C’est avec plaisir que les lecteurs de Robin Hobb retrouveront enfin les contrées qui enchantèrent leur lecture des Aventuriers de la mer, extension du cycle principal de l’Assassin Royal… Avec les Cités des Anciens on a en effet tout ce qui fait le charme avéré de cette agréable conteuse qu’est Robin Hobb : un univers maitrisé et accessible, une écriture gracieuse et directe, et une très large place faite à la psychologie et aux interactions entre les personnages…
Négocier avec un dragon voilà bien une chose à éviter, même pour une société pourtant avisée de marchands en proie à la guerre. C’est ce qu’apprennent les habitants du Désert des pluies suite à un accord passé avec la reine dragon Tintaglia – qu’on suppose la dernière de son espèce – qui leur propose de bloquer l’avancé des barbares en échange de la protection d’une nouvelles couvée de futurs dragons – dans ce monde des serpents géants remontent le fleuve pour se fabriquer un coquille, ultime enveloppe avant leur métamorphose qui doit être entretenue et protégée des rigueurs de ces terres acides et hostiles. Or à la surprise générale l’éclosion se passe mal, très mal même : en-coquillés tardivement, épuisés, malade et psychologiquement à bout, les reptiles géants au lieu de renaître sous l’aspect de puissants dragons décèdent à même le sol dans leur grande majorité, et ne laisse au mieux qu’une poignée de créatures difformes et grotesques, incapables de voler et donc de se nourrir. Les humains réalisent alors que pour honorer leur part de contrat, qui spécifiait qu’en échange de la protection de la grande dragonne Tintaglia ils devaient subvenir aux besoins des dragonneaux jusqu’à ce qu’ils puissent se débrouiller par eux-mêmes, ils viennent d’hériter dans le temps d’une poignée de créatures amères et contrefaites, voire dangereuses… Très rapidement les enjeux de cet univers de Fantasy vont se cristalliser autour des questions de ce qu’il convient de faire de ces encombrants dragonneaux, et du destin de trois personnages auxquelles leur sort est intimement lié…
C’est avec plaisir que les lecteurs de Robin Hobb retrouveront enfin les contrées qui enchantèrent leur lecture des Aventuriers de la mer, extension du cycle principal de l’Assassin Royal… Avec les Cités des Anciens on a en effet tout ce qui fait le charme avéré de cette agréable conteuse qu’est Robin Hobb : un univers maitrisé et accessible, une écriture gracieuse et directe, et une très large place faite à la psychologie et aux interactions entre les personnages… Alors évidemment les fans de le première heure reconnaitront une narration qu’ils ne connaissent que trop bien, et on pourra aussi se dire qu’avec ce spin-off d’un spin-off, l’auteur* étale son univers plus qu’elle ne le développe (ben oui, c’est pas Robert Jordan !… mais c’est moins long entre chaque nouveau volume aussi !).
Avantage : on entre facilement dans le récit qui fonctionne en creux par rapport au background initial, or ça fonctionne très bien justement.
Inconvénient : même si on peut sans sourciller débuter par les Cités des Anciens, si l’on a pas lu les précédents blocs de l’oeuvre, on sent bien au fil des pages qu’on devra impérativement à un moment retourner sur nos pas pour combler cette lacune (il y a pire comme impératif ceci dit !).
Mis à part ces réserves qui n’en sont pas vraiment les ouvrages de ce nouveau cycle se dévorent aussi prestement qu’un dragonneau engloutit un cerf entier, et vous auriez bien tort de vous priver de ce beau récit de fantasy. L’articulation autour des personnages principaux donne une respiration au récit qui alterne d’un point de vu à un autre de manière très efficace, on tourne donc les pages rapidement et l’addiction romanesque est quasi-immédiate !
En revanche carton rouge à l’édition française qui continue d’offrir une découpe en deux parties des tomes originaux : en clair ne vous arrêtez surtout pas trop longtemps entre les volumes 1 et 2, le premier n’étant somme toute que l’introduction de l’ensemble du premier roman… (les deux premiers étant disponibles en poche, c’est donc moindre mal)