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Cannes 2022 : dans Salam, Diam’s revient sur douze années d’absence

04 juin 2022
Par Apolline Coëffet
Cannes 2022 : dans Salam, Diam’s revient sur douze années d’absence
©BLACK DYNAMITE / BRUT X

À l’occasion du Festival de Cannes, la rappeuse est revenue sur le devant de la scène. Dans Salam, elle revient sur ces longues années de silence.

Il y a un mois déjà, un communiqué de presse du Festival de Cannes annonçait la diffusion d’un documentaire sur la vie de Diam’s, présenté en séance spéciale. Ce retour était pour le moins inattendu. La rappeuse emblématique des années 2000 avait quitté la scène médiatique en 2010. Cette décision était alors motivée par les nombreuses critiques dont elle avait fait l’objet suite à sa conversion à l’Islam. Co-signé avec Houda Benyamina et Anne Cissé, Salam revient ainsi sur sa longue absence, ses passages à vide et sa renaissance.

La scène, un exutoire paradoxal

« Pendant des années, on a frappé à ma porte me demandant l’autorisation de mettre ma vie en scène, de la jouer, de l’interpréter. Des demandes nombreuses de documentaires, de biopics, de séries n’ont cessé d’affluer. J’avais comme le sentiment que l’on me demandait de donner les clefs de ma vie pour que d’autres puissent en faire un film. Un spectacle. » C’est en ces mots que l’artiste avait annoncé la sortie de son documentaire sur son compte Instagram. Afin de mettre un terme à ces incessantes demandes, Diam’s a alors décidé de raconter « [sa] vérité » qui, selon elle, peut « faire écho à l’histoire de tant de gens ». Une manière de se réapproprier son propre récit, ses propres maux, à l’instar du rap quelques années plus tôt.

Le silence de celle qui chantait les tourments des jeunes des quartiers populaires au travers de textes cinglants avait nourri l’imagination de beaucoup. Le contraste était fort, mais nécessaire. En 2008 déjà, Mélanie Georgiades de son vrai nom était en quête d’une paix intérieure qu’elle ne pensait possible qu’éloignée des journalistes.

Si la scène se présente comme un exutoire, elle demeure pourtant paradoxale. Elle lui permet d’exorciser les démons qui l’habitent, autant qu’elle lui en crée de nouveaux, bien plus marqués. Dépression, séjours en hôpital psychiatrique et diagnostic de sa bipolarité s’ensuivent alors.

Une quête du bonheur

Face à cette descente aux enfers, la vie de famille et la découverte d’une foi profonde en l’Islam s’imposent finalement comme des éléments salvateurs. La deuxième partie du documentaire révèle que loin des arènes publiques et numériques, elle parvient enfin à se reconstruire. 

Le processus est long, mais petit à petit, la chanteuse se concentre sur ce qui lui apparaît comme essentiel. Elle se réconcilie notamment avec son père, qui a joué un rôle clé dans cette entreprise. « Ça a vraiment été un moment merveilleux dans ma vie de le retrouver et de le voir avec mes enfants. C’est vraiment un grand-père formidable et un père formidable. J’ai vraiment beaucoup de chance de l’avoir », déclare-t-elle avec émotion dans le documentaire. 

Une décennie plus tard, cette vaste quête du bonheur semble avoir abouti. Sa santé mentale préservée, Diam’s est finalement apaisée. En témoigne d’ailleurs le nom du documentaire, Salam, qui signifie « paix » en arabe.

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Article rédigé par
Apolline Coëffet
Apolline Coëffet
Journaliste