plutôt agréable et intemporel. Méfiez vous cependant de l’eau qui dort, elle cache des solutions techniques éprouvées et optimisées sous sa robe un poil austère.
Le plateau (partie sur laquelle vous posez le disque) est constitué d’une résine qui lui offre une rigidité extrême. Pour des raisons de coût, REGA n’a pas reconduit le verre habituel sur ses platines plus couteuses, mais on reste dans du très qualitatif. Le socle quand à lui adopte le MDF, un agglomérat composite de fibre de bois dont la densité élevée en fait un matériau courant sur les platines vinyles. Tout est donc étudié pour améliorer la rigidité, essentielle pour une platine tourne-disque. REGA est particulièrement réputé pour ses bras, et le RB 101, qui sous ses faux-airs de simplicité cache un travail de précision, ne fait pas exception à la règle, il est entièrement conçu à la main, gage de qualité de fabrication. Un couvre plateau de feutrine et un moteur anti-vibration complètent l’équipement. La simplicité est le maitre mot sur ce modèle, seul un bouton marche-arrêt est visible. Pour le reste, tout est manuel, le maniement du bras comme le changement de vitesse (45 ou 33 tours). Vous posez donc vous-même le bras en début de lecture et devez le relever en fin de sillon. A ce sujet, un centreur pour disques 45 Tours aurait tout de même été bienvenu à ce prix monsieur REGA ! La platine est livrée prête à l’emploi, équipée d’une cellule Ortofon OM5E, pas la meilleure du marché mais déjà très bonne, et d’un capot de protection.
Pour exploiter cette platine, il vous faudra une entrée phono sur votre chaine ou sur votre amplificateur, ou à défaut un préampli Phono à insérer entre la RP1 et une entrée RCA sur votre matériel. Il en existe de très bons sur le marché, dont bien entendu le modèle proposé par REGA, le REGA FONO Mini A2D. Les réglages fins de votre platine sont très simples et bien expliqués dans la petite notice fournie. La restitution est toute analogique, avec une sorte d’adoucissement par rapport à la sécheresse relative du numérique. Cette platine, sans être celle qui monte le plus haut ou descend le plus bas, est tout simplement musicale. Si vous trouvez le son de votre système un poil trop agressif, essayez un disque noir sur cette platine, vous pourriez être surpris. En comparaison simultanée du même disque en vinyle et en CD, le CD parait plus « propre » mais le vinyle donne le sentiment d’être plus vrai, plus évident, surtout sur les voix et les instruments à cordes, on ressent une fluidité très agréable à l’oreille.
Comme déjà vu lors d’un précédent post, une platine vinyle mérite un minimum de soin pour donner le meilleur d’elle-même. Pour commencer, laissez votre platine se roder, elle se bonifie avec l’âge, et c’est encore plus vrai pour la cellule. Et surtout, posez la sur un support stable, il serait dommage de réduire à néant tous les efforts de lutte contre les vibrations du constructeur par un mauvais positionnement de l’objet. Un grand intérêt de cette platine est que sa base d’une saine conception vous permettra de la faire évoluer, par exemple en changeant la cellule pour un modèle plus évolué, soit chez Ortofon, soit chez REGA qui fabrique également de très bonnes cellules ou encore chez le renommé SHURE. Pour des raisons de coût, le câble est malheureusement captif et ne pourra pas être changé, mais il ne faut pas trop en demander à ce tarif. On trouve par ailleurs sur le marché un pack REGA d’amélioration comprenant une cellule REGA, un couvre-plateau en laine et une courroie hautes performances. Il est rassurant de savoir que certains constructeurs continuent à fabriquer, même pour leur entrée de gamme, des produits évolutifs et donc faits pour durer.
Hautement recommandée donc cette petite platine de grande qualité, facile à mettre en œuvre, musicale, par un des grands de la platine vinyle. Mariée à un bon petit amplificateur doté d’une entrée phono de qualité, style Marantz PM5004, elle vous apportera un grand plaisir musical sans vous ruiner. Ne ratez pas l’occasion de redécouvrir dans les meilleures conditions vos vieux disques noirs.